Les marchés : Hausse du pétrole et de Total
Les investisseurs retiennent leur souffle. Le CAC 40 est resté stable aujourd’hui, malgré la bonne performance du poids lourd Total (+2,24%, à 60,64€) et en dépit des tensions géopolitiques entre Israël et l’Iran. L’indice français clôture à 7 578 points, grappillant 0,05% sur la séance. L’attaque de missiles iraniens contre Israël suscite des craintes sur l’approvisionnement en pétrole, entraînant une hausse des prix de l’or noir, ce qui a naturellement profité aux majors du secteur, dont Total, qui se hisse à la première place du CAC. Le baril de Brent s’est envolé de plus de 3% hier et s’échange désormais à proximité des 75$.
Total a également annoncé aujourd’hui un programme de rachat d’actions de 8 milliards de dollars pour 2024. Le groupe prévoit de poursuivre ces rachats jusqu’en 2025 et de relever ses dividendes de 5%. Il a également rehaussé ses prévisions de production d’hydrocarbures, avec une croissance annuelle attendue de 3% jusqu’en 2023. Retrouvez ici notre objectif de long terme sur le fleuron français. Quant au cartel pétrolier de l’OPEP, on attend le verdict de sa réunion. Plusieurs sources évoquent qu’il devrait laisser inchangés ses quotas de production.
Côté américain, Wall Street évolue également à l’équilibre dans les premières heures d’échange, dans l’attente des prochains développements géopolitiques. Le rapport ADP sur l’emploi, prélude au rapport officiel de vendredi, indique que 143 000 emplois ont été créés aux États-Unis en septembre. C’est plus qu’attendu par les économistes qui s’attendaient en moyenne à 125 000 créations, et c’est également plus qu’en août (103 000). Si les chiffres de vendredi sont particulièrement bons, Wall Street pourrait baisser, craignant que la Fed ne réduise pas aussi vite que prévu ses taux.
Les valeurs : Sopra Steria, Mercialys et Equasens
Sopra Steria
Le spécialiste des services informatiques fait sensation en Bourse ce mercredi, avec une hausse de 3,07% à 191,10€, après l'annonce d'un programme de rachat d'actions de 150 millions d'euros. Ce plan, prévu jusqu'au 20 mai 2025, a pour but de racheter et annuler des actions, augmentant ainsi la valeur des titres restants pour les actionnaires. Les investisseurs ont bien accueilli l’initiative qui reflète la confiance du groupe dans son avenir, tout en lui donnant la flexibilité nécessaire pour réaliser de futures acquisitions. Ce rachat d'actions marque une forme alternative de retour à l'actionnaire, jugée plus flexible que le traditionnel dividende. Grâce à la hausse du jour, le titre limite désormais ses pertes à 3% depuis le début de l'année.
Mercialys
La foncière française trébuche de 3,28% à 11,79€, plombée par la dégradation du conseil de Jefferies, qui passe d'acheter à conserver. Le bureau d'études tire la sonnette d'alarme face à l'impact potentiel de la fermeture imminente de six magasins Casino, mettant en péril les revenus locatifs de la foncière. Jefferies prévoit ainsi une baisse de 8% des loyers, affaiblissant l'attractivité des centres commerciaux de Mercialys, avec des répercussions supplémentaires estimées à 0,3% en 2025, puis une nouvelle baisse d'1% l'année suivante si Casino cesse ses paiements l’an prochain. Malgré ces inquiétudes, l'action affiche tout de même une hausse de plus 18% depuis le début de l'année.
Equasens
Le spécialiste des solutions numériques dédiées au secteur de la santé, éligible au PEA-PME, se distingue aujourd'hui avec une progression de 6,35% à 53,60€. Ce mouvement est soutenu par l'optimisme de Stifel, qui a relevé son objectif de cours de 81 à 83 euros tout en réaffirmant sa recommandation d'achat. Bien que les résultats semestriels aient déçu en termes de bénéfices, la banque reste confiante quant à un rebond au second semestre et anticipe une croissance organique (voir lexique) à deux chiffres d'ici 2025-2026. Cette perspective repose sur de nouvelles ventes en France, des lancements de produits en Europe, et une expansion commerciale en Italie. Toutefois, le titre cède encore près de 14% depuis le début de l'année.
L'évènement du mercredi : Mauvaise nouvelle pour l'inflation US ?
Marc Fiorentino vous en parlait ce matin, une grève d’ampleur a débuté dans plusieurs ports majeurs de la côte Est des États-Unis, à la suite de l'échec des négociations entre le syndicat des dockers (ILA) et l’Alliance maritime américaine (USMX). Le mouvement, lancé par 85 000 dockers, concerne les ports de la côte Est et du golfe du Mexique, affectant notamment Boston, New York, Miami et Houston. L’ILA dénonce des rémunérations insuffisantes face à l'inflation, et se dit prête à poursuivre la grève "aussi longtemps que nécessaire" pour obtenir de meilleures conditions. Le syndicat exige une hausse des salaires de 77% sur 6 ans.
Ce conflit social, le plus important depuis 50 ans, menace de perturber l'économie américaine, avec un coût estimé à 2,1 milliards de dollars dès la première semaine. Des secteurs comme l’automobile ou la logistique sont particulièrement exposés, bien que certains importateurs aient anticipé la crise en redirigeant leurs marchandises vers la côte Ouest. Le président Joe Biden a appelé à des négociations rapides pour éviter des conséquences économiques encore plus lourdes, tandis que le syndicat reste inflexible. Si la grève dure, elle pourrait également relancer l’inflation américaine de manière temporaire. Affaire à suivre !
Demain à la Une : Activité des services et BCE
Les deux prochaines séances seront chargées. En plus des tensions au Moyen-Orient, plusieurs actualités économiques sont attendues, et en particulier le rapport mensuel sur l’emploi américain vendredi après-midi. Demain, les PMI services seront à l’honneur. Ces thermomètres économiques devraient indiquer un nouveau ralentissement de l’activité en zone euro en septembre, surtout en France. L’effet des JO, porteur pendant l’été, semble désormais bien loin. Le grand ralentissement est à l'œuvre ! Comme bien souvent ces derniers mois, les chiffres américains devraient être plus flatteurs. Les investisseurs suivront également le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, à 13h30.
Le monde d'après : La course à l'IA
Microsoft redouble d’efforts pour se distinguer dans la course à l’intelligence artificielle en rendant son agent conversationnel, Copilot, encore plus “humain”. Désormais capable d'échanger oralement avec les utilisateurs et d’interpréter des images, Copilot se transforme en un outil à la fois plus intuitif et plus proche de l’expérience humaine. Ce développement s'inscrit dans la stratégie du géant de la tech pour concurrencer Apple et Google, qui ont eux aussi lancé leurs produits IA sur le marché. En utilisant des fonctionnalités vocales avancées et des capacités visuelles, Microsoft espère proposer une expérience plus naturelle et interactive, tout en garantissant la protection des données des utilisateurs.
La multinationale cherche à intégrer Copilot dans le quotidien des utilisateurs anglophones, avec cette nouvelle version qui introduit une fonctionnalité permettant à l'IA de résoudre des problèmes complexes. Bien que la personnalisation de l’agent conversationnel soit temporairement indisponible en Europe en raison des réglementations strictes sur la protection des données, Microsoft poursuit ses efforts pour faire évoluer sa technologie.
Le lexique : Croissance organique
La croissance organique désigne l'augmentation du chiffre d'affaires, des bénéfices ou de la taille d'une entreprise résultant de son activité interne, sans recours à des fusions, acquisitions ou investissements externes. Elle repose sur l'amélioration des ventes, le développement de nouveaux produits ou l'expansion sur de nouveaux marchés.