Mercredi 09 août

On l’aurait presque oublié.
Pourtant elle faisait l’actualité il y a à peine 3 mois.
La crise bancaire, et notamment le risque de faillites des banques américaines.
Hier, Moody’s a abaissé la note de crédit de plusieurs banques.
Au-delà du risque de faillites, le secteur fait face à plusieurs difficultés.
Explications.

NOUVELLE SAISON EN VUE ?

C’est peut-être la saison 4 de la crise bancaire qui s’apprête à être lancée dans les prochaines semaines. Rappel des précédentes saisons :
La saison 1 : "Silicon Valley Bank", qui s’est terminée par la faillite de la banque.
La saison 2 : "Crédit Suisse", qui s’est terminée par un sauvetage (mais certains « experts » de la série pensent que la banque reviendra dans une future saison)
La saison 3 : "First Republic Bank et les banques régionales américaines", qui s’est terminée par le rachat par JP Morgan et d’autres géants du secteur.
Lundi soir, l'agence de notation Moody's a abaissé d'un cran la note de dix banques américaines de petite et moyenne taille.
Et elle a placé six grands établissements sous revue pour une éventuelle dégradation.
C’est un bon « pitch » pour le lancement de la saison 4…

DEPUIS 3 MOIS

On parlait beaucoup moins, voire plus du tout, du risque de faillite bancaire.
Parce que le consensus était arrivé à la conclusion que toute petite banque américaine en difficultés serait absorbée par un géant du secteur.
Des géants qui profitaient justement de la situation pour racheter des actifs bancaires pour rien ou presque rien, et enregistrer des profits, car ces activités étaient revalorisées instantanément.
De plus, la hausse des taux d’intérêts, combinée à la résistance de l'économie, était jusque-là plutôt favorable aux banques qui ont pu augmenter leurs marges.

LA FÊTE EST FINIE ?

Mais si la hausse des taux a permis d’augmenter les marges, les banques américaines, mais aussi européennes, font désormais face à de nombreuses difficultés.
La hausse des taux a aussi de nombreux inconvénients : le crédit est globalement à l’arrêt, tout comme les fusions/acquisitions. Et elle impacte également le bilan puisque les banques ont en portefeuille un grand nombre de titres de créances à taux bas dont la valeur a donc chuté.

IL Y A AUSSI…

…et surtout la crise de l’immobilier commercial, en particulier pour les banques américaines.
Les promoteurs ont beaucoup de mal à rembourser leurs prêts, d’autant que les locaux ne sont occupés qu’à 60 ou 70%.
Au cours des cinq prochaines années, plus de 2 500 milliards de dollars de dettes immobilières commerciales arriveront à échéance. Des prêts qu’il faudra en partie refinancer, avec des taux qui ont doublé en à peine 1 an…
Résultats : les banques sont obligées de déprécier leurs actifs.

EN EUROPE

Le secteur bancaire est sous pression après l'annonce du gouvernement italien d'un projet visant à taxer les superprofits des banques.
Une taxe de 40% sur la marge nette des banques ayant vu leurs revenus augmenter en 2022 et en 2023.
Les banques italiennes ont lâché près de 10% en Bourse hier, entrainant dans leur sillage les grandes banques françaises qui ont subi des baisses de l’ordre de 2 à 3%.

ON A DONC LES PRÉMICES…

…d'une nouvelle saison de crise bancaire.
L’épisode 1 s’écrit même tout seul, avec un « vilain » banquier senior qui affiche un grand sourire colgate face aux derniers résultats robustes, et un jeune premier pas vilain qui remarque les difficultés avec les dépréciations d’actifs obligataires et immobiliers, un pauvre couple de commerçants qui n’arrivent pas à rembourser sa dette, et une jeune politicienne qui se bat contre une loi qui risquerait de provoquer une crise.
Il ne manque plus qu’un coup de théâtre à la fin d’épisode, la faillite d’une banque « moyenne » (une petite banque ça ferait trop réchauffé avec les saisons précédentes), pour que la nouvelle saison soit lancée.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

YOU'RE FIRED

Ron DeSantis, le principal rival de Donald Trump aux primaires républicaines de 2024, a limogé sa directrice de campagne, Generra Peck.
Il espère ainsi donner un nouveau souffle à sa campagne qui bat de l'aile face à celle de l'ancien président américain.
L'ex-homme d'affaires new-yorkais se targue d'avoir levé plusieurs millions de dollars grâce à chacune de ses inculpations, qui font l'objet d'une attention médiatique vertigineuse.
Le gouverneur de Floride pâtit lui d'un manque de charisme, et de positions trop tranchées sur l'avortement et le "wokisme"
Le dernier sondage Reuters/Ipsos place DeSantis à seulement 13 %, loin derrière Trump et ses 47 %.
US VS ESG
L'agence de notation S&P Global Ratings a déclaré qu'elle ne publierait plus de nouveaux indicateurs ESG dans ses rapports de crédit.
Officiellement, l'agence veut éviter tout type de confusion entre ses différentes notes.
Mais comme le relate le Financial Time, certains observateurs croient voir dans cette décision les conséquences de la pression exercée par les Républicains, hostiles à l'ESG, pointant du doigt notamment les méthodologies appliquées.
Depuis quelques mois, les initiatives républicaines contre l'ESG se multiplient.
En juin dernier, Ron DeSantis a promulgué une loi interdisant les fonds ESG en Floride. Et fin juillet, la Chambre des représentants a adopté plusieurs projets de loi visant à combattre l'influence des initiatives ESG sur les marchés financiers.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les places européennes rebondissent fortement ce matin (+1,34% pour le CAC, à 7 366 points) après une séance dans le rouge, provoquée par les tensions bancaires et les balances commerciales décevantes en Chine et aux États-Unis.
Ce mercredi sera la dernière séance de transition avant les échéances importantes de fin de semaine. L’inflation chinoise de juillet et les stocks hebdomadaires de pétrole américain seront dévoilés dans le courant de la séance. En parallèle, Walt Disney et Vestas passeront sur le gril des publications trimestrielles. Bref ! Des éléments plutôt secondaires pour les marchés, avant les dernières données de l’inflation américaine qui seront dévoilées demain et vendredi.
En Asie, la Bourse de Tokyo cède 0,53% à 32 204 points.
Le Brent s'échange à 86,1 $ (+1,65% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 930,1 $ (-0,35%).
L'euro/dollar évolue à 1,098 $ (+0,19%).

ON S’EN FOUT ?

Le géant des puces taïwanais TSMC a confirmé la construction d'une usine pour 3,5 milliards d'euros dans la « Silicon Saxony », en Allemagne de l'Est ; À Marseille, 5 policiers du RAID ont été placés en garde à vue, ils seraient impliqués dans la mort de Mohamed Bendriss, atteint par un tir de flashball alors qu'il circulait en scooter lors d'une nuit d'émeutes ; Et on reparle du Covid avec un nouveau variant, Eris, qui serait à l'origine du regain de contamination ces derniers jours ; Joe Biden se lance à la conquête de l'Ouest des États-Unis, un voyage visant à convaincre les Américains de sa politique climat, en commençant par l'annonce de la création autour du Grand Canyon d'une zone protégée destinée à freiner l'extraction d'uranium ; L’équipe de France de Foot féminin bat le Maroc 4 à 0 et se qualifie pour les quarts de finale du mondial ; La polémique du jour : les JT ont-ils "rougi" leur carte météo pour souligner les effets du réchauffement climatique ? Non, les couleurs seraient les mêmes qu'il y a 10 ans, il y a juste plus de rouge parce que les températures sont plus chaudes... ; Une équipe de recherche indépendante va lancer de nouvelles recherches d’une ampleur historique pour tenter de découvrir des indices sur l’existence du monstre du Loch Ness, et après le Yéti ?

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