La Bourse de Paris poursuit son rallye haussier, avec un CAC 40 qui atteint les 8 201 points, en hausse de 0,65%.
La séance a débuté sur une note positive avec l’indice japonais Nikkei qui a franchi le cap des 40 000 points en réaction à l'annonce de la Banque du Japon de relever son taux directeur pour la première fois en 17 ans. Elle a ainsi mis fin à une période de huit ans de taux négatifs, dans un contexte d'inflation retrouvée après trois décennies de baisse des prix, et de tensions salariales.
En Europe, le climat des affaires en Allemagne, mesuré par l'indice ZEW, s’est légèrement amélioré en mars. Cette évolution positive, bien que l'indice reflète une économie allemande encore très fragile, suggère une attention particulière vers les indices d’activité économique (PMI) qui seront dévoilés jeudi.
Côté matières premières, le pétrole Brent est au plus haut depuis le début de l’année, en hausse de plus de 13% sur 2024. Il propulse les actions du secteur pétrolier, Total est en vedette du CAC avec une hausse de 2,67% ce soir, le britannique Shell gagne 1,37%.
Les valeurs : Airbus et Atos
Airbus
Airbus se hisse sur le podium du CAC ce soir, en gain de 1,81% à 166,18€ (+19% depuis le 1er janvier !). Outre les commandes régulières qui sont passées à l’avionneur, et les négociations en cours comme celles dont nous vous parlions vendredi soir, c’est une note de la Royal Bank of Canada qui fait grimper le cours aujourd’hui. Elle est particulièrement optimiste quant à la performance future de l'action, prévoyant une hausse potentielle de plus de 15%. Son objectif est rehaussé de 145€ à 192€ sur le titre.
La confiance de la banque est alimentée par les performances historiques en Bourse d'Airbus, par ses prévisions de livraisons d'avions supérieures aux attentes et par les difficultés rencontrées par son concurrent Boeing. Royal Bank of Canada estime en effet que l’avionneur européen est bien placé pour renforcer sa position de leader sur le marché des monocouloirs et anticipe une augmentation significative de sa part de marché. Elle anticipe enfin une génération de trésorerie importante et des opportunités pour ses allocations de capital, telles que des acquisitions ou des retours de cash aux actionnaires. En parlant d’acquisition, ce ne sera pas chez Atos…
Atos
Sévère tacle ! Lanterne rouge du SBF 120, Atos chute de 19,16% ce soir, à 1,74€ et abandonne désormais 75% cette année… En cause, le retrait d’Airbus des négociations d'acquisition de la division BDS d’Atos, spécialisée en cybersécurité et big data. Pour le groupe informatique, les implications financières sont majeures. Il doit désormais explorer d'autres options pour céder son activité et réduire son endettement massif, en prenant en compte les intérêts de souveraineté de l'État français. Pas simple !
Cette déconvenue accroît les tensions financières déjà très préoccupantes pour Atos, qui doit faire face à d'importants besoins de refinancement et à des difficultés de trésorerie. Plusieurs bureaux d’analyses envisagent même la possibilité d'une procédure de conciliation ou de sauvegarde pour le groupe si une solution rapide n'est pas trouvée. Suite à la nouvelle, la société annonce le report de la publication de ses résultats annuels, initialement prévue le 20 mars. Aucune date n’a été communiquée pour le moment. Affaire à suivre.
Demain à la Une : Jay va parler
C’est le grand temps fort de cette semaine. La Fed se réunit aujourd’hui et demain et comme toujours, son Président Jerome Powell tiendra sa traditionnelle conférence de presse, à partir de 19h30, heure française. Il n’y a aucun suspense sur les taux, la Banque centrale américaine ne les abaissera pas demain, les investisseurs les plus optimistes s’attendent à ce qu’elle le fasse en juin.
Mais comme toujours, chaque mot de Powell sera soupesé par les investisseurs, en quête d’indices sur le calendrier et l’ampleur des baisses de taux à venir. C’est habituel et souvent l’objet de variations excessives sur les marchés, aussi bien à la hausse qu’à la baisse. L’impact ne se fera ressentir que jeudi matin sur les marchés européens en cas d'excès de volatilité. On en reparlera si Powell réserve quelques surprises…
Le monde d'après : Total met le paquet sur les ENR !
L'engagement de Total dans le domaine photovoltaïque marque une nouvelle ère pour l'industrie française des énergies renouvelables, avec l'annonce d'un objectif ambitieux de 8 à 9 GW d'installations solaires sur des sites industriels d'ici 2030. En dépassant actuellement 1,5 gigawatt de contrats d'achat d'électricité à l'échelle mondiale, l'entreprise se positionne à l'avant-garde du mouvement de décarbonation et d'autonomie énergétique pour les entreprises. Cette initiative qui couvre 600 clients répartis sur 700 sites, illustre la volonté du groupe de promouvoir une transition énergétique durable, avec un déploiement significatif en Asie, en Europe, et aux États-Unis.
Sa stratégie s'inscrit dans une vision plus large, qui vise à atteindre 100 GW de capacités brutes renouvelables. Ses accords avec des secteurs variés, allant de l'automobile à l'acier, favorisent non seulement la réduction de l'empreinte carbone des entreprises clientes mais offrent également une prévisibilité des coûts et contribuent à la sécurité énergétique du pays. Aujourd’hui, Total couvre près de 20% de la consommation de ses clients par sa production solaire.
Le lexique : FOMO
L'effet “Fear Of Missing Out” fait référence en Bourse à la peur de manquer une opportunité d'investissement qui semble prometteuse et qui génère des profits importants pour d'autres investisseurs. Ce phénomène peut pousser à prendre des décisions d'investissement précipitées et non fondées sur une analyse rigoureuse, simplement parce que les investisseurs observent d'autres personnes réaliser des gains et craignent de passer à côté d'une belle affaire. Cette peur de manquer le coche peut entraîner des comportements moutonniers, où les investisseurs achètent des actifs en forte hausse sans considérer leur valorisation réelle ou les risques associés, amplifiant de facto les bulles spéculatives et augmentant le risque de pertes importantes lorsque la tendance s'inverse.