Les marchés : La descente aux enfers...
Nouveau coup dur pour le CAC 40 ! L'indice parisien termine la séance en recul de 1,15% à 7 427 points, pénalisé par les mauvaises performances de nombreux groupes, suite à leurs publications de résultats.
La chute des indices américains hier, avec une baisse de 2,31% pour le S&P 500 et de 3,64% pour le Nasdaq, a intensifié l'aversion au risque, en réaction à des résultats décevants pour les technos, et à des données économiques peu encourageantes. Paradoxalement, une croissance du PIB américain plus forte que prévu au deuxième trimestre a quelque peu rassuré les marchés sur le front économique cet après-midi.
En Europe, les nouvelles ne sont guère meilleures. Le climat des affaires en France a chuté en juillet, atteignant son plus bas niveau depuis février 2021, tout comme l'indice du climat des affaires IFO en Allemagne qui recule également bien en deçà des attentes.
Sur le front des entreprises, Stellantis et Renault subissent de plein fouet la baisse de leurs actions après des résultats semestriels décevants. Kering et Vivendi, affectés par des prévisions peu encourageantes, perdent respectivement 7,5% et 6,1%. De même, STMicroelectronics chute lourdement après avoir revu à la baisse ses prévisions de revenus. On revient dessus dans le journal et sur plusieurs autres sujets critiques !
Les valeurs : STMicroelectronics, Renault, Stellantis et Solutions 30
STMicroelectronics
STMicroelectronics signe la pire performance du SBF 120 ce jeudi : -13,70% à 31,96€. L'expert franco-italien des semi-conducteurs a une nouvelle fois abaissé ses prévisions de chiffre d'affaires pour 2024. Cette révision intervient après un deuxième trimestre difficile et des perspectives décevantes pour le troisième trimestre. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre s'élève à 3,23 milliards de dollars, en baisse de 6,7% par rapport au trimestre précédent et de 25,3% sur un an. Les marges du groupe sont également en baisse et le bénéfice par action a été divisé par plus de trois, à 38 cents.
Pour le troisième trimestre, STMicroelectronics prévoit des revenus de 3,25 milliards de dollars, inférieurs aux attentes du marché (3,6 milliards). Pour l'ensemble de l’année, STMicro anticipe désormais des revenus compris entre 13,2 et 13,7 milliards de dollars, contre 14 à 15 milliards précédemment. Les analystes attribuent cette révision à une demande plus faible que prévu dans le secteur automobile et à une stagnation du secteur industriel. Depuis le début de l’année, le titre perd désormais 28%.
Renault et Stellantis
Renault et Stellantis dévissent également lourdement ce soir : respectivement -7,49% et -8,66%. Renault a toutefois annoncé une marge opérationnelle record de 8,1% au premier semestre, dépassant les attentes avec des revenus de 27 milliards d'euros. Malgré ces solides chiffres, la déception des investisseurs est liée à la génération de cash, inférieure aux attentes et au maintien, plutôt qu'à la révision à la hausse, des prévisions annuelles. Par ailleurs, les perspectives de Nissan sont dégradées. Renault détient près de 39% du constructeur automobile japonais.
Stellantis, en revanche, a vu ses résultats s'effondrer. Au premier semestre, le groupe a enregistré une baisse de 14% de ses revenus, à 85 milliards d'euros, et une chute de 40% de son résultat opérationnel, tombé à 8,5 milliards. Ses livraisons en Amérique du Nord ont particulièrement souffert, en baisse de 18%. Pour redresser la situation, Stellantis annonce le lancement de 20 nouveaux modèles pour 2024. Bref ! Le secteur auto est à la traîne. Renault et Stellantis affichent des performances contrastées depuis le début de l’année (+14,5% et -22%).
Solutions 30
Ce soir, le spécialiste de la transformation numérique, éligible au PEA-PME, chute de 8,27% à 1,52€, après la révision à la baisse de ses objectifs pour 2024. Le recul de son chiffre d'affaires de 4,5% sur un an, qui atteint 252 millions d'euros au deuxième trimestre, est principalement dû à la réduction de sa participation dans certains contrats peu rentables, surtout dans les télécoms, ainsi qu'à des retards dans l'expansion de ses activités de fibre optique en Belgique. Cette révision suscite des inquiétudes chez les investisseurs concernant la croissance future de la société. À ce jour, l'action perd plus de 43,5% de sa valeur depuis le début de l'année.
Demain à la Une : Air liquide et inflation US
Demain, la saison de publication des résultats se poursuivra avec Air Liquide, Capgemini, Amundi, Bouygues, Spie, Vallourec, Mercedes-Benz, Eni et BASF. En parallèle, la mesure préférée de la Fed pour évaluer l’inflation sera publiée à 14h30, avant l’indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l’université du Michigan, à 16h.
Le monde d'après : 24 milliards pour la jeunesse
L'Inde sort l'artillerie lourde pour ses jeunes ! Avec un investissement spectaculaire de 24 milliards de dollars pour dynamiser l'emploi et la formation. Le gouvernement de Narendra Modi sort le chéquier pour répondre au défi majeur des inégalités sociales, intensifié par un taux de chômage alarmant. En 2022, il a atteint près de 30% parmi les jeunes diplômés. Ce budget colossal financera cinq programmes clés visant à fournir emploi, formation et autres opportunités à plus de 40 millions de jeunes indiens, selon le ministre des Finances.
Malgré une croissance économique très soutenue sous le gouvernement Modi, +8,2% pour l'exercice budgétaire 2023-2024, l'Inde est confrontée à des défis internes cruciaux comme le chômage et l'inflation alimentaire. Désormais, le pays compte positionner ses jeunes au cœur de sa stratégie de développement. Cet investissement massif dans la jeunesse et l'emploi est perçu comme un pas stratégique pour renforcer la stabilité économique et sociale du pays, tout en offrant des opportunités attrayantes aux investisseurs.
Le lexique : Krash : Quelle baisse ?
Un krach boursier est l’effondrement brutal et généralisé des cours de Bourse. Le problème avec les krachs, c’est qu’il est très difficile de savoir quand ils se produiront et dans quelles proportions. Par ailleurs, les grandes places boursières mondiales étant fortement corrélées, les krachs se répercutent sur tous les marchés avec un impact plus ou moins important. Généralement, une baisse supérieure à 20% en quelques séances est considérée comme un krach. En dessous, on parle simplement de correction. Depuis son record historique atteint le 10 juillet, le Nasdaq a perdu 8%.