Les marchés : Encore une semaine difficile...
Ce soir, l'indice parisien résiste et limite ses pertes à 0,26%. Il clôture à 7 247 points, tandis que Wall Street se rattrape après avoir salué de meilleurs chiffres de l'emploi aux États-Unis, malgré des inquiétudes persistantes de récession. Ces statistiques, meilleures que prévu, n'éliminent pas totalement les risques de contraction économique, maintenant tout de même une atmosphère d'incertitude sur les marchés…
Aux États-Unis, les indices montrent une dynamique positive en début de séance, avec le S&P 500 en hausse de 1,90%, et le Nasdaq de 2,28%. Le récent message de politique monétaire de la Banque du Japon et la détente observée sur les taux américains ont été accueillis favorablement, bien que les analystes restent prudents sur les perspectives à court terme.
Pendant ce temps, le prix du gaz européen atteint un sommet annuel, exacerbé par les dernières tensions géopolitiques en Europe de l'Est. Parallèlement, Teleperformance continue de faire face à des pressions vendeuses, affichant une forte baisse pour la troisième fois cette semaine.
Les valeurs : Eli Lilly, Engie et Catering International & Services
Eli Lilly
Le géant pharmaceutique américain surpasse les attentes du marché grâce au succès de son traitement anti-obésité Zepbound. Eli Lilly a dévoilé des résultats impressionnants au deuxième trimestre. Son traitement Zepbound a généré 1,24 milliard de dollars de revenus, bien au-delà des prévisions, contribuant à une hausse de 36% du chiffre d'affaires total, qui s'élève désormais à 11,3 milliards. Le succès du traitement, récemment approuvé par les autorités sanitaires américaines, s'ajoute à celui de Mounjaro, son antidiabétique vedette, renforçant la position d'Eli Lilly sur le marché.
Face à son concurrent Novo Nordisk dont nous parlions hier soir, qui a déçu avec des résultats en deçà des attentes, Eli Lilly affiche un bénéfice par action en hausse de 86%, à 3,92 dollars. Porté par cet engouement, le groupe a revu à la hausse ses prévisions pour 2024, anticipant désormais des revenus compris entre 45,4 et 46,6 milliards de dollars. L’action grimpe de 7,78% ce soir, à 834,13$ (+43% en 2024).
Engie
Premier du CAC, la valeur défensive continue de profiter d’avis positifs de plusieurs bureaux d’analyses. Ses récentes performances financières ont conduit Oddo BHF à relever son objectif de cours de 16,5€ à 18€, et à revoir à la hausse ses estimations pour le secteur des énergies renouvelables et d'autres divisions du groupe. Le bureau d'analyses estime par ailleurs qu'Engie est actuellement sous-évalué de 20% par rapport à l'indice parisien, sur la base de ses résultats attendus dans les prochains trimestres.
Engie a relevé ses objectifs pour 2024, visant désormais un résultat net récurrent compris entre 5 et 5,6 milliards d'euros, contre une fourchette précédente de 4,2 à 4,8 milliards d'euros. UBS et Jefferies ont salué cette révision, confirmant leurs recommandations à l'achat avec des objectifs de cours respectifs de 17€ et 19€. Jefferies considère Engie comme un acteur clé des énergies renouvelables, notant que son titre se négocie avec une décote injustifiée par rapport à ses concurrents, mais qu'il pourrait combler cet écart grâce à la solidité de ses activités et à ses bonnes perspectives de croissance. Engie gagne 1,14% ce soir, à 15,14€, mais cède 4,5% depuis le début de l’année.
Catering International & Services
Le groupe CIS, éligible au PEA-PME, s'envole de 6,44% à 8,60€ grâce à une performance semestrielle exceptionnelle. L’entreprise enregistre un chiffre d'affaires à 212,5 millions d'euros, en croissance de 37,5% par rapport au premier semestre 2023, malgré des effets de change négatifs.
Sa dynamique s'est accentuée au deuxième trimestre, grâce à une croissance robuste en Amérique et en Afrique. CIS continue de se développer grâce à son rôle d'intégrateur de services dans les secteurs clés de l'énergie, des mines et de la construction, et continue d’optimiser son portefeuille dans un contexte de transition énergétique mondiale. Ses perspectives sont positives pour le reste de l'année. En Bourse, l’action réduit ses pertes, et cède désormais 3% depuis le début de l’année.
Demain à la Une : 2 niveaux critiques
Comme aujourd’hui, la séance de demain sera dépourvue d’actualités économiques majeures. Le marché suivra simplement l’inflation en Chine et en Allemagne. En France, l’opérateur de satellites Eutelsat publiera ses résultats semestriels. D’un point de vue technique, on surveillera demain et en début de semaine prochaine les mêmes niveaux qu’annoncés hier sur le CAC : les supports des 7 250 et 7 170 points par extension, en cas de nouvelle baisse. Et les résistances des 7 320 et 7 465 en cas de rebond. Les seuils à 7 250 et 7 170 points ont été les deux extrémités du CAC aujourd’hui, ce sont des niveaux critiques à court terme.
Le monde d'après : Le monde se réarme
Dans un climat de tensions géopolitiques et d'incertitudes économiques, le géant allemand de l’armement Rheinmetall affiche des résultats remarquables, dont un chiffre d'affaires trimestriel nettement supérieur aux attentes, à 48,6 milliards d'euros, soit un bond de 62% par rapport à l'année précédente. Porté par une forte demande pour ses chars et munitions, particulièrement depuis le début du conflit en Ukraine, Rheinmetall bénéficie pleinement de la vague de réarmement européen.
Ces performances exceptionnelles se reflètent également dans ses bénéfices opérationnels, qui s’envolent à 271 millions d'euros au deuxième trimestre, et surpassent largement les attentes des analystes. Les grands pays se réarment et dans ce contexte, la société allemande consolide sa position de leader, capitalisant sur un carnet de commandes robuste. Sa direction a confirmé ses objectifs pour 2024 et table désormais sur un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros et une marge opérationnelle de 14% à 15%.
À Francfort, l'action de Rheinmetall gagne plus de 77% depuis le début de l’année et 2,99% ce jeudi, à 509,40€.
