Mercredi 10 avril

Cet après-midi, l’espoir de baisses prochaines des taux a pris un coup, avec un marché qui corrige drastiquement ses prévisions.


Les marchés : L'espoir s'envole...

Les places européennes clôturent la séance en légère baisse, -0,05% à 8 045 points pour le CAC 40 qui sauve les meubles, après l'annonce d'une inflation américaine supérieure aux attentes, on en reparle dans la suite du Journal. Pour la première fois en un mois, le CAC est même ponctuellement passé sous les 8 000 durant la séance, perdant jusqu’à 1,55%, malgré un démarrage positif et une matinée encourageante.

Le rebond de l'inflation, plus important qu'anticipé, éloigne la perspective d'une baisse des taux de la Fed dès juin, alors que l'économie américaine continue de montrer toute sa force. Les investisseurs revoient ainsi leurs attentes, et envisagent désormais deux baisses de taux pour 2024, au lieu des trois envisagées jusqu’à présent par une bonne partie du marché. En attendant les résultats d’entreprises dans les prochains jours, les opérateurs observent avec prudence l'avenir des politiques monétaires face à une inflation tenace…


Les valeurs : Edenred, Renault et Kaufman & Broad

Edenred

Plus forte baisse du CAC, le spécialiste des tickets restaurant perd 4,22% ce soir, à 46,53€ (-14% en 2024). En cause, une note de la banque d’investissement américaine Jefferies qui recommande de vendre le titre, en raison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la concurrence accrue à laquelle est confronté le géant français, avec des concurrents comme Pluxee ou Swile. Ensuite, un ralentissement des marges et de la croissance des revenus en 2025 (à 8,6%, puis 6,7% en 2026 selon Jefferies).

Edenred aurait atteint un pic sur ses marges et son action risque également de baisser en raison des taux d’intérêt, toujours élevés. Enfin, le groupe est confronté à un véritable risque réglementaire, notamment après le lancement d’une enquête en Italie, sur fonds de soupçons d’appels d’offres truqués. En France, l’exécutif doit présenter en avril une réforme sur l’utilisation des titres restaurant… Désormais, Jefferies vise 40€ sur le titre, soit une baisse attendue d’environ 15% par rapport au cours actuel.


Renault

Ce soir, Renault signe une baisse de 0,55%, à 50,32€, mais c’est sa performance exceptionnelle depuis le 1er janvier qui nous intéresse : +36% ! C’est la plus forte hausse du CAC, devant Safran (+28%) et Accor (+21%). Désormais, le groupe français affiche une capitalisation boursière supérieure à celle de son allié japonais Nissan. Avec une valorisation boursière de plus de 15 milliards d’euros pour Renault, contre environ 14,3 milliards pour Nissan, c’est un véritable tournant.

Et ce n’est peut-être pas fini… Plusieurs bureaux d’analyses ont récemment rehaussé leurs objectifs sur le titre, mettant en avant la forte génération de cash de Renault, le potentiel de croissance du groupe sur le marché européen et l’introduction de nouveaux véhicules, notamment électriques. Barclays, par exemple, rehausse sa cible à 60€ (soit un potentiel de près de 20%). Récemment, les deux alliés ont revu leur alliance, avec la fin de structures partagées et le désengagement progressif de Renault au capital de Nissan. Désormais, les participations croisées des deux géants sont réparties de manière égale.


Kaufman & Broad

Le promoteur immobilier Kaufman & Broad, éligible au PEA-PME, ressort en hausse de 6,31% ce soir, à 29,50€. Ses réservations de logements au premier trimestre ont progressé de 10%, malgré un marché immobilier globalement en difficulté. Cette performance contraste avec les difficultés rencontrées par d'autres acteurs du secteur, comme Nexity qui cède près de 40% depuis le début de l’année.

Bien que son chiffre d'affaires ait diminué en raison du financement de plusieurs projets, le résultat opérationnel est considéré comme solide, avec des marges conformes aux attentes du marché. Le titre cède désormais un peu moins de 2% depuis le début de l’année.


L'événement du mercredi : Hausse de l'inflation, baisse des actions

Les chiffres de l’inflation américaine étaient très attendus, voire redoutés… Supérieurs aux estimations, ils provoquent ce mercredi la petite baisse, mais surtout la volatilité, des marchés actions. Tout commençait pourtant bien ce matin, avec des évolutions positives des principales places européennes. Patatras ! La tendance s’est brusquement inversée à 14h30 lors de la publication des données de l’Oncle Sam. Sur un an, l’inflation tous prix confondus passe de 3,2% en février à 3,5% en mars. Le marché tablait sur une hausse plus modérée, à 3,4%.

L’inflation accélère et laisse craindre que les baisses de taux de la Fed soient repoussées. Même l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation), marque le pas alors qu’elle était en baisse continue ces derniers mois. Elle stagne à 3,8% sur un an, là où le marché espérait un nouveau tassement à 3,7%. Dans ce contexte, les opérateurs digèrent le rebond des prix et réajustent leurs anticipations de baisse des taux. Il y a deux semaines, Powell rappelait que la guerre contre l’inflation n’était pas gagnée. Pour le moment, le marché table surtout sur un petit rebond conjoncturel. Affaire à suivre !


Demain à la Une : Avant les résultats d'entreprises...

Clairement, l’inflation sera encore un sujet majeur demain, pour les marchés. En attendant la salve de données économiques de vendredi et le démarrage officiel de la saison des résultats du premier trimestre pour les grands groupes, la BCE sera en effet sous les projecteurs. Elle ne baissera pas ses taux mais les commentaires de Christine Lagarde sur l’évolution des prix seront scrutés de près. Comme avec les données américaines de cet après-midi, les investisseurs chercheront à anticiper le calendrier et l’ampleur des baisses de taux européens. Toujours dans le registre de l’inflation, ce jeudi après-midi sera marqué par la publication de l’IPP américain, on en reparle dans le lexique.


Le monde d'après : Version 5 !

Le monde de l'intelligence artificielle est sur le point de franchir une nouvelle étape importante, avec l’arrivée imminente de la version 5 de Chat GPT. Prévue pour cet été et décrite comme significativement meilleure que ses prédécesseurs, elle promet de repousser encore les frontières de l'IA “grand public”. De premiers retours de testeurs privilégiés, dont des PDG, suggèrent que GPT 5 ne se contente pas d'améliorer ses précédentes prouesses mais introduit également des capacités inédites, dont l'exécution autonome de tâches, la capacité à raisonner et à planifier.

OpenAI annonce que la qualité et la sécurité restent au cœur de ses préoccupations. Son modèle, actuellement en phase de formation intensive, devra passer des tests de sécurité effectués par des équipes internes et externes, chargées d’identifier et de corriger les problèmes avant la mise sur le marché. Le secteur de l'intelligence artificielle, ainsi que ses nombreux passionnés, attendent avec impatience de voir comment GPT 5 va remodeler le paysage technologique, ouvrant de nouvelles voies d'exploration et d'innovation. On risque d’en entendre beaucoup parler dans les prochains mois…


Le lexique : IPC & IPP

Indice des prix à la consommation (IPC). Indicateur économique majeur qui mesure l'évolution, dans le temps, des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L’indice est couramment utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. C’est cet indicateur qui a été publié cet après-midi outre-Atlantique.

Indice des prix à la production (IPP). Indice qui mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L’indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation. C’est cet indicateur que le marché surveillera demain à 14h30.

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