Mercredi 24 juillet

Les marchés : Au plus bas de l'année...

Ce soir, la Bourse de Paris est une nouvelle fois plombée par le recul du secteur du luxe. Ses pires performances font aussi partie de ses principales composantes : LVMH (-4,66%), Kering (-4,54%) et Hermès (-2,07%). En cause, des résultats décevants sur le premier semestre et qui pèsent sur l’indice français. Le CAC 40 revient une nouvelle fois sur ses plus bas niveaux de l’année, en clôturant à 7 514 points, -1,12% sur la séance et -0,28% sur la semaine.

La saison des résultats en Europe est pour le moment décevante, poussant les investisseurs à retirer leurs bénéfices. Quelques entreprises ont néanmoins réussi à se démarquer en France ce mercredi, comme Orange (+1,29%), grâce à de bons résultats en Afrique, et Nexans (+8,3%) qui a relevé ses objectifs pour 2024. Dassault Aviation bondit également de 7,7% après une forte génération de trésorerie au premier semestre et la confirmation de ses objectifs annuels.

Aux États-Unis, Tesla déçoit fortement avec des résultats inférieurs aux attentes, on en reparle dans la suite du Journal. Alphabet (Google) perd 4,5% pour l’heure, après des résultats mitigés.


Les valeurs : LVMH, Nexans et NRJ Group

LVMH

Ce soir, la première capitalisation du CAC chute de 4,66% à 659,40€ et signe la pire performance de l’indice. Au deuxième trimestre, ses revenus ressortent à près de 21 milliards d’euros, en croissance de seulement 1%, contre une attente fixée à 3% par le marché. Sur l’ensemble du premier semestre, les revenus s’élèvent à 41,7 milliards, en hausse de 2%. Plus largement, les résultats sont inférieurs aux attentes du marché et pèsent sur l’ensemble du secteur du luxe. Dans son marché crucial de l’Asie-Pacifique, les ventes de LVMH ont chuté de 14% au T2. Au niveau mondial, son bénéfice net chute également de 14%, sur un an, à 7,27 milliards d’euros.

En revanche, le Japon affiche une impressionnante croissance de 57% sur un an, grâce aux dépenses des touristes chinois. Malgré une baisse de la marge opérationnelle à 25,6%, Royal Bank of Canada reste optimiste sur le dossier, à l’image de la plupart des bureaux d’analyse. Les investisseurs attendent maintenant des signes de reprise, notamment en Chine. La copie trimestrielle est donc mitigée, après deux trimestres consécutifs de forte expansion pour le géant du luxe qui cède désormais 10% en 2024. Retrouvez ici notre objectif de long terme sur le titre.


Nexans

Le fabricant de câbles industriels a relevé ses objectifs pour 2024 après des résultats semestriels en forte hausse. Entre janvier et juin, son chiffre d'affaires a augmenté de 6,5%, à 3,54 milliards d'euros. Sur la période, son bénéfice net progresse de 32%, à 174 millions d'euros. Le Directeur général du groupe a souligné la rentabilité "historique" de Nexans, notant que la profitabilité en six mois a égalé celle de l'ensemble de 2019.

Nexans, désormais axé sur l'électrification, a renforcé sa position sur ce marché clé et prévoit un bénéfice avant impôts pour 2024 compris entre 750 et 800 millions d'euros, révisant à la hausse sa précédente fourchette de 670 à 730 millions. Cette excellente dynamique marque un tournant pour le géant français, autrefois confronté à des défis opérationnels et concurrentiels. Ce soir, le titre signe la meilleure performance du SBF 120 : +8,30% à 116,10€ (+45,5% depuis le début de l’année !).


NRJ Group

Coup dur pour le groupe NRJ dont l’action, éligible au PEA-PME, chute de 8,98% à 7,50€ ce mercredi. La décision de l'Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) est tombée cet après-midi. La chaîne NRJ 12 ne pourra plus émettre sur sa fréquence TNT à partir du 28 février 2025, date d'expiration de son autorisation actuelle. C8 est également concernée.

Le groupe NRJ a exprimé son incompréhension et envisage des recours juridiques pour conserver sa fréquence. Au sein de l’entité, qui détient également les marques NRJ, Chérie FM, Nostalgie et Rire & Chansons, le pôle télévision représentait 19% des revenus et 0,6% du résultat opérationnel courant en 2023. Malgré la chute d’aujourd’hui, NRJ Group préserve 3% de gain à la Bourse de Paris depuis le 1er janvier.


L'événement du mercredi : La chute de Tesla

L'événement de ce mercredi, c’est le dérapage de Tesla. Ses marges et ses bénéfices chutent au deuxième trimestre, provoquant une baisse de 12% de l’action dans les premières heures de cotation à Wall Street. Dans le détail, la marge brute de la division automobile a atteint son plus bas niveau en cinq ans à 14,6%, et le bénéfice par action a plongé de 43% à 52 cents, bien en dessous des attentes.

Bonne nouvelle toutefois, les revenus de Tesla ont atteint 25,5 milliards de dollars, légèrement au-dessus des attentes grâce à 890 millions de dollars de crédits d'émissions carbone (voir lexique). Cependant, les revenus de la branche automobile, cruciale, diminuent de 7% à près de 20 milliards de dollars. Tesla prévoit de livrer plus de véhicules au troisième trimestre et de commencer la production de nouveaux modèles au premier semestre 2025.

L’action avait récemment connu un mini-rallye boursier après de bonnes livraisons au deuxième trimestre, mais la nouvelle du report de l’événement "Robotaxi Day" a stoppé cet élan. Elon Musk a annoncé le report de cette présentation publique au 10 octobre, initialement prévue pour le 8 août. Il a exprimé sa confiance quant à la sortie des Robotaxis l'an prochain.

Tesla cède désormais 13% en Bourse depuis le début de l’année, et -20% sur un an.


Demain à la Une : Une séance très attendue

C’est une nouvelle journée majeure pour les marchés. Au programme de ce jeudi, l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne, l’indice PCE Core dont nous vous parlions ces derniers jours (la mesure d’inflation préférée de la Fed), les commandes de biens durables réalisées outre-Atlantique le mois dernier et la révision du PIB américain du deuxième trimestre. En parallèle, beaucoup de mastodontes passeront sur le gril des résultats semestriels : Total, Hermès, EssilorLuxottica, Stellantis, Vinci, Saint-Gobain, STMicroelectronics, Renault, Vivendi, Unibail, Nestlé, AbbVie, AstraZeneca, Roche… On en reparle demain soir !


Le monde d'après : Moins de régulation, plus d'énergie

Trump et Vance ont parlé d’IA ces derniers jours, un sujet crucial au moment où les sondages les donnent globalement favoris pour les élections de novembre. Le candidat républicain à la présidentielle, et son colistier, prônent une approche dérégulée de l'IA afin de renforcer la compétitivité des États-Unis face à la Chine. Lors de la convention du Parti républicain le 19 juillet, Trump a également souligné son intention de doubler la production énergétique pour soutenir le développement de l'IA, sans considérer les conséquences écologiques, ça ne surprendra pas grand-monde.

Trump a ouvertement critiqué le décret de Joe Biden, adopté en octobre 2023, qui impose des tests de sécurité pour les systèmes d'IA afin de protéger les Américains des risques potentiels. Ce décret vise à éviter les atteintes à la sécurité nationale, les cyberattaques et les biais algorithmiques. Vance a également exprimé son opposition à la régulation lors d'une audition sur l'IA et la vie privée, soulignant que les grandes entreprises du numérique en position dominante dans l'IA pourraient être freinées par de telles lois. Le camp républicain accuse les initiatives de Biden d'imposer des "idées de gauche radicale" et de nuire à l'innovation technologique. Ambiance.


Le lexique : Les crédits d'émission carbone

Les crédits d'émissions carbone sont des permis échangeables qui autorisent leur détenteur à émettre une certaine quantité de dioxyde de carbone (ou d'autres gaz à effet de serre). Ils sont utilisés dans le cadre des régulations environnementales pour inciter les entreprises à réduire leurs émissions. Une entreprise qui émet moins que son quota peut vendre ses crédits excédentaires à une autre entreprise qui dépasse ses limites, créant ainsi un marché pour le carbone. C’est notamment le cas de Tesla au deuxième trimestre.

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