Le Journal de la Bourse du 3 avril 2024

L’évolution des taux continue de faire la pluie et le beau temps sur les marchés, la séance d’hier a été marquée par une hausse des rendements des obligations d’État qui a pénalisé les marchés actions, en plus de l’aggravation des tensions géopolitiques. Aujourd’hui, c’est la légère baisse de ces rendements obligataires qui stimule (un peu…) les marchés. Les amplitudes de variations sont assez faibles, tant en Europe qu’aux États-Unis.

Les valeurs : Nexity et Forvia

Nexity

Le leader du marché immobilier français affiche une hausse de 4,25% à 9,69€ après la vente de son activité d'administration de biens, pour 440 millions d'euros. Cette transaction vise à réduire l'endettement de la société, une préoccupation majeure dans un contexte de taux élevés et de marché immobilier pour le moins difficile... En parallèle, le groupe cherche à s'adapter à une année délicate pour l'ensemble du secteur immobilier, avec des résultats 2023 à l’image des difficultés rencontrées. Nexity a ainsi lancé un plan de réorganisation et a suspendu son dividende pour le précédent exercice. Depuis le début de l’année, le titre cède plus de 40%.

Forvia

Le spécialiste des équipements automobiles gagne 5,42% ce soir, à 14,79€, après l'annonce de son programme de rachat d'actions. Forvia a confié à un prestataire de services d'investissement un mandat pour acquérir jusqu'à 750 000 de ses propres actions d’ici le 29 mai. Cette décision fait partie du programme de rachat autorisé par l'assemblée générale de mai 2023. Les actions rachetées seront utilisées pour répondre aux obligations du groupe envers ses salariés et mandataires sociaux dans le cadre de plans d'actionnariat et d'intéressement à long terme. L’information est positive mais elle n’a pas suffi à faire face à la chute du titre : -27% depuis le 1er janvier 2024.

L'événement du mercredi : Verdict vendredi à 14h30

Wall Street attaque sa troisième séance consécutive dans le rouge, après la publication du rapport ADP sur l’emploi américain, dont nous vous parlions hier soir. Prélude au rapport officiel qui sera publié vendredi après-midi par l’administration, il sème la zizanie à Wall Street. Et pour cause, il est particulièrement bon et relance les spéculations quant aux prochaines baisses de taux de la Fed. Dans le détail, il indique que 184 000 emplois ont été créés en mars dans les secteurs privés, hors agriculture, contre une attente fixée à 148 000 par le marché et un précédent résultat de 155 000 en février. Ces chiffres témoignent de la robustesse du front de l’emploi américain, toujours très dynamique, ce qui pourrait retarder les baisses de taux tant attendues.

Pour l’heure, le baromètre FedWatch indique que 62% des traders tablent sur une première baisse des taux (de 0,25%) en juin. Toutefois, le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, vient de rappeler sa position quant à une seule baisse cette année, probablement au quatrième trimestre. D’autres membres influents, et en particulier le Président Powell, doivent prendre la parole dans la soirée. De quoi animer une nouvelle fois les attentes du marché, au risque que Wall Street ne creuse ses prises de bénéfices. Verdict vendredi à 14h30 pour les chiffres officiels !

Demain à la Une : De nouveaux PMI...

En attendant les chiffres de l’emploi prévus vendredi, la séance de demain sera marquée par de nouveaux indicateurs (PMI) sur l’activité des services en zone euro. La Banque centrale européenne publiera également le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire mais l’essentiel a déjà été dévoilé par Christine Lagarde lors de sa précédente conférence de presse. Enfin, la balance commerciale américaine animera les échanges à Wall Street, dans le courant de l’après-midi. Comme ces dernières heures, l’évolution des taux devrait toutefois rester au cœur des préoccupations, des deux bords de l’Atlantique. À suivre !

Le monde d'après : La prochaine mine d'or boursière ?

Ames sensibles s'abstenir... Nous plongeons dans l'univers de la cybersécurité. Un secteur incontournable et qui est sur le point de connaître une expansion fulgurante de 75% d'ici la fin de la décennie, selon la société française d’investissement Galilee AM. Cette impressionnante croissance sera alimentée par l'intelligence artificielle qui révolutionne déjà le secteur grâce à sa capacité à détecter les risques informatiques avec une efficacité inédite. Alors que les opérateurs de marchés sont focalisés sur les technologies de pointe comme l'IA et le cloud computing, la cybersécurité semble opérer en coulisses, malgré son rôle crucial.

Les projections financières de Galilee AM suggèrent que le marché global de la cybersécurité pourrait atteindre 350 milliards de dollars d'ici à 2030, contre 200 milliards aujourd'hui. Le secteur n'est pour autant pas épargné par les défis, notamment en termes de valorisation boursière et de risques réglementaires associés à l'utilisation de l'IA et à la protection des données. Malgré ces préoccupations, les perspectives restent prometteuses pour les investisseurs cherchant à se positionner sur des acteurs clés de la cybersécurité, qu'il s'agisse de grandes entreprises innovantes ou de spécialistes plus ciblés.

Avec un marché en croissance et une importance accrue face aux menaces informatiques, la cybersécurité se présente comme une thématique d'investissement stratégique, capable d'offrir des rendements attractifs tout en jouant un rôle essentiel dans la protection de notre avenir numérique.

Le lexique : ETF

Un ETF (Exchange-Traded Fund) est un fonds d'investissement coté en Bourse qui regroupe divers actifs comme des actions, des obligations ou des matières premières, et vise à reproduire la performance d'un indice sous-jacent, comme le CAC 40 ou le S&P 500. Les investisseurs peuvent acheter des parts d'ETF en Bourse, offrant une diversification instantanée, une liquidité élevée et des frais de gestion généralement très faibles. En résumé, les ETF sont des outils populaires pour suivre et investir dans différents marchés ou secteurs.