Les marchés : -12% SUR LE PÉTROLE
Ce soir, le CAC 40 rebondit de 0,42%, à 7 475 points, sans parvenir à se maintenir au-dessus du seuil symbolique des 7 500. Les volumes investis ont été faibles ce mardi et le marché attend désormais plusieurs rendez-vous importants dans les prochaines heures et séances. On fait le point dans cette édition.
Ce matin, la croissance de la zone euro est ressortie légèrement au-dessus des attentes du marché, à +0,3% au deuxième trimestre. La France affiche le même résultat, alors que le marché tablait également sur +0,2%. Déception en Allemagne, avec un taux de -0,1% sur le trimestre et en rythme annuel. Il est urgent de baisser les taux, la récession n’est plus loin…
La saison des résultats semestriels se révèle difficile pour les entreprises du CAC, avec de nombreuses corrections, notamment dans les secteurs automobile et de la consommation. Sur les 26 entreprises ayant déjà publié leurs résultats, 15 subissent des baisses importantes en Bourse, certaines dépassant 5%.
Le marché a réagi de manière asymétrique, punissant sévèrement les déceptions tout en accordant des hausses modérées aux bons résultats. Bank of America note une hausse moyenne de 4% des bénéfices par action pour les entreprises européennes du Stoxx Europe 600, mais la baisse de la consommation inquiète les marchés.
Du côté des matières premières, le pétrole revient sur son plus bas niveau des deux derniers mois, pénalisé par la faiblesse de la demande mondiale, et en particulier chinoise. Plus largement, les matières premières sont sous tension, après plusieurs indicateurs mitigés en provenance de Chine. Symboliquement, le baril de Brent, la référence au niveau mondial, revient sous les 80$, à 78,30$, en baisse de 12% depuis son pic atteint en début de mois. Voyons le verre à moitié plein, c’est une bonne nouvelle pour l’inflation.
Sa baisse s’est accentuée mi-juillet, après l’annonce d’une croissance de 4,7% sur un an en Chine, nettement en dessous de l’objectif de Pékin fixé à 5% et des attentes du marché. Le cartel pétrolier de l’OPEP+ se réunit jeudi et le marché attend ses décisions pour stabiliser les cours de l’or noir.
Les valeurs : SMPC, Rexel et Ekinops
SMPC
Le propriétaire des marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot, et De Fursac, se distingue par une hausse de 7,32% ce soir à 2,20€. Sa hausse est stimulée par une réévaluation positive du groupe financier Oddo BHF, qui rehausse son objectif de prix de 3,5€ à 5,6€, soit un potentiel de plus de 150% en Bourse. Oddo entrevoit une résolution prochaine des problèmes de capital de SMCP qui pourrait éviter une OPA et attirer de nouveaux investisseurs.
Malgré des résultats semestriels en baisse, avec un repli organique des ventes de 3,6% et une perte nette de 27,7 millions d'euros, SMCP a annoncé un plan de relance axé sur la désirabilité de ses marques, l'optimisation des coûts et une gestion rigoureuse des flux de trésorerie. La cession de marques mineures comme Fursac et Claudie Pierlot pourrait rapporter entre 145 et 180 millions d'euros, aidant ainsi au désendettement du groupe. Depuis le début de l’année, le titre cède 35%.
Rexel
Le distributeur de matériel électrique subit une chute de 6,83% aujourd'hui, à 23,48€, après la publication mitigée de son rapport financier. Sur le premier semestre, ses revenus ressortent à 9,63 milliards d'euros, en baisse de 1,4%. Sa rentabilité est également affaiblie, avec un résultat opérationnel en chute de 21,6%.
Face à un environnement de marché incertain et hautement concurrentiel, Rexel prévoit que ses performances annuelles atteindront le bas de ses prévisions initiales, ce qui suggère une croissance des ventes à peine positive et une marge juste au-dessus de 6%. Cette publication inférieure aux attentes alimente le pessimisme des investisseurs, éclipsant les perspectives du groupe pour le reste de l'année. Depuis le début de l’année, le titre perd près de 4%.
Ekinops
Peut-être que le nom d’Ekinops ne vous dit rien. Pourtant, l’entreprise éligible au PEA-PME a réalisé un premier semestre impressionnant, avec une marge brute record de 56,1%, résultant d'une gestion efficace de ses coûts et d'un mix d'activités favorable. L’équipementier télécom breton a démontré sa capacité à générer un flux de trésorerie de 5,1 millions d'euros et a rapporté un chiffre d'affaires de 57,5 millions d'euros.
Bien que ce chiffre soit en baisse de 19% par rapport à l'année dernière, des signes encourageants de reprise se manifestent, notamment en France où ses ventes ont augmenté de 16%, soutenues par les opérateurs qui reconstituent leurs stocks. À la clôture, le titre affiche une hausse de 12%, à 3,36€, mais chute de 43% depuis le début de l'année.
Demain à la Une : Inflation, FED, résultats...
Demain, les marchés digéreront les résultats financiers de Microsoft et AMD, dévoilés ce soir après la clôture. Au programme de ce mercredi, Meta, Mastercard, Safran, Schneider Electric, Danone et Legrand passeront sur le gril. Sur le front économique, on attend également beaucoup de publications, dont l’indice d’activité industrielle PMI en Chine, les derniers chiffres d’inflation en France et en zone euro et le rapport ADP sur l’emploi américain.
On reparle dans le lexique de cette dernière publication, précurseure au rapport officiel qui sera publié vendredi après-midi. Surtout, la soirée sera marquée par la réunion de la Fed dont nous vous parlions hier. Le marché table sur un statu quo au niveau des taux, avant une première baisse à l’automne, mais surveillera avec attention la conférence de presse de Jerome Powell, à partir de 20h30, heure française.
Le monde d'après : Trump, champion des cryptos
Lors de la récente Bitcoin Conference à Nashville, Donald Trump a pris une position résolument favorable aux cryptos. Désormais, il n’hésite pas à se présenter comme "le président pro-innovation et pro-Bitcoin dont l'Amérique a besoin". Ses déclarations marquent un pivot majeur par rapport à ses critiques antérieures et montrent son engagement à intégrer le Bitcoin dans sa stratégie économique.
Trump a promis de transformer les bitcoins en une réserve stratégique pour les États-Unis, équivalente à celle du pétrole, et a exprimé son désir de renvoyer Gary Gensler, le patron de la SEC (le gendarme boursier américain), critiquant son approche restrictive envers les cryptos.
Ces annonces ont eu un impact positif immédiat sur le marché. Le Bitcoin a inversé sa tendance baissière pour gagner plus de 3% après son discours. Son engagement à promouvoir les cryptos, s'il est élu, pourrait potentiellement positionner les États-Unis à l'avant-garde de leur adoption, contrant les ambitions similaires de la Chine dans ce secteur.
Ce soir, un Bitcoin s’échange à plus de 66 000$, en hausse de 56% en 2024.
Le lexique : Le rapport ADP
Le rapport ADP (Automatic Data Processing) fournit des informations sur l'emploi privé américain, hors agriculture. Il est souvent considéré comme un prélude au rapport mensuel sur l'emploi du Bureau of Labor Statistics, connu sous le nom de rapport sur l'emploi non agricole (ou “NFP”).
Le rapport ADP est publié deux jours avant les NFP, offrant ainsi aux investisseurs, économistes et décideurs une estimation préliminaire de la santé du marché du travail américain. Les investisseurs scrutent attentivement ces chiffres car l'emploi est un indicateur-clé de la santé économique globale.