Luxe : Le CAC sous pression
La Bourse de Paris clôture en baisse ce soir, le CAC 40 recule de 1,05% à 7 522 points. Total subit une lourde correction, plombé par la chute des cours du pétrole, alors que les craintes de perturbations au Moyen-Orient semblent s’éloigner. Le pétrole lâche du terrain, entraînant avec lui les valeurs énergétiques. On en reparle ci-dessous.
La semaine s'annonce riche en rendez-vous. Les investisseurs attendent avec impatience les chiffres du PIB chinois pour le troisième trimestre, ainsi que la réunion de la Banque centrale européenne. En parallèle, la saison des résultats démarre ce soir en France avec LVMH qui publiera ses chiffres après la clôture européenne. Deutsche Bank anticipe une croissance très limitée, à 1%, hors effets de change.
Sur le front économique, la contraction de l'activité manufacturière à New York en octobre a surpris par son ampleur. En Europe, le moral des investisseurs allemands continue de se dégrader, selon l’indice ZEW (voir lexique). Nous vous en parlions jeudi dernier, l’Allemagne devrait traverser une deuxième année consécutive de récession.
Le baril de Brent est toujours sous pression. Le cartel pétrolier de l’OPEP a abaissé ses prévisions de demande pour 2024 et 2025, renforçant les incertitudes sur l’évolution des prix. Un dossier à suivre de près dans les prochains jours ! Le pétrole chute également pour des raisons géopolitiques, c’est à découvrir dans cette édition.
Les valeurs : Total, Atos et Adocia
Total
Le fleuron pétrolier chute de 4,80% ce soir, à 59,49€, dans le sillage des cours de l’or noir (-5% en 24h). Selon la presse américaine, Israël a annoncé aux États-Unis que sa riposte militaire ne ciblerait pas les installations pétrolières ou nucléaires iraniennes. Cette annonce a éloigné les craintes d'une perturbation de l'approvisionnement en brut iranien, entraînant une baisse significative du baril. Malgré les sanctions occidentales, l’Iran représente 4% de l’offre mondiale de brut.
En parallèle, les craintes persistantes concernant la demande chinoise, exacerbées par des données économiques décevantes et un plan de relance toujours imprécis, aggravent la situation. Les investisseurs seront attentifs vendredi à la publication d'indicateurs économiques chinois, notamment les ventes au détail et le PIB du troisième trimestre. Malgré la secousse de ce mardi, nous gardons un biais acheteur sur Total qui est l’une de nos valeurs françaises préférées sur le long terme (notamment pour son exceptionnel dividende).
Atos
Nouvel épisode du feuilleton Atos ! Le géant français de l'informatique se prépare à franchir une étape décisive dans sa restructuration, soumettant son plan de sauvetage au tribunal de commerce de Nanterre ce mardi. Le groupe, qui emploie près de 90 000 personnes à travers le monde, porte un fardeau de près de 5 milliards d'euros de dettes, résultat d'une crise financière prolongée et de problèmes de gouvernance. Atos cherche à réduire sa dette de 3 milliards d'euros grâce à un plan approuvé par ses créanciers et actionnaires après l'abandon du rachat par Onepoint.
Ce plan s'accompagne d'une augmentation de capital, entraînant une dilution massive des actions, dont le cours a chuté de 90% depuis le début de l'année. La décision du tribunal n'est pas encore connue, mais Atos fait face à d'autres défis, notamment des négociations avec l'État français concernant la vente de ses activités stratégiques, sans que cela n'impacte le processus en cours. Parallèlement, le groupe a revu à la baisse ses prévisions pour 2024-2027 et opère un changement temporaire de direction. À l'heure où son destin se joue, tous les regards sont tournés vers Nanterre. Ce soir, le titre progresse de 1,95%, à 0,68€.
Adocia
La biotech spécialisée dans le traitement de l'obésité et du diabète bondit ce soir de 6,59% à 5,82€ après l'annonce d’un dépôt de brevets pour ses combinaisons d'hormones permises par sa technologie “BioChaperone”. Cette plateforme permet de mélanger plusieurs hormones, promettant de transformer le traitement de l'obésité, un marché potentiel de 100 milliards de dollars à horizon 2030. La formule peut être administrée par des dispositifs d'injections standards, rendant l'utilisation plus simple pour les patients.
En protégeant ses innovations jusqu'en 2045, le groupe éligible au PEA-PME renforce la confiance des investisseurs, malgré une perte de moitié de sa valeur depuis le début de l'année. Avec ses avancées, la société se positionne clairement comme un acteur clé dans le domaine de l'obésité.
Demain à la Une : Les niveaux à surveiller
Du côté des publications économiques, les choses sérieuses commenceront jeudi. D’ici là, la séance de demain sera marquée par l’inflation britannique et par les résultats trimestriels du géant néerlandais des semi-conducteurs ASML. La foncière française Gecina et le groupe de médias Lagardère passeront également sur le gril.
D’un point de vue technique, les 7 600 points font de la résistance sur le CAC. C’est le plus haut de la séance et le principal objectif à court terme des acheteurs, avant les 7 625 et 7 690 par extension. En cas de poursuite de la baisse d’ici le week-end, les supports majeurs du CAC sont fixés à 7 500, 7 465 et 7 385 points.
Le monde d'après : 3 400 milliards !
Nvidia s’envole toujours plus haut. Le géant des processeurs graphiques a clôturé la séance d’hier sur un cours de 138$, proche de son record historique de 141$, malgré les inquiétudes récentes sur la production de Blackwell, sa nouvelle architecture de processeur graphique. Son PDG, Jensen Huang, a rassuré les marchés sur la production de cette nouvelle technologie, et sur la demande "incroyablement forte".
Le marché a immédiatement réagi à ses propos. En hausse de 9% en octobre, le titre s’envole de 170% en 2024 et de 530% sur trois ans. Impressionnant ! Désormais, la société se rapproche dangereusement d'Apple dans la bataille des capitalisations boursières les plus élevées. 3 400 milliards de dollars pour Nvidia, 3 500 milliards pour Apple. Comparaison peu flatteuse, la capitalisation totale du CAC est de 2 650 milliards de dollars.
Le boom de l’intelligence artificielle continue de propulser Nvidia vers de nouveaux horizons. Les dépenses liées à l’IA, estimées à plus de 1 000 milliards de dollars dans les trois prochaines années, placent la société au cœur de cette révolution technologique. Avec une demande qui ne faiblit pas pour ses puces destinées à alimenter les grands modèles d'IA, Nvidia se positionne comme l’acteur incontournable du secteur. Le groupe publiera mi-novembre ses résultats du troisième trimestre. Comme ces derniers mois, ce sera un temps fort et critique pour les marchés américains. On en reparle vite !
Le lexique : L'indice ZEW
L'indicateur économique ZEW mesure la confiance des investisseurs institutionnels et des analystes financiers en Allemagne. Il existe également une version dédiée à la zone euro. Publié mensuellement, cet indicateur repose sur une enquête qui interroge des experts sur leurs anticipations concernant la situation économique future. Un ZEW positif indique une confiance croissante, tandis qu’un ZEW négatif reflète un pessimisme accru. Cet indicateur est souvent utilisé pour anticiper les tendances économiques et les mouvements des marchés financiers.