Les marchés : Les tensions et données économiques pèsent
Clap de fin de journée pour l’indice parisien en baisse de 1,40% à 7 932 points principalement drivé par la baisse des indices américains la veille. L’indice recule pour de multiples raisons. D'abord, des chiffres macroéconomiques de mauvaise facture pour l'industrie chinoise qui continue de se contracter. Ensuite, une économie américaine qui dépend de plus en plus de la dette, rendant le combat contre l'inflation de plus en plus compliqué et pour finir un marché qui anticipe des propos de J.Powell beaucoup plus hawkish que prévu avec le rebond de l'inflation sur les trois derniers mois.
Du côté du Moyen-Orient, les Etats-Unis tentent de désamorcer tant bien que mal le conflit. Israël et l'Iran continuent de discuter par échange télévisé sur les conséquences des attaques de ce week-end contre Israël. Non pas sans impact, ce conflit relance la volatilité sur une multitude de segments, autant sur les obligations que sur les actions ou les taux de change.
D'autres craintes impactent les marchés, notamment la reprise potentielle de la hausse sur les énergies suite aux conflits géopolitiques. Pour l'instant, les investisseurs tablent sur un apaisement mais toutes actions contraires à la trame actuelle pourraient déclencher un rebond plus conséquent surtout en cas d'extension du conflit autour du canal de Suez.
Les valeurs : ArcelorMittal, Beiersdorf et Sidetrade
ArcelorMittal
Ce soir, ArcelorMittal chute de 6,90% à 23,76€ en raison de plusieurs facteurs affectant les valeurs cycliques (voir lexique) dans un contexte de marché défavorable. De plus, le sidérurgiste a subi un coup dur suite à une révision à la baisse par Deutsche Bank qui a changé sa recommandation passant d'acheter à conserver tout en réduisant son objectif de prix. Pour cause, la faible demande chinoise impacte les prix de l'acier et du minerai de fer. Bien que l'entreprise ait des projets prometteurs tels que l'extension de sa mine de fer au Libéria, ces initiatives prendront du temps pour matérialiser des retours sur investissement.
À cela, s'ajoutent des coûts croissants liés à la décarbonation et d'autres dépenses nécessaires, réduisant ainsi la capacité de l'entreprise à générer du cash. Élément qui pourrait limiter sa capacité à poursuivre ses agressifs programmes de rachat d'actions, qui ont été un facteur clé de soutien au cours de l'action par le passé. Le titre cède désormais près de 8% en 2024.
Beiersdorf
Beiersdorf gagne 1,13% à 133,9€ après la publication de résultats très positifs pour le premier trimestre de l'année. Le groupe allemand spécialisé dans les produits dermatologiques et de soins de la peau affiche une croissance de 7,3% et surpasse les attentes des analystes. Cette performance est principalement portée par les marques phares du groupe, Nivea et Labello, qui ont enregistré une hausse exceptionnelle de 12,6%. En réponse à ce bon début d'année, le groupe a relevé ses prévisions de croissance pour 2024, en anticipant une hausse des revenus de 6% à 8%.
Sidetrade
Sidetrade est un éditeur de logiciels alimenté par l'intelligence artificielle qui est spécialisé sur dans la gestion du cash-flow, éligible au PEA-PME, il affiche ce soir une hausse de 2,18% à 164€. Le groupe fait état de résultats exceptionnels pour le premier trimestre de 2024. La valeur annuelle des nouveaux contrats a plus que doublé, avec une hausse spectaculaire de 117%, portée notamment par une forte présence aux États-Unis qui représente 60% des nouvelles commandes. La croissance impressionnante des abonnements de 108% et des services de 127% a stimulé son chiffre d'affaires, qui a augmenté de 20%.
Demain à la une : Verdict demain !
Demain, les marchés seront focalisés sur deux annonces majeures. Le géant technologique ASML révélera ses résultats, il offrira un aperçu de l'état de l'industrie des semi-conducteurs, crucial pour l'économie mondiale. En parallèle, l'Europe publiera son Indice des Prix à la Consommation (IPC), un indicateur vital pour mesurer l'inflation à travers le continent. Ces données pourraient influencer les décisions de politique monétaire de la BCE et fournir des indices essentiels sur les tendances économiques actuelles. Elle est attendue en légère baisse, à 2,4% contre 2,6% précédemment.
Le monde d'après : 100% de gaz vert d'ici 2050 ?
Dans le cadre de son engagement pour une transition énergétique responsable, le groupe Gaz Réseau Distribution France (GRDF), principal distributeur de gaz naturel en France et en Europe a dévoilé son ambitieux plan de décarbonation visant à intégrer 20 % de gaz verts dans les réseaux d'ici 2030. Cette initiative s'inscrit dans l'effort global pour maintenir l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C. La directrice générale du groupe, a notamment indiqué lors de la conférence de presse annuelle que le gaz vert jouerait un rôle clé dans la réduction de l'empreinte carbone de la France.
Le plan prévoit non seulement de soutenir les consommateurs de gaz dans la diminution de leur impact environnemental mais aussi de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre de l'entreprise d'ici 2030. Regardant plus loin vers 2050, GRDF envisage un réseau où 100 % du gaz distribué serait vert, si les conditions de réduction globale de la consommation de gaz sont réunies, favorisant ainsi un avenir énergétique durable et renouvelable pour la France.
Le lexique : Valeurs défensives, cycliques et de rendement
En Bourse, les valeurs défensives sont peu sensibles aux variations économiques. Souvent présentes dans les secteurs des biens de consommation de base et des services essentiels, elles offrent stabilité et dividendes réguliers en période d'incertitudes. Comme leur nom l’indique, les valeurs cycliques proviennent d'entreprises dont les performances sont liées aux cycles économiques, avec une surperformance en période de croissance et une sous-performance en période de ralentissement, voire de récession.
Enfin, les valeurs de rendement émanent d'entreprises distribuant une part importante de leurs bénéfices sous forme de dividendes, généralement dans des secteurs stables sur le long terme comme l'immobilier, les services publics et les télécommunications. Les investisseurs les choisissent pour leurs revenus réguliers, même en période de forte volatilité sur les marchés. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques selon la stratégie d'investissement et le contexte économique.