Vendredi 25 août

La résistance (je n'aime pas le mot à la mode "résilience") de l'économie américaine a beaucoup surpris.
Avec la hausse des taux, les prévisionnistes s'attendaient à un fort ralentissement de la croissance, voire un hard landing.
Et, mois après mois, la croissance a résisté grâce, en large partie, à la consommation des ménages.
La situation pourrait cependant commencer à se retourner.
Explications.

WHY ?

Les économistes ont été surpris.
Ils prévoyaient un fort ralentissement de la croissance américaine et craignaient même le "hard landing", une récession brutale.
Mais l'économie américaine a tenu.
Elle n'a pas atterri, pas de "hard" ni même de "soft" landing, elle a plutôt continué à planer...
Et c'est d'ailleurs cette étonnante résistance de la croissance US qui a fait paniquer la Banque centrale américaine et l'a poussée à continuer à relever les taux d'intérêt.

TROIS FACTEURS D'EXPLICATION

à cette performance de la croissance américaine.
1. Le vent du rattrapage post-Covid qui continuait à souffler
2. La bonne tenue du marché de l'emploi qui, elle aussi, résultait de l'énorme déséquilibre post-Covid entre les offres et les demandes d'emploi (rappelez-vous "la grande démission"). Ces tensions sur le marché du travail ont alimenté la hausse des salaires et donc la bonne tenue, malgré l'inflation, du pouvoir d'achat des ménages.
3. L'épargne forcée des ménages. Un facteur essentiel.

LE TAUX D'ÉPARGNE DES MÉNAGES

est structurellement bas aux États-Unis.
Les ménages américains épargnent peu, et sont endettés.
Avant le Covid, il était inférieur à 9% ce qui était déjà historiquement haut.
En 2007, avant la crise des subprimes, le taux d'épargne aux États-Unis était...négatif.
Rappelons que nous avons un taux d'épargne qui fluctue, selon les périodes, entre 12% et 17%.

VINT LE COVID

Et avec le Covid, deux phénomènes :
1. Impossibilité de dépenser, donc l'épargne forcée explose. De 1 000 milliards de $ environ.
2. Le gouvernement lance des plans de soutien pour les ménages. Les ménages, surpris, reçoivent des chèques et sont même payés pour rester chez eux : en France, c'est presqu'une habitude, aux États-Unis, c'est un véritable choc culturel. Le montant des aides aux ménages dépasse aussi les 1 000 milliards de $.

RÉSULTAT

Les ménages américains, peu habitués à épargner, peu habitués à recevoir des aides, peu habitués à être payés sans travailler, se retrouvent à la tête d'un stock massif d'épargne.
Et le taux d'épargne explose.
Au-dessus de 30%
Un record.

MAIS LA MENTALITÉ

des ménages américains n'a rien à voir avec la mentalité des ménages français.
Les Français ont certes consommé, par effet de rattrapage post-Covid, mais ils ont préféré, comme toujours, garder cette surépargne sous leur matelas (le Livret A).
Les Américains eux ont dépensé, dépensé, et encore dépensé.
Ils ont chanté et dansé tout l'été.
Et même les étés suivants.
Des vraies cigales.

SEULEMENT VOILÀ

Tout a une fin.
L'inflation a continué à progresser et a porté un sérieux coup de boutoir au pouvoir d'achat des ménages, qui l'ont compensée en puisant dans leur stock d'épargne.
Mais la fête est finie.
En juin, le taux d'épargne des ménages s'est effondré.
2.7% seulement.
Et les dettes, et le coût des dettes des ménages du fait de la hausse des taux, ont explosé.
Par exemple, les crédits par cartes bancaires ont progressé de 16% en un an et représentent déjà 4% du revenu des ménages.

LE CONSOMMATEUR AMÉRICAIN

bénéficie encore d'une situation de l'emploi favorable et de hausses de salaires, mais il n'a plus de matelas de sécurité.
Il a tout dépensé.
Et son pouvoir d'achat continue à être plombé par la hausse des prix.
La conséquence ?
Un ralentissement à venir de la croissance.
Un élément supplémentaire pour alimenter notre prévision : "Le Grand Ralentissement".

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

ON AVAIT PEU DE DOUTES

Mais les services de renseignements US et britanniques ont confirmé que le patron du groupe Wagner et ses principaux lieutenants ont bien été assassinés.
Poutine a lancé un message clair à ceux qui voudraient s'opposer à lui.
Et il va en plus pouvoir mettre la main sur le trésor de guerre de Wagner.
On se croirait dans un "John Le Carré".

IL FAUT TROUVER UN NOUVEAU NOM

Les BRICS doivent changer de nom.
Si vous avez une idée, n'hésitez pas à la communiquer.
Six nouveaux membres ont rejoint le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud : l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, l'Ethiopie et... l'Iran.
Un attelage étonnant d'anciens frères ennemis et d'alliés de circonstance.
Ce nouveau groupe représente tout de même près de 50% de la population mondiale et une part grandissante du PIB mondial.
Une nouvelle version donc des "non alignés".

0%

La croissance en Allemagne au deuxième trimestre.
Après une baisse de 0.4% et de 0.1% les deux trimestres précédents.
Une mauvaise note donc pour l'Allemagne qui a préféré contrôler son déficit et sa dette plutôt que de lancer des plans de soutien à répétition.
On verra dans quelques mois si c'est un bon choix.

LA BONNE NOUVELLE DU JOUR

Pour moi, et j'espère aussi pour vous : le retour de C'est Votre Argent sur BFM Business vendredi prochain.
Et j'ai un scoop : l'émission sera...exceptionnelle.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les indices boursiers semblent en panne, malgré la publication des résultats exceptionnels de Nvidia. Le CAC 40 a péniblement clôturé en perte de 0,44% hier, et Wall Street a cédé environ 1,5% sur ses principaux indices boursiers. Pas de changement à l’ouverture ce matin.
Ce vendredi, on attend la révision de la croissance allemande du deuxième trimestre et l’indice IFO du climat des affaires. L’après-midi sera marquée par l’indice de confiance des consommateurs du mois d’août, attendu en petite baisse par rapport à juillet. Jerome Powell tiendra un discours et les marchés espèrent comme toujours des détails sur la feuille de route de la Fed en matière de taux et de politique monétaire.
En Asie, la Bourse de Tokyo clôture en baisse de 2,05% à 31 624 points.
Le Brent s'échange à 83,7 $ (+1,09% en 24h).
L'once d'or se négocie à 1 914,5 $ (-0,05%).
L'euro/dollar évolue à 1,079 $ (-0,25%).

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ON S'EN FOUT ?

Trump va se "rendre", il s'est présenté à la prison d'Atlanta en Géorgie pour sa quatrième, et la plus sérieuse, inculpation; Tout le monde se demandait s'il aurait droit à un "mug shot", la photo célèbre d'identité judiciaire, une première : Trump a d'ailleurs décidé de l'anticiper en publiant une photo pour son retour sur X; Le titre du jour dans le Parisien : "56 cactus rarissimes saisis", il y a donc un trafic international de cactus, l'occasion de réécouter "Les Cactus" par Jacques Dutronc ; No comment sur la photo de Sarko et Carla Bruni en première page de Paris Match; La morale de la semaine en Arabie saoudite : vous avez le droit de massacrer des migrants à votre frontière sans vous faire critiquer si vous achetez des grands joueurs de foot; Retour à l'orthodoxie monétaire en Turquie avec une remontée des taux de 7.5% en une seule fois à 25%; "en même temps", les montants levés lors d'introduction en Bourse à Istanbul ont dépassé Londres et Francfort; Les Qataris se sont payés le tournoi international de Padel; Je m'inquiète pour l'avenir : avec la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood, je vais devoir voir uniquement des séries françaises ou des séries coréennes et indiennes; je vous souhaite un excellent week-end ; Suivez-moi sur X (ex-twitter) et linkedin en cliquant sur les liens.

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