C'est la fin de la récréation.
Pas la fin des start-ups non.
Heureusement.
Mais la fin des mirages.
La fin de l'argent magique.
La fin de la course à la levée.
Et le comeback de la rentabilité.
Si vous cherchez des chaises en plastique couleurs maternelles, des baby-foots ou des paniers pour fruits bio, vous allez pouvoir en acheter à la casse.
C'est la fin de la récréation.

IL Y A QUELQUES MOIS

on avait le droit à des annonces dans tous les médias, tous les jours, plusieurs fois par jour même de "levées record de la start-up X ou de la start-up Y".
"Formidable ! Ils ont encore levé de l'argent ! À une valorisation incroyable ! Embrassons-nous !".
Il ne fallait pas chercher à savoir à quoi allait servir l'argent ni oser prononcer le mot "rentabilité", un gros mot de boomer.
Il ne fallait surtout pas parler de business model.

QUAND ON EST FACE
à une start-up qui va devenir le "Google de ceci" ou "l'Airbnb de cela" ou encore "l'Amazon de quelque chose", on ne pose pas de questions stupides sur des critères de valorisation totalement dépassés.
Et les fonds et les financiers n'avaient qu'un mot en tête ou deux : croissance et parts de marché.
"Devenez numéro un, mondial bien sûr, grossissez, grossissez, ne vous préoccupez pas de gagner de l'argent, on a tout ce qu'il vous faut, on va en remettre régulièrement et chaque fois à une valorisation plus élevée".

LA SUITE ON LA CONNAIT.
On la connait d'ailleurs depuis La Fontaine et "La grenouille qui se veut aussi grosse que le bœuf".
"Est-ce assez, dites-moi ? N'y suis-je point encore ?
-Nenni"
Levez, levez, levez encore.
La conclusion "La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva".

DEPUIS QUELQUES MOIS

le robinet de l'argent magique est fermé.
À cause de l'inflation.
Les Banques centrales ne distribuent plus d'argent gratuitement, elles le font payer, un comble...
Les Banques ne distribuent plus d'argent
Les investisseurs oublient qu'ils ont poussé à la croissance et réclament maintenant...de la rentabilité.
Et quand les jeunes start-uppers viennent chercher l'argent qu'on leur a promis pour enfler encore, ils trouvent les portes fermées.

TOUS LES JOURS
mais plus discrètement que les annonces en fanfare des levées de fonds, des start-ups tombent et des licornes se retrouvent transformées en crapauds.
Des disparitions sans bruit faute de levées pour des milliers de petites start-ups, des procédures de sauvegarde pour celles qui peuvent être encore sauvées, ou des nouvelles levées à des valorisations totalement écrasées pour celles qui ont peut-être encore un avenir.
Et heureusement quelques licornes qui se transforment en véritables entreprises du monde réel.

C'ÉTAIT PRÉVISIBLE

Mais ça reste triste car cette énergie créative est un formidable élan pour notre économie.
À condition qu'on n'oublie pas les règles de base.
Et la règle numéro un : la rentabilité.
Même à moyen terme, mais il faut un business model.
Tout le monde n'est pas Amazon et ne peut pas se permettre de perdre de l'argent pendant des années avant de devenir un leader mondial.

UN NOUVEAU RAPPORT

a été remis à Jean Noël Barrot, ministre de la Transition numérique.
On y lit même qu'un groupe de travail propose de remplacer le seul critère de levée de fonds pour les indices de la French Tech, le Next 40 et le FT 120, par un critère pondéré, capitalisation sur chiffre d'affaires.
Toujours pas un mot sur la rentabilité.
On refait les mêmes erreurs.
En attendant, vous allez pouvoir vous acheter un magnifique baby-foot Bonzini pour une bouchée de pain.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

SOFT LANDING

Pour l'instant tout va bien...
L'économie américaine ralentit certes à 1.1% au premier trimestre mais ce n'est pas une récession.
Elle ralentit suffisamment pour freiner l'inflation et faire disparaître les goulets d'étranglement.
Ce ralentissement contrôlé que nous appelons de nos vœux depuis des mois est une bonne nouvelle.
Ce sont les consommateurs et leur consommation qui ont sauvé la croissance.
le ralentissement va continuer.
ce qui permettra de stopper la hausse des taux.
Good donc.

BIEN ET MOINS BIEN

Les résultats d'Amazon.
Une croissance en hausse.
Une croissance de la publicité et de l'international.
9% de hausse du chiffre d'affaires.
Un profit de 3.2 milliards pour le trimestre, 50% au-dessus des estimations.
Mais une perspective de ralentissement de l'activité sur le Cloud qui a un peu gâché la fête.

LA REVANCHE DE LA TECH

Le Nasdaq a flambé hier.
2.4% de hausse.
Tirant tous les indices américains à la hausse.
Facebook a progressé de 14% après d'excellents résultats.
Idem pour Microsoft et Alphabet.
On avait enterré un peu vite les GAFAM.
Je vous rappelle que dans nos gestions pilotées nous sommes surpondérés sur le Nasdaq depuis le début d'année.

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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Pascal Malula, Analyste Bourse.
Après les balbutiements du début de semaine, le CAC40 s’est un peu ressaisi, gagnant hier 0,23%, à 7 483 points. Est-ce le retour du chemin de la croissance après la phase de consolidation ? Trop tôt pour le dire ! Alors qu'une pluie de résultats trimestriels d'entreprises alimente le marché, le sujet de la santé des établissements bancaires reste un point d’inquiétude. Aux États-Unis, Wall Street a terminé dans le vert, soutenue par les solides résultats de Meta (ex-Facebook), en plus des dernières données du PIB américain montrant un ralentissement de la croissance américaine (un facteur favorable au scénario de soft landing tant voulu par la Fed). Le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné respectivement 1.57% et 2.43%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a grimpé d’1.41%, à 28 859 points.
Le Brent se négocie à 78.83 $ (+0.91%sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 988 $ (+0.05%).
L'euro/dollar évolue à 1,101 $ (-0.14%).

ON S'EN FOUT?

Les ventes mondiales de voitures électriques explosent mais les Chinois et Tesla vont faire un massacre; le gouvernement veut baisser les impôts des classes moyennes, les classes qui pédalent de plus en plus pour tirer de plus en plus de ménages qui ne paient pas d'impôts; le titre du jour dans Le Parisien: "les casserolades dépriment les ministres"; Le Parisien toujours pose une question existentielle: "Peut-on se fier aux dictons météo avec le réchauffement climatique ?; l'accession à la propriété devient de plus en plus difficile et pour Le Figaro, on attend la cote d'alerte et c'est la crise du logement; fantastique performance d'une pépite de la bourse de Paris, SES Imagotag dont le cours s'est envolé hier de 45% après avoir annoncé un deal massif avec Walmart, les vraies licornes ne sont pas celles qu'on croit; Je vous souhaite un très bon week-end ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.