Les marchés : Deux salles, deux ambiances
La Bourse de Paris perd 0,92% ce soir, à 8 058 points, effaçant ses gains de la veille. Les opérateurs boursiers retiennent une nouvelle fois leur souffle, en attendant les chiffres de l’inflation qui seront publiés en fin de semaine. D’ici là, aucune prise d’initiative majeure ne devrait avoir lieu. On le ressent clairement dans les très faibles volumes qui sont investis sur le marché depuis hier matin, et dans les prises de bénéfices à proximité des records historiques atteints par les grands indices mondiaux. D’ailleurs, aucune grande composante de l’indice français, en dehors de Renault, ne se distingue vraiment en termes de variation et d’actualité ce mardi. On en reparle dans la suite du Journal.
L’humeur est plus positive à Wall Street où l’indice technologique Nasdaq progresse de 0,52% et atteint un nouveau record historique à 17 000 points, grâce à la hausse exceptionnelle de 5% de Nvidia. +5% sur Nvidia, c’est environ 130 milliards de dollars de capitalisation supplémentaires en une seule séance ! Et pour cause, le géant américain s’attend à d’excellentes perspectives, grâce aux prochains développements dans l’IA, c’est à découvrir dans cette édition. Apple soutient également la tendance : les livraisons d'iPhone en Chine ayant augmenté de 52% en avril grâce à des promotions agressives des distributeurs partenaires. Selon Bloomberg, Apple redevient la marque de smartphones préférée en Chine, supplantant son concurrent local Huawei, ce qui pourrait être lié à une demande croissante pour ses produits haut de gamme.
Les prochaines séances devraient être à l’image de celle-ci. En attendant les chiffres de l’inflation, seules les actus des grandes entreprises animeront la tendance. Dans un tel contexte, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver pour l’investisseur particulier… Heureusement, nous avons des solutions à vous présenter dans ce Journal. Bonne lecture !
Les valeurs : Renault, Aramis Group et Quadient
Renault
Ce soir, Renault signe la meilleure performance du CAC : +2,62% à 51,70€. Selon Les Echos, le constructeur auto et la banque espagnole Santander sont sur le point de créer une coentreprise spécialisée dans la location de voitures. Un accord non contraignant a été signé, avec une finalisation attendue d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle entité, détenue à parts égales, se concentrera sur les offres de location avec option d’achat et de location longue durée en Europe, un marché en pleine expansion, en particulier pour les voitures électriques.
La branche de financement de Renault, Mobilize Financial Services, a enregistré un chiffre d’affaires d’1,2 milliard d'euros au premier trimestre 2024, en hausse de 27,9% grâce à la hausse des taux d’intérêt. En 2023, la location longue durée (ou “LLD”) a représenté 14% des 1,1 million de contrats de financement signés par Renault. 30% des immatriculations européennes en Europe sont des LLD, avec une perspective de 50% dans les prochaines années. L’accord avec Santander n’est pas inédit dans le secteur. Une coentreprise similaire a été créée en avril 2022 par Stellantis et Crédit Agricole, avec l’ambition de créer un leader européen de la LLD. Depuis le début de l’année, Renault grimpe de 40% en Bourse !
Aramis Group
Le spécialiste de la vente en ligne de voitures d'occasion vient de relever ses objectifs annuels après une forte croissance au premier semestre, clos fin mars. Sur la période, ses revenus progressent de 16,7%, à 1,1 milliard d'euros, grâce à une demande accrue pour les voitures d'occasion et reconditionnées. Les ventes de voitures pré-immatriculées ont bondi de 128,3% ! Les voitures reconditionnées, offrant une fiabilité proche des véhicules neufs à un prix légèrement supérieur à celui des voitures d'occasion traditionnelles, sont un facteur clé de cette croissance.
Le chiffre d'affaires des ventes aux particuliers a augmenté de 23,2%, représentant 88 % des revenus totaux. Côté marges, l'EBITDA d'Aramis grimpe à 16,2 millions d'euros, malgré une perte nette de 13,3 millions, en légère hausse par rapport à l'année précédente. Le groupe prévoit maintenant de vendre plus de 110 000 véhicules reconditionnés d'ici fin septembre et vise un EBITDA supérieur à 32 millions d'euros. Ces résultats et perspectives ont été très bien accueillis par les investisseurs : le titre s’envole de 9,77% ce mardi, à 4,55€ (+5% en 2024).
Quadient
Belle performance du spécialiste de la logistique et du traitement du courrier : +5,91% à 20,80€ (+8% en 2024). Le groupe a dévoilé aujourd’hui un bon rapport financier, au titre du premier trimestre. Son chiffre d’affaires ressort à 261 millions d’euros, en hausse de 3,2% sur un an. Quadient, anciennement Neopost, voit ses performances boostées par ses récentes acquisitions (Daylight et Frame).
La direction maintient ses prévisions pour 2024, anticipant une croissance organique du chiffre d'affaires et du résultat opérationnel (voir lexique). Une amélioration des performances est en effet attendue au second semestre, grâce à une base de comparaison plus favorable et la fin des impacts négatifs liés aux retards de contrats. Des détails supplémentaires sur les perspectives à moyen terme seront présentés lors de la journée des investisseurs de Quadient, prévue le 19 juin prochain.
Demain à la Une : Petit rebond des prix
Demain, les derniers chiffres de l’inflation allemande seront publiés. Tous prix confondus, le marché s’attend à ce qu’elle rebondisse légèrement, de 2,2% sur un an en avril à 2,4% en mai. Ce petit dérapage ne remet pas en cause la lente décrue de l’inflation, depuis son pic atteint fin 2022 à 10,4%. Ni les perspectives monétaires : la BCE va réaliser sa première baisse des taux la semaine prochaine. Surtout, cette publication allemande sera un avant-goût de l’inflation de la zone euro, attendue vendredi matin. Clairement, la séance de vendredi sera la plus importante de la semaine, la mesure d’inflation préférée de la Fed sera également au programme.
Le monde d'après : Ce n'est que le début ?
Après le texte, place à l’audio et la vidéo ! Nvidia anticipe une forte demande pour ses processeurs graphiques avec l'essor des nouvelles technologies d'IA capables de générer des vidéos et de mener des interactions vocales sophistiquées. Le géant américain a largement profité de la forte demande pour les chatbots, les célèbres assistants écrits comme Chat GPT, et voit désormais un relais de croissance massif dans la génération de ces contenus, nécessitant des capacités de calcul accrues.
Ses puces sont particulièrement demandées par les géants de la tech, et ce ne pourrait être qu’un début pour l’entreprise, en quasi-monopole au niveau mondial. Les mastodontes comme Google et Meta développent actuellement des IA grand public de nouvelle génération et ce n’est pas une mince affaire : pour les vidéos, il faut tenir compte de nombreux critères physiques, d’où la grande puissance de calcul nécessaire. Les ventes de Nvidia devraient donc rester importantes dans les prochains mois, notamment pour les data centers, avec des prévisions de chiffre d'affaires particulièrement élevées.
Outre l’IA, dans l'industrie automobile, Tesla utilise massivement les puces de Nvidia pour la conduite autonome. Ce secteur devrait devenir le plus grand marché pour les centres de données de Nvidia cette année. Nous vous en parlions la semaine dernière, son action a dépassé les 1 000$ pour atteindre un nouveau record historique, après la publication de résultats trimestriels exceptionnels. Désormais, Nvidia est la troisième plus grande capitalisation mondiale, valorisée plus de 2 800 milliards de dollars, derrière Microsoft et Apple.
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Le lexique : Résultat opérationnel
Le résultat opérationnel d'une entreprise, aussi appelé “résultat d'exploitation”, mesure la performance économique de ses principales activités avant l’intégration des éléments financiers et exceptionnels. Il se calcule en soustrayant les charges opérationnelles (coûts de production, salaires, frais généraux, amortissements) des produits opérationnels (revenus des ventes et autres revenus courants). Il présente ainsi la rentabilité des activités principales de l'entreprise, indépendamment de sa structure financière et des événements non récurrents. Le résultat opérationnel se distingue donc du résultat net, qui inclut les éléments financiers (comme les charges et produits financiers) et les éléments exceptionnels (comme les gains ou pertes exceptionnels).