Jackson est une petite ville de 10 000 habitants dans le Wyoming.
On l'appelle "Jackson Hole" car elle est située dans une vallée.
Depuis 1981, la Banque centrale américaine organise chaque année un "symposium" avec les banquiers centraux et quelques économistes.
La version 2023 s'est achevée ce week-end.
Explications.

LOST

C'est l'impression générale qui ressort de Jackson Hole 2023.
Les banquiers centraux sont perdus.
Ils n'ont plus de repère.
Et on peut les excuser car nous sommes confrontés, encore une fois, à une situation unique qui rend toute prévision et donc toute politique monétaire hasardeuse.
Ce qu'on ne peut pas excuser est le fait qu'ils soient toujours aussi affirmatifs et déterminés.

ILS ÉTAIENT

aussi convaincus qu'il n'y avait pas d'inflation, alors qu'elle était déjà bien là, qu'elle était temporaire alors qu'on voyait clairement qu'elle serait durable. Ils sont convaincus aujourd'hui que l'inflation va encore nous plomber longtemps.
Et toujours aussi convaincus que cet objectif absurde de 2% d'inflation reste le Graal.

MAIS

La banque d'Angleterre a tout de même ouvert une brèche.
Son patron a reconnu qu'ils s'étaient complètement plantés et que leurs modèles de prévisions étaient broken.
Et cela commence, enfin, à influencer les autres banquiers centraux.
Christine Lagarde, qui a accumulé toutes les erreurs de prévision possible avec toujours autant de conviction, explique maintenant qu'il faut agir avec "flexibilité" et "humilité".
Il était temps.

EN REVANCHE

du côté du patron de la FED, pas de changement de cap.
Il est droit dans ses bottes.
Son objectif "est et restera" de 2% pour l'inflation.
On ne change pas un modèle qui ne marche pas...
Mais, ouf, il a quand même promis d'agir avec prudence.

LES HAUSSES DE TAUX

sont en train d'asphyxier l'économie mondiale.
Une économie mondiale qui ne bénéficie plus du souffle de l'après Covid.
Les Banques centrales ont reconnu à Jackson Hole ce week-end, enfin, que le monde avait changé.
Et qu'il était confronté à de multiples révolutions simultanément.
Elles ont cité le Covid, elles ont cité la transition écologique, elles ont cité l'emploi et le changement de rapport au travail.
Elles ont oublié de citer la démographie mais elles ont déjà fait un grand pas.

JACKSON HOLE 2023

est le sommet du doute.
Tant mieux.
Même s'il n'y a aucun doute : l'inflation va continuer à reculer, même si elle peut connaître quelques rebonds de courte durée et l'économie va ralentir, soft landing, mais elle risque de ne pas redécoller.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

LE TITRE DU JOUR

Dans le "Wall Street Journal" : "World contemplates a Second Trump Administation".
Selon le WSJ, tous les alliés et les adversaires des États-Unis planchent déjà sur les conséquences d'un deuxième mandat Trump.
Et, sans surprise, c'est une source d'anxiété tant pour l'Europe que le Japon ou encore la Chine.
En Russie, on se dit peut-être que ça ne pourra qu'être mieux et que Trump abandonnera l'Ukraine aussi rapidement que Biden a quitté l'Afghanistan.
En attendant la cote de Trump chez les Républicains est au plus haut et les T-shirts, casquettes et produits dérivés avec son "mugshot", sa photo d'identité judiciaire se vendent comme des petits hamburgers (NDLR: adaptation de l'expression française : comme des petits pains).

LES NOUVEAUX DÉFIS DE LA FRENCH TECH

dans les Échos.
Un dossier intéressant sur les difficultés de financement depuis quelques mois des start-ups et les remous dans le capital risque.
Avec une phrase hautement savoureuse : "Les start-ups sont confrontées à des enjeux qui leur étaient inconnus, comme la rentabilité".
Dans quel monde vivions-nous pour que la rentabilité soit devenue "un enjeu qui était inconnu" pour les entreprises...
Back to normal, enfin.

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les marchés européens débutent la semaine dans le vert, +0,9% pour le CAC à 7295 points, dans le sillage des places asiatiques. Pékin a annoncé cette nuit quelques mesures pour soutenir ses marchés financiers et immobiliers.
Plusieurs grands temps forts seront à suivre cette semaine. D’abord, les indicateurs PMI sur l’activité économique de la Chine en août, dans le courant de la nuit de jeudi à vendredi. Jeudi après-midi l’indice PCE, la mesure d’inflation préférée de la Fed, et la révision de la croissance économique américaine. Et comme chaque mois, le rapport mensuel sur l’emploi américain sera très suivi, vendredi à 14h30.
En Asie, la Bourse de Tokyo clôture en hausse de 1,73% à 32 170 points.
Le Brent s'échange à 84,8 $ (+1,87%).
L'once d'or se négocie à 1 915,8 $ (+0,08%).
L'euro/dollar évolue à 1,082 $ (+0,18%).

ON S'EN FOUT ?

C'est reparti, l'intersyndicale appelle à une mobilisation le 13 octobre, la rentrée des syndicats; Le gouvernement russe affirme qu'il n'est pas responsable de la mort de Prigojine, nous voilà rassurés; C'est parti aussi pour la "surtaxe" sur les résidences secondaires, qui pourra atteindre 60% de la taxe d'habitation; L'autre titre du jour "Rentrée scolaire. Macron siffle la fin de la récré" avec, notamment, le retour du baccalauréat en juin et l'interdiction de l'abaya; Je n'ai pas pu compter le nombre d'articles dans les médias français sur la rentrée de Darmanin et la présence d'Elisabeth Borne, sujet passionnant et essentiel; Heureusement que Sarko n'est resté Président que 5 ans, on aurait eu droit à des mémoires en 15 tomes; Prête à se sacrifier et n'écoutant que la voix de son destin, Ségolène Royal se déclare prête à sauver la gauche et la France; Un record : 25 296 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi au premier semestre 2023; Ouch: Les Bleus éliminés de la Coupe du Monde de basket dès le premier tour et cata pour l'athlétisme français aux mondiaux de Budapest, heureusement que les rugbymen français ont écrasé les Australiens; Ce soir une nouvelle série "dont on nous dit le plus grand bien", sur Canal, "The undeclared war", je vous tiens au courant; A Mantes-la-Jolie, le convoi de mariage s'est arrêté devant le commissariat pour le pilonner avec des mortiers d'artifice, le mariage a été annulé...; On attend avec impatience la Révolution que notre Président va nous annoncer mercredi; Le discours historique de Martin Luther King c'était il y a 60 ans, jour pour jour, un tournant; "La croissance des arrêts maladie n'est pas soutenable", c'est notre ministre de la Santé qui le dit; À Aurillac, une manifestation en soutien d'une promeneuse seins nus dégénère, quelle période; 30 millions d'€, c'est le prix d'une nouvelle série limitée (4 exemplaires) dans le monde du nouveau cabriolet Rolls-Royce, "La Rose Noire", la presse évoque un client français, "un couple d'acheteurs super riches d'une dynastie glamour amoureuse d'art, de champagne et de mode", à vous de deviner. ; Suivez-moi sur X (ex-twitter) et linkedin en cliquant sur les liens.