Les marchés : Les marchés en attente
Le CAC 40 recule de 0,81% ce soir pour s'établir à 7 574 points, pénalisé par la chute de Renault (-3,18%) et du secteur du luxe avec LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal en baisse de d’environ 3%. Les prises de bénéfices dans le luxe interviennent après la forte hausse impulsée la semaine dernière par les annonces de relance économique en Chine. Par ailleurs, le contexte général incite à la prudence, on en reparle dans cette édition.
Ce mardi, les investisseurs attendaient avec impatience des données macroéconomiques américaines, dont les chiffres de l'activité du secteur privé et des services pour septembre. L'indice ISM de l'industrie manufacturière est resté stable à 47,2 en septembre, égalant son plus bas annuel d'août. Cet indicateur est crucial, car une faiblesse persistante de l'économie pourrait pousser la Réserve fédérale américaine à accélérer ses baisses de taux pour soutenir la croissance. Désormais, on attend les chiffres sur l’emploi demain et surtout vendredi après-midi. Pour le moment, Wall Street évolue dans le rouge, avec une baisse de 2% sur le Nasdaq.
En Europe, l'inflation a fortement ralenti en septembre, à 1,8% sur un an, en dessous de l'objectif de 2% de la BCE. Cela a entraîné une baisse des taux obligataires, renforçant les anticipations d'une baisse des taux directeurs par la BCE lors de sa prochaine réunion qui aura lieu le 17 octobre. Dans la suite de ce Journal, nous avons beaucoup de choses à vous dire ! Le contexte est particulièrement chargé cette semaine. Bonne lecture.
Les valeurs : le luxe, la défense et Lacroix
Le luxe
Les fleurons du luxe amplifient en ce moment, à la hausse comme à la baisse, les mouvements du CAC. Après leur forte hausse la semaine passée, place à des prises de bénéfices ce soir. LVMH (-3,56%), Kering (-2,86%), Hermès (-2,67%) et L’Oréal (-2,60%) clôturent dans les bas-fonds de l’indice français ce mardi, malgré les espoirs des derniers jours, liés au plan de relance chinois. HSBC a sonné la fin (temporaire ?) du rebond en prévenant que la reprise du marché du luxe en Chine sera lente, malgré l'intérêt des consommateurs pour les grandes marques.
La banque sino-britannique souligne que le moral des acheteurs chinois reste morose. Les consommateurs, bien que disposant d’une épargne élevée, semblent attendre des jours meilleurs, désertant les centres commerciaux de Shanghai et Hong Kong. HSBC critique également la "greedflation", indiquant que de nombreuses marques ont augmenté leurs prix de manière excessive, risquant d’exclure certains clients. Elle prévoit une croissance plus modeste pour le secteur en 2025, notamment en Chine continentale, où celle-ci ne dépasserait pas 2%.
La défense
La prudence est de mise ce mardi, après des informations de Washington faisant état d'une attaque de missile imminente de l'Iran contre Israël. Cette annonce a entraîné une envolée des prix du pétrole (+4% environ) et une hausse des valeurs du secteur de la défense. Thales signe la deuxième meilleure performance du CAC : +2,53% à 146,15€ (+9% en 2024). BAE Systems gagne 2,15% à Londres, et Rheinmetall 5% à Francfort. En parallèle, les compagnies aériennes chutent (-6,7% pour Air France, lanterne rouge du SBF 120), impactées par les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient. Pour l’heure, l'armée israélienne n'a détecté aucune menace immédiate, mais se dit prête à réagir.
Lacroix
Le titre Lacroix, éligible au PEA-PME, chute de 5,01% à 17,05€. L’équipementier électronique a abaissé ses prévisions pour 2024 suite à une perte nette au premier semestre. Le groupe a vu son chiffre d'affaires reculer de 7% à 350,3 millions d'euros, tandis que sa marge opérationnelle s'est dégradée de 6,3% à 5,2%, principalement en raison des difficultés de sa filiale nord-américaine.
Le résultat net est passé en territoire négatif avec une perte de 13,3 millions d'euros. Le spécialiste des équipements technologiques pour la gestion de la voirie prévoit désormais un chiffre d'affaires de 640 millions d'euros et une marge comprise entre 4% et 4,5%. Malgré cela, l'entreprise reste confiante pour le moyen terme avec une nouvelle feuille de route prévue pour 2025-2027. Depuis le début de l’année, le titre cède plus de 40%.
Demain à la Une : Ouverture du robinet saoudien ?
Une séance de transition nous attend avant celles, chargées, de jeudi et vendredi. Demain, deux temps forts attireront l’attention des investisseurs : le rapport ADP sur l’emploi américain (voir lexique) et la réunion de l’OPEP dont nous vous parlions hier soir. Plusieurs sources, dont le Financial Times, estiment que le cartel pétrolier pourrait procéder à une hausse de sa production.
L’Arabie saoudite est le leader de l’organisation et pourrait en effet décider d’augmenter ses revenus via une hausse sa production, au risque de provoquer une nouvelle baisse des cours de l’or noir. Plus d’offre, pour une demande stable. Face à des déficits publics préoccupants, après avoir massivement investi dans ses infrastructures, Riyad a plus que jamais besoin de cash… En parallèle, l’évolution des tensions aux Moyen-Orient est l’autre grand sujet à surveiller pour le marché pétrolier. Pour l'heure, le baril de Brent s'échange autour des 74$, en baisse de 5% depuis le 1er janvier et de 20% sur un an. Affaire à suivre !
Le monde d'après : Le fonds de l'OTAN
En cette période de fortes tensions mondiales, l'OTAN investit massivement dans des entreprises à la pointe de l'intelligence artificielle, de la robotique et des matériaux avancés. Avec son nouveau fonds d'innovation d'un milliard d'euros, l'Alliance militaire cherche à accroître ses capacités de défense et de sécurité. Son fonds soutient les entreprises qui développent des solutions pour renforcer la résilience technologique de l'Europe et du Royaume-Uni, et qui pourraient transformer les secteurs clés comme l'aérospatial, les infrastructures technologiques et la sécurité.
L’initiative récemment annoncée vise à garantir que l'Europe demeure un acteur majeur sur la scène internationale des nouvelles technologies, tout en assurant sa souveraineté dans des domaines stratégiques vitaux.
Le lexique: Le rapport ADP
Le rapport ADP (Automatic Data Processing) fournit des informations sur l'emploi privé américain, hors agriculture. C’est un prélude au rapport mensuel sur l'emploi du Bureau of Labor Statistics, plus officiel et connu sous le nom de rapport NFP (Non Farm Payrolls).
Le rapport ADP est publié deux jours avant les NFP, offrant ainsi aux investisseurs, économistes et décideurs une estimation préliminaire de la santé du front de l’emploi américain. Les investisseurs scrutent attentivement ces deux rapports car l'emploi est un indicateur clé de la santé économique globale et un enjeu majeur pour la Banque centrale américaine.
