C'est Denis Ferrand, l'excellent économiste et directeur général de Rexecode, qui a provoqué indirectement cette interrogation.
Il a publié un graphe qui montre la bonne tenue et même le rebond du taux d'épargne en France depuis 2021 : ça, nous l'avions déjà évoqué.
Mais le plus surprenant est le fait que ce n'est pas le cas dans le reste de la zone euro.
Explications.
Le taux d'épargne continue à progresser en France.
Il atteint le chiffre hallucinant de 19%.
Hallucinant, car il y a eu la guerre en Ukraine, la flambée de l'essence, du gaz, des matières premières, le dérapage incontrôlé de l'inflation.
Il y aurait dû avoir, en théorie, une chute du pouvoir d'achat des ménages compensée par une baisse de l'épargne.
Classique.
Quand l'inflation monte, le pouvoir d'achat baisse et les ménages doivent puiser dans leur épargne pour maintenir leur pouvoir d'achat.
...un peu partout dans le monde.
Les Américains continuent à consommer, ils le font en partie grâce à la hausse de leurs salaires, mais en grande partie grâce à l'épargne de précaution qu'ils avaient accumulée pendant le Covid et qu'ils ont totalement dilapidée.
Comme le montre Denis Ferrand, (vous pouvez suivre son excellent compte Twitter @Denis_Ferrand) c'est que dans la zone euro aussi, le taux d'épargne est sous pression.
Il n'est plus qu'à 12.5%, et chute lourdement depuis 2021, alors que notre taux d'épargne, en France, a fortement progressé.
Certes les Français ont le virus de l'épargne.
Certes ce sont des fourmis.
Mais l'explication est un peu courte.
Car pour épargner, il faut de l'argent...
Et cet argent, d'où vient-il ?
IL VIENT DE L’ÉTAT
Oui de l’État.
Et notamment du bouclier tarifaire, qui n'était pas ciblé et a profité autant à des ménages qui en avaient cruellement besoin qu'à des millions de ménages qui n'en avaient pas besoin.
Des ménages qui ont bénéficié de hausses de salaires supérieures ou égales à l'inflation.
L’État a permis à ces ménages d'augmenter leur épargne.
L'argent de l’État, une large partie de ces aides qu'on paie aujourd'hui par nos déficits et par nos dettes, est allée pour partie dans l'épargne des ménages.
Une fois de plus.
D'un côté trop d'impôts.
De l'autre trop d'argent mal distribué.
Et toujours plus de dépenses publiques.
Le mal français.
Que ce soit avec les aides pendant le Covid ou avec les aides sur l'énergie, l’État crée une accoutumance désastreuse.
Dès qu'il y a un problème, l’État paiera.
Une forme d'infantilisation mais aussi une addiction à l'aide.
Or, les moyens de l’État sont limités.
Surtout avec l'inflation qui empêche les banques centrales de financer tous les quoi qu'il en coûte.
Il va falloir que quelqu'un ait le courage un jour d'expliquer aux Français que l'argent de l’État est le leur et qu'il n'est pas magique.
On n'y est pas.
QUOI DE NEUF ?
On se croirait dans un roman d'espionnage de John le Carré.
Avec la Chine dans le rôle du méchant.
Le Financial Times nous apprend que les hubs logistiques d'Alibaba en Europe serviraient de bases d'espionnage.
Ce sont les services de renseignement belges qui auraient découvert cette caverne de l'espionnage (jeu de mots : caverne/Alibaba, je vous explique car vous auriez pu le louper, comme c'est la fin de la semaine et que vous êtes fatigués).
C'est la chute de l'action Alstom hier.
Le groupe a publié un warning sur sa génération de cash, dû en partie aux retards sur la construction de 443 trains électriques pour la Grande-Bretagne.
Dans un marché boursier très nerveux, une déception est sanctionnée sans merci.
Le pétrole.
Ce n'est pas une surprise.
Le pétrole a perdu près de 15% en quelques jours.
Face à une demande en recul du fait du ralentissement économique mondial, la manipulation de marché orchestrée par l'Arabie saoudite commence à s'essouffler.
Elle peut encore décider de réduire sa production pour tenter de maintenir des prix élevés, mais tous les producteurs de pétrole, à commencer par la Russie, ont besoin de devises et continueront à inonder le marché de pétrole.
N'espérez pas que cette baisse des cours du pétrole se répercute sur le prix de l'essence à la pompe. It won't happen.
L'explosion des taux d'intérêt, jusqu'où ?
Comment vont les entreprises ?
Est-ce la fin de la grande démission ?
La Bourse va-t-elle continuer à chuter ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Quels placements privilégier ?
Le Top 3 des gérants.
Avec nos Jedi de la finance et de l'économie, Mary-Sol Michel de Swiss Life banque privée, Romain Burnand de Moneta AM, Christopher Dembik de Pictet AM et Denis Ferrand de Rexecode.
À ne pas manquer.
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 9h, et dimanche à 11h et 21h.
Et en podcasts sur toutes les grandes plateformes.
J'animerai un webinaire sur le thème : quel scénario pour l’économie et quels placements privilégier ?
Le but : vous présenter l’allocation d’actifs que nous privilégions par rapport à nos anticipations de grand ralentissement.
Nous verrons ensemble l’impact des derniers événements macroéconomiques sur les marchés et quelles décisions récentes nous avons prises dans nos allocations d’actifs pour les adapter à l’environnement actuel.
Et nous verrons quels supports il faut privilégier pour les mois, et les années à venir, toujours selon nos anticipations.
>> Inscrivez-vous au webinaire sur l'allocation d'actifs du jeudi 12 octobre
Par Dorian Abadie, Analyste Bourse, Meilleurtaux Placement
Le CAC 40 continue de faire du surplace, en gain de 0,02% hier à 6 998 points. Il avait pourtant de sérieux atouts, dont sa première capitalisation LVMH qui a rebondi d’1,14% et s’est hissée en tête de l’indice. Mais le CAC a été lourdement plombé par l’effondrement d’Alstom…
Ce vendredi, le dernier rapport mensuel sur l’emploi américain sera publié à 14h30. Comme toujours, il est très attendu. Le consensus Reuters table sur une baisse des créations de postes, à 170 000 en septembre, et sur un taux de chômage en léger repli, à 3,7% de la population active. Des créations d’emplois plus faibles devraient soutenir le rebond des indices boursiers.
Le CAC gagne 0,28% à l’ouverture (7 018 points).
En Asie, la Bourse de Tokyo perd 0,26%, à 30 995 points.
Le Brent s'échange à 83,9 $ (-2,89% sur 24h).
L'once d'or se négocie à 1 819,8 $ (-0,09%).
L'euro/dollar évolue à 1,054 $ (-0,08%).
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L'argent du pétrole permet quand même de tout se payer, l'Arabie saoudite va probablement remporter l'organisation du mondial de foot en 2034, les exécutions régulières et les découpages à la tronçonneuse d'opposants ne sont pas un obstacle ; Gabriel Attal devient la troisième personnalité préférée des Français, alors que Marine Le Pen a rattrapé son retard de 9 points sur Édouard Philippe pour faire jeu égal avec lui ; Le titre du jour dans le Parisien : "Quand les agents immobiliers refusent de vendre votre bien", certains professionnels ne prennent plus de clients aux prétentions de prix devenues irréalistes ; Jean-Jacques Goldman en a marre des biographies non autorisées ; Le choc du jour: Le mont Blanc a perdu 2 mètres, sa hauteur n'est plus que de 4805 m ; Je vous souhaite un excellent week-end ensoleillé ; Suivez-moi sur X (ex-twitter) et linkedin en cliquant sur les liens.
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