Le couperet est tombé.
Si fin avril, Fitch et Moody’s avaient décidé de ne pas dégrader la France, l’agence Standard & Poor’s s’est résolue à abaisser la note de la dette souveraine française, après l’avoir mise depuis deux années sous perspective négative.
La conséquence d’années, et même de décennies, de manque de rigueur budgétaire.
Explications.

Par Gauthier MAES
Directeur de la communication
Meilleurtaux Placement

LES RAISONS

Elles sont simples.
Le déficit 2023 a été alarmant, « nettement plus élevé que ce que nous avions prévu » indique Standard & Poor’s.
Et l’agence ne croit pas que le déficit repassera sous les 3 % du PIB en 2027 : « On s’attend à ce que le déficit atteigne 3,5 % du PIB en 2027.»
3,5% en 2027, c’est même optimiste…

LES EXCUSES

Cette dégradation fait tâche alors que la campagne pour les élections européennes bat son plein.
Mais Bruno Le Maire se défend : « la raison principale de cette dégradation, c’est que nous avons sauvé l’économie française ».
Il parle du Covid et de l’inflation.
Rappelons quand même que le Covid, c’était en 2020. Mais qu'on a continué à distribuer l’argent magique, bien au-delà de ce qui était nécessaire.
Et si la guerre en Ukraine est pointée du doigt comme responsable de l’inflation, elle a surtout servi d’excuse pour continuer le « quoiqu’il en coûte », et multiplier les plans de relance ou de résilience, les boucliers tarifaires pour tous, pour tout et pour n'importe quoi.

LES CONSÉQUENCES

Elles sont massives.
Hausse de taux.
Difficultés pour se financer.
Augmentation du coût pour se refinancer... et donc du déficit.
Déclassement.
Plus d'argent dans les caisses pour investir pour l'avenir.
Baisse de la confiance des ménages et donc baisse de la consommation.

LE GOUVERNEMENT…

…est dans une impasse.
Il n’a pas fait les réformes structurelles nécessaires pour réduire les dépenses publiques (tout juste une mini-réforme des retraites vidée d'une large partie de sa substance).
Comme les autres gouvernements avant lui qui ont, rappelons-le, aussi leur part de responsabilité dans ce marasme.
Aujourd’hui, il n’y a plus le choix : il va falloir lancer des plans d’austérité, et sans doute augmenter les impôts.
Sans gripper la croissance.
Sans provoquer de grogne sociale ni d’exode fiscal.
Et sans céder aux prochaines revendications d’avant Jeux olympiques…
On lui souhaite bon courage.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

LA PHRASE DU JOUR

« L’Armée populaire de libération de Chine a toujours été une force indestructible et puissante dans la défense de l’unification de la patrie, et elle agira à tout moment avec détermination et force pour freiner l’indépendance de Taïwan et faire en sorte qu’elle ne réussisse jamais dans ses tentatives ».
Dong Jun, ministre chinois de la Défense. Simple, clair, précis.
Il a également prévenu les marins philippins suite aux tensions en mer de Chine méridionale : « La Chine a fait preuve d’une retenue suffisante face aux violations des droits et aux provocations, mais il y a des limites à cela ».

PLUS OU MOINS DE PÉTROLE ?

L'Opep+ a décidé de prolonger ses coupes de production de pétrole jusqu'à fin 2025.
L’organisation veut maintenir le pétrole au-dessus de 80 $, alors que la demande mondiale est incertaine et que la concurrence du pétrole américain est forte.
La production de pétrole de l’OPEP est encore inférieure à celle d’avant-Covid.
Le pétrole américain est un vrai game changer.

TOUS POUR ATOS

Atos a reçu deux offres de restructuration financière.
L'une d'EP Equity Investment contrôlée par l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.
L'autre d'un consortium mené par Onepoint, dirigé par David Layani, principal actionnaire d'Atos.
Layani a obtenu ce week-end un accord avec une partie des créanciers, les fonds d'investissement.
Problème : Kretinsky a le soutien des autres créanciers et notamment les banques françaises, indispensables pour une restructuration de cette ampleur.
De son côté, Bruno Le Maire souhaite placer « sous contrôle de l'État » Worldgrid, filiale d'Atos pour le nucléaire français, et s'intéresse de près aux activités d'Atos dans le "big data" et la cybersécurité, jugées hautement stratégiques.

REVOIR C'EST VOTRE ARGENT

Une émission exceptionnelle.
Le mot de la semaine : Dette.
La question : La France peut-elle redresser ses finances publiques ?
La Bourse est-elle mûre pour une correction ?
Quel placement privilégier ?
Quelles actions acheter ou vendre ?
Avec nos Jedi de l'économie et de la Finance : Virginie Robert de Constance Associés, Christian Bito de l'ESSEC et de CBT Gestion, Anne-Sophie Alsif de BDO et Christopher Dembik de Pictet AM.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici

LES JEDI DE L’IMMOBILIER

Nous vous préparons une journée exceptionnelle, dédiée à l'immobilier.
Le mardi 11 juin : nous allons tenter de répondre à la question que vous vous posez tous : est-ce le moment d’acheter ?
4 experts pour vous répondre, au cours de deux webinaires immanquables.
À 11h, Maël Bernier, porte-parole du groupe Meilleurtaux et Christelle Boubeta, Notaire chez Notaires Office, viendront vous parler résidence principale, crédit, réglementations, et perspectives du marché de l’immobilier résidentiel. Cliquez ici pour vous inscrire
Et à 13h30, nous ferons un focus sur l’immobilier d’investissement, avec Marc et Guillaume Arnaud, président du Directoire de Sofidy, société spécialisée dans les fonds immobiliers et gestionnaire de la SC MeilleurImmo, notre véhicule d’investissement en immobilier diversifié sans droit d’entrée qui a offert une performance de 5% en 2024. Ils donneront leur vision sur le marché de l’immobilier d’entreprise, et la Pierre Papier en particulier.
>> Inscrivez-vous pour suivre en direct notre live-vidéo du 11 juin à 13h30

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, analyste Bourse Meilleurtaux Placement.
"Les places européennes rebondissent ce matin, +0,90% pour le CAC 40 à 8 064 points (-1,2% la semaine dernière).
Ce lundi, les marchés européens attendent les derniers indices d’activité PMI. Ils devraient confirmer un rebond de l’activité industrielle en mai. Surtout, l’attention des opérateurs est focalisée sur la BCE. Jeudi, elle va réaliser sa première baisse de taux, de 25 points de base. L’autre grand rendez-vous économique de la semaine aura lieu vendredi après-midi, avec le rapport mensuel sur l’emploi américain.
Pour le moment, le marché de la dette française est calme. L’OAT à 10 ans reste stable à 3,15% après la décision de S&P d’abaisser la note française.
En Asie, la Bourse de Tokyo gagne 1,13% à 38 923 points.
Le Brent s'échange à 80,9$ (-1,28% vs vendredi matin).
L'once d'or se négocie à 2 324,9$ (-0,88%).
L'euro/dollar évolue à 1,085$ (+0,28%)."

ON S'EN FOUT ?

Donald Trump a averti qu’une peine de prison pourrait être un « point de rupture » pour ses soutiens ; 5 cercueils contenant des sacs de plâtre ont été déposés au pied de la tour Eiffel, le motif n’est pas encore identifié ; Halla Tomasdottir a été élue présidente de l’Islande en battant l’ancienne Première ministre, Katrin Jakobsdottir ; Et au Mexique, Claudia Sheinbaum devient la première présidente du pays ; Zelensky accuse la Chine de faire obstacle à un Sommet de paix ; La fête à Saint-Étienne : les Verts sont de retour en Ligue 1 ; Les compagnies aériennes s'attendent à battre largement le record de passagers dans le monde cette année, qui date de 2019, avec près de cinq milliards attendus, et tant pis pour le réchauffement climatique... ; Comment inciter à ne plus prendre l'avion : un Boeing rate son atterrissage en Suisse, rebondit sur la piste (boeing...), et redécolle en urgence ; La nouvelle expression de la Génération Z : « Dating fatigue » : lassés par des applis de rencontre jugées addictives, les utilisateurs décident de les supprimer et de s’en remettre de nouveau aux hasards de la vie ; Le titre du jour dans Le Monde : « les coraux sont des bêtes sexuelles », vous aurez au moins appris quelque chose aujourd’hui…

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU