Les marchés : 3 sujets chauds
C’est une semaine critique pour les marchés. Entre les élections de demain et la nouvelle baisse des taux de la Fed jeudi, les marchés se mettent à l’heure américaine. Ce soir, le CAC 40 perd un peu de terrain dans de faibles volumes : -0,50% à 7 372 points (-1,18% la semaine dernière). Les investisseurs évitent de prendre des risques, avant les résultats du scrutin US. Essilorluxottica, stimulée par la rumeur d'une prise de participation de Meta dans le groupe, signe de loin la meilleure performance de cette séance calme (+3,04% à 223,60€).
Le groupe financier français Oddo BHF a par ailleurs dévoilé une analyse intéressante. Quelles actions françaises devraient profiter du résultat des élections ? Si Trump gagne, TotalEnergies, Vallourec, Technip Energies et GTT devraient profiter de sa politique pro-énergies fossiles. Publicis et Sodexo tireraient aussi avantage de la baisse des taxes promise. En revanche, une victoire de Kamala Harris pourrait propulser Schneider Electric et Veolia, soutenus par des investissements dans la transition énergétique, mais alourdirait la fiscalité de Publicis et Sodexo, pénalisant leurs profits. Dassault Systèmes et STMicro risqueraient dans tous les cas d’être pris dans la tourmente géopolitique avec la Chine.
Sur le front des matières premières, les cours du pétrole rebondissent ce lundi, dopés par l'annonce du cartel de l'OPEP+ de prolonger ses baisses volontaires de production jusqu’à fin décembre. Cette décision, prise par huit membres du cartel, dont les leaders saoudien et russe, soutient le baril de Brent autour des 75$ (+2,3%). Les décisions du cartel ne sont toutefois pas les seules susceptibles de faire varier l’or noir à court terme. S’ajoutent bien sûr les tensions géopolitiques, notamment la situation explosive Israël-Iran, qui pourraient encore propulser les cours en cas de nouvelle escalade.
Les valeurs : STMicroelectronics, Schneider Electric et Ose Immunotherapeutics
STMicroelectronics
Le groupe de semi-conducteur franco-italien trébuche ce soir et clôture en baisse de 2,98% à 24,10€. Morgan Stanley a abaissé sa recommandation sur le titre et a réduit son objectif de cours de 35 à 20€. La banque américaine, pessimiste pour le secteur automobile, anticipe une nouvelle année difficile pour STMicroelectronics, déjà impacté en 2024 par des révisions à la baisse de ses objectifs.
Cette détérioration des perspectives pousse la banque à prévoir une contraction de 6% sur ce segment en 2025, bien en deçà des attentes initiales de croissance. Les investisseurs attendent maintenant le 30 novembre, la journée dédiée aux investisseurs où le groupe devra clarifier sa stratégie pour redresser la barre. Depuis le début de l’année, le titre perd près de 47%.
Schneider Electric
Le géant de l’efficacité énergétique recule de 2,33% à 234,30€ en clôture, suite à l’annonce inattendue de la prise de fonction d’Olivier Blum en tant que nouveau directeur général, remplaçant Peter Herweck. Un changement que le groupe justifie par la nécessité d’accélérer et de rendre plus collaborative l'exécution de sa stratégie.
Si ce choix semble pertinent aux yeux des analystes, certains comme la Royal Bank of Canada s'interrogent sur la capacité du groupe à tenir ses objectifs de croissance organique de 7 à 10% par an jusqu'en 2027, fixés lors du dernier Capital Market Day. Avec une performance boursière de +29% cette année et une croissance organique de 8% au troisième trimestre, Schneider continue néanmoins de convaincre le marché.
Ose Immunotherapeutics
La biotech française bondit de 4,88% à 10,74€ après des résultats positifs d’une étude pour son traitement qui cible la rectocolite hémorragique, une maladie intestinale inflammatoire. L’étude a montré une efficacité et une sécurité prometteuses de son traitement qui a atteint ses principaux objectifs.
Ce succès clinique positionne le médicament comme un potentiel traitement innovant pour les maladies auto-immunes. Éligible au PEA-PME, la biotech renforce sa place sur le marché des traitements spécialisés. Depuis le début de l'année, elle gagne 150% en Bourse !
L'agenda du lundi : Élections, Fed et résultats
Les élections vont bien sûr concentrer toute l’attention du marché cette semaine. Ou plutôt, presque toute son attention puisque la Banque centrale américaine baissera une deuxième fois ses taux jeudi. Vendredi dernier, le rapport mensuel sur l’emploi a été désastreux. Des grèves et la météo expliqueraient les très faibles créations d’emplois d’octobre, 12 000 ! Malgré ce mauvais signal, le marché table pour le moment sur une petite baisse des taux de 0,25%. Certaines banques n’excluent pas une surprise à -0,50%.
Plus secondaires, d’autres actus économiques animeront la semaine, dont les indices PMI sur l’activité économique en zone euro et la balance commerciale chinoise d’octobre. En France, quelques grands noms publieront leurs résultats trimestriels dans les prochains jours. On attend Bouygues, Crédit Agricole, Arkema, Teleperformance, Engie, Legrand, Veolia, Air France et Euronext. Quelle semaine !
Demain à la Une : Le calme avant la tempête ?
Les marchés devraient retenir leur souffle en attendant le verdict des urnes. La séance de demain pourrait donc être assez calme, avant un regain de volatilité dans les prochaines séances. Nul ne sait si les résultats définitifs seront rapidement proclamés, tant le scrutin semble serré à en croire les experts de la politique américaine. Dans ce contexte, plusieurs niveaux sont à surveiller sur le CAC dans les prochaines séances. Les résistances et objectifs des acheteurs sur les 7 465 points, 7 520 et 7 575 en cas de hausse. Les supports et objectifs des vendeurs sur les 7 385, 7 320 et 7 250. Affaire à suivre !
Le monde d'après : Le nouveau géant du Dow Jones
Les temps changent ! Nvidia prend de plus en plus la place d’un leader incontesté en Bourse. Le spécialiste des processeurs graphiques, dont la capitalisation dépasse désormais les 3 300 milliards de dollars, va intégrer l'indice mythique du Dow Jones le 8 novembre. Cette entrée dans le cercle fermé des 30 géants de Wall Street est non seulement un symbole de la montée en puissance de l’IA, mais également un revers cuisant pour son concurrent Intel, relégué hors de l’indice en raison de son retard dans le développement de puces d’IA. Nvidia rejoint ainsi les autres poids lourds de la tech Amazon, Apple et Microsoft.
Son ascension marque un véritable tournant dans l’industrie. Tandis qu’Intel est forcé de réduire ses coûts et fait face à une crise de confiance, Nvidia surfe sur une demande explosive pour ses puces graphiques, devenues incontournables pour l'IA. En Bourse, Intel a déjà plongé de 55% cette année, et l’annonce de sa sortie du Dow Jones n’a fait qu’accentuer la tendance. L'entrée de Nvidia dans l’emblématique indice envoie un signal fort aux investisseurs : le secteur des puces d’IA, pilier de la révolution technologique, doit mériter toute leur attention.
Le lexique : Le Dow Jones
Le Dow Jones, officiellement appelé Dow Jones Industrial Average (ou “DJIA”), est un indice boursier américain créé en 1896 qui mesure la performance de 30 grandes entreprises cotées à la Bourse de New York et au Nasdaq. Cet indice est un indicateur clé de la santé économique et de la performance des grandes entreprises aux États-Unis, englobant des secteurs variés comme la finance, la technologie, l'industrie et la consommation.
