Les marchés : C'est fait !
La BCE a comme prévu abaissé ses trois taux directeurs de 25 points de base, actant la première baisse des coûts d'emprunt depuis le début de son cycle de resserrement monétaire en juillet 2022. Malgré cette baisse, la Banque centrale a revu à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2024 et 2025. Christine Lagarde a une nouvelle fois rappelé que la lutte contre l'inflation n'était pas terminée. Les nouvelles projections de l’institution : une inflation de 2,5% en 2024 et de 2,2% en 2025, contre de précédentes estimations de 2,3% et 2,0%.
Pas de quoi bouleverser les marchés, le CAC 40 gagne 0,42% ce soir, à 8 040 points. Mais c’est du côté de Wall Street que les projecteurs sont braqués. Le rapport mensuel sur l’emploi américain est le prochain grand événement boursier. Du côté des valeurs, Nvidia se distingue encore une fois.
3 000 milliards de dollars ! C’est la capitalisation boursière actuelle du géant américain des puces électroniques qui surpasse Apple et devient la deuxième plus grande capitalisation mondiale, derrière Microsoft (3 140 milliards). Le club des 7 Magnifiques (voir lexique) semble désormais inaccessible pour de nouveaux membres dans les prochains mois…
Nvidia a franchi les seuils des 1 000 milliards en juin 2023, 2 000 milliards en février 2024 et désormais 3 000 milliards en juin 2024. Ce rythme impressionnant est en grande partie dû à la demande croissante liée à l'intelligence artificielle.
Les valeurs : Rémy Cointreau, Getlink et Theranexus
Rémy Cointreau
Le spécialiste des spiritueux semble en voie de redressement, après une période agitée. Au cours de l'exercice 2023-2024, le groupe a été impacté par des conditions de marché défavorables aux États-Unis et en Chine, ses principaux marchés, où ses ventes ont significativement baissé. Son chiffre d’affaires est ressorti en baisse de 19,2% sur un an. Cependant, les perspectives pour 2024-2025 sont plus positives, avec des objectifs de croissance organique de 6% à 9% et une amélioration attendue des marges.
Cette perspective optimiste, ainsi que les attentes d'un ajustement des stocks en Amérique du Nord ont été bien accueillies par le marché dans un premier temps, en séance. Finalement, le titre clôture à l’équilibre ce soir : -0,06%, à 83,35€ et cède plus de 27% depuis le début de l'année.
Getlink
L’exploitant du tunnel sous la Manche gagne 1,90% ce soir et s’établit à 16,63€, après une révision positive de Barclays qui passe de neutre à surpondérer sur le titre, avec un objectif de prix rehaussé de 15 à 20€ (soit une hausse attendue de plus de 20%). La banque britannique anticipe une reprise de l'activité des navettes et une diminution de la concurrence des ferries, confrontés à une hausse des coûts à cause de nouvelles réglementations. Barclays prévoit également une amélioration économique au Royaume-Uni et des investissements dans la qualité des services de Getlink qui devraient attirer plus de clients. Le titre est à l’équilibre depuis le début de l’année.
Theranexus
Ce nom ne vous dit probablement rien. Cette biotech éligible au PEA-PME voit son action grimper de 5,74% à 1,10€ ce jeudi, après avoir partagé les résultats positifs de son étude contre la maladie de Batten, une maladie neurologique rare. Après 18 mois de traitement, l'étude démontre une réduction significative des indicateurs de mort neuronale chez les patients, confirmant ainsi le potentiel thérapeutique de son traitement. La société explore désormais les options pour élargir son étude en Europe et aux États-Unis. Depuis le 1er janvier, Theranexus cède près d’1%.
Demain à la Une : Dernière séance chargée
Trois temps forts au programme de demain. Dans le courant de la nuit, la Chine publiera sa balance commerciale de mai. Puis place aux actus européennes en matinée avec la production industrielle allemande d’avril et surtout une nouvelle révision de la croissance de la zone euro. L’événement le plus attendu sera dévoilé à 14h30 : le rapport mensuel sur l’emploi américain promet d’animer une nouvelle fois les spéculations autour du calendrier des baisses de taux de la Fed.
Le monde d'après : La tech prend le dessus
Après Nvidia, ASML ! Dans la course effrénée des capitalisations boursières, le géant néerlandais des semi-conducteurs ASML a dépassé LVMH, notre titan du luxe. Un tournant majeur ? Seul le temps le dira… Hier, à la clôture des marchés, ASML a en effet atteint une capitalisation de 377 milliards d'euros, légèrement supérieure aux 376 milliards du champion tricolore. Désormais, ASML est la première capitalisation européenne.
L'ascension fulgurante du néerlandais, en hausse de plus de 40% en Bourse depuis le début de l'année, reflète l'importance croissante des nouvelles technologies dans les investissements mondiaux et contraste avec la performance stable mais moins spectaculaire de LVMH. Son succès s'explique par son rôle clé dans la production des technologies de photolithographie, essentielles à la fabrication des semi-conducteurs dont la demande est intensifiée par l'essor de technologies comme la 5G, l’IA et l'électronique des voitures de dernières générations.
Les puissantes machines d'ASML, qui attirent des géants comme TSMC, Intel et Samsung, permettent de tracer des circuits extrêmement fins sur des puces électroniques, essentiels pour répondre à la demande croissante de puissance de calcul informatique. Le niveau de précision est celui de l’atome et ASML est en quasi-monopole sur ce marché de niche à très haute valeur ajoutée.
Le lexique : Les Magnificent Seven
Les “sept magnifiques”, aussi appelés les “sept mercenaires”. En Bourse, cette expression désigne les géants technologiques américains les plus puissants et influents. Ceux qui dominent le marché et ont largement contribué à la hausse du Nasdaq depuis plus d’un an.
Cette liste n'est pas strictement définie et peut varier en fonction des critères utilisés (capitalisation boursière, influence dans l'industrie, etc.), mais elle regroupe aujourd’hui Apple, Microsoft, Amazon, Google (Alphabet), Facebook (Meta) et depuis peu Tesla et Nvidia. L’expression "magnificent seven" est utilisée de manière informelle et n'est pas un terme standardisé dans le monde de la finance. En raison de la nature dynamique des marchés, les entreprises qui composent cette liste peuvent changer avec le temps.