Les marchés : La tech sous pression
Les marchés marquent une pause ce lundi. Le CAC 40 progresse timidement de 0,12% dans de faibles volumes, à 7 278 points. À Wall Street, même ambiance : le S&P 500 gagne un léger +0,5% et le Nasdaq avance de 0,9%. Une séance d’attente, où les opérateurs digèrent les dernières secousses et se préparent à une semaine calme sur le front économique mais stratégique pour les technos.
Tous les projecteurs sont braqués sur Nvidia, devenue le poids lourd incontesté de Wall Street avec une capitalisation dépassant celle d'Apple. Les résultats du géant des puces de l’IA seront scrutés de très près, dans un contexte où les investisseurs s’interrogent sur la capacité de la tech à maintenir son leadership boursier. Si Nvidia impressionne, elle pourrait relancer la dynamique d’un compartiment qui s’essouffle un peu ces derniers temps.
En toile de fond, les inquiétudes restent bien ancrées. L’effet Trump sur l’économie mondiale, la demande chinoise toujours morose et la trajectoire de la politique monétaire. Jerome Powell a refroidi les espoirs de baisse de taux la semaine dernière, et cela se ressent, le Nasdaq a perdu plus de 2% vendredi. En somme, c’est une semaine calme en annonces économiques qui débute, mais où la moindre nouvelle pourrait raviver la volatilité. Nvidia sera le dossier chaud à surveiller.
Les valeurs : Vivendi, LVMH et Vallourec
Vivendi
C’est un Vivendi en pleine mue qui s’apprête à faire ses adieux au modèle de conglomérat. Le géant des médias et de la communication vient de présenter les ambitions de sa chaîne cryptée, Canal+, en amont d’une scission historique. Le plan, qui sera soumis aux actionnaires le 9 décembre, propose de découper Vivendi en quatre entités cotées séparément : Canal+ à Londres, Havas à Amsterdam, et Louis Hachette Group à Paris. Canal+, qui espère lever des fonds à Londres dès le mois prochain, a dévoilé des prévisions prudentes, misant sur une croissance modérée et une optimisation des coûts pour améliorer ses marges. Cependant, l’arrêt de C8 et la résiliation de plusieurs contrats en France pèseront temporairement sur ses revenus.
Une valorisation de 3 à 4 milliards d’euros est envisagée pour le groupe audiovisuel. Mais cette stratégie, bien qu’audacieuse, suscite des remous. Le fonds Ciam conteste le choix des places de cotation, accusant Vivendi de vouloir échapper aux réglementations françaises qui protègent les actionnaires minoritaires. En choisissant Londres et Amsterdam, Bolloré, actionnaire principal de Vivendi, pourrait renforcer son contrôle sans lancer d’offre publique d’achat obligatoire. Malgré les critiques, Vivendi espère réduire sa décote de conglomérat et créer de la valeur pour ses actionnaires. Reste à voir si les marchés et les investisseurs minoritaires applaudiront cette nouvelle partition orchestrée par Bolloré. Ce soir, Vivendi finit avant dernier du CAC, -1,65% à 8,94€, et perd 8% depuis le début de l’année.
LVMH
Après la chute, le rebond ? 2024 restera dans les annales comme l’une des années les plus sombres pour le secteur du luxe. Selon Bain & Company, les ventes mondiales devraient reculer de 2%, tirées vers le bas par la forte baisse du marché chinois de -20 à -22%. Ce ralentissement s'explique par l’augmentation des prix et l’incertitude économique qui ont réduit la base de consommateurs d'environ 50 millions de clients, surtout parmi les jeunes. Cependant, les perspectives pour 2025 sont plus optimistes. Bain table sur une reprise modérée, avec une croissance attendue entre 0% et 4%, en bonne partie grâce aux États-Unis et à l'Europe.
En Chine, un retour de la demande est envisagé en deuxième moitié d'année. La réélection de Donald Trump pourrait par ailleurs dynamiser la consommation américaine via des baisses de taux d’intérêt et d’impôts, un atout clé pour les grandes maisons de luxe comme LVMH. Si les ventes de biens personnels s’essoufflent, les dépenses de luxe liées aux expériences (hôtellerie, restauration) se portent mieux, offrant une échappatoire pour les géants du secteur. La première capitalisation du CAC gagne 0,39% ce soir, à 588,60€, mais cède toujours 20% sur l’année.
Vallourec
Le titre éligible au PEA-PME progresse de 3,82% à 16,85€ ce soir, porté par l’annonce du versement d’un premier dividende en dix ans. Le fabricant français de tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière poursuit son désendettement spectaculaire, ramenant sa dette nette à 240 millions d’euros fin septembre, contre 1,49 milliard deux ans auparavant, et vise une dette nette nulle d’ici fin 2025.
Bank of America maintient sa recommandation à l'achat, avec un objectif de cours relevé à 20€, saluant les progrès financiers du groupe. Son optimisme s’appuie également sur des perspectives renforcées pour le quatrième trimestre 2024. Depuis le début de l’année, le titre rebondit de 20%.
L'agenda du lundi : les résultats de Nvidia
Au programme de cette semaine : l’inflation de la zone euro et de la Grande-Bretagne, les ventes immobilières aux États-Unis et les indices PMI sur l’activité économique en Occident. Surtout, Nvidia publiera ses résultats du troisième trimestre mercredi soir, après la clôture du marché. Ils sont très attendus et dicteront la tendance boursière de la fin de semaine. Avec une capitalisation d’environ 3 500 milliards de dollars, le géant des puces dédiées à l’IA s’est hissé dans le Top 3 des plus grandes entreprises cotées en Bourse ces derniers mois.
Ses résultats donnent clairement un aperçu de l’état du marché de l’IA où Nvidia dépasse très nettement ses concurrents. Plus largement, ses résultats devraient fortement influencer la tendance boursière des technos, surtout sur le Nasdaq. Malgré un petit recul ces derniers jours, le titre gagne toujours plus de 185% depuis le 1er janvier. D’ici la publication des résultats, le marché devrait évoluer prudemment. On en reparle demain soir !
Demain à la Une : 2% d'inflation
La séance de demain sera marquée par les derniers chiffres d’inflation de la zone euro. Tous prix confondus, le marché table sur une inflation à 2% sur un an, en octobre, identique au résultat de septembre. 2%, c’est justement l’objectif de maîtrise de l’inflation, fixé par la BCE. Même son de cloche pour l’inflation hors alimentation et énergie, avec un taux de 2,7% attendu, inchangé d’un mois à l’autre. D’un point de vue technique, les acheteurs devraient se concentrer sur les objectifs des 7 320 et 7 385 points sur le CAC dans les prochaines séances, contre les 7 250 et 7 170 points pour les vendeurs
Le monde d'après : Da Vinci XI
La robotique ne se limite plus aux usines et aux entrepôts. Elle s’impose désormais dans les blocs opératoires. En Seine-Saint-Denis, un établissement public fait figure de pionnier en adoptant le robot chirurgical Da Vinci XI, symbole de la transformation technologique du secteur de la santé. Grâce à cette technologie de pointe, la chirurgie peu invasive atteint un niveau de précision inédit, réduisant douleurs post-opératoires et durées d’hospitalisation. Et ce n’est qu’un début.
Portée par des innovations constantes, la robotique touche de plus en plus de secteurs, ouvrant la voie à des gains de productivité spectaculaires et à des avancées technologiques majeures. Pour les investisseurs, la robotique offre des opportunités considérables. Des fonds comme Pictet Robotics permettent de s’exposer à ce marché en pleine expansion. En misant sur des leaders de la robotique médicale et sur des spécialistes de la logistique automatisée, ces fonds captent leur important potentiel boursier.
Bénéficiez de la croissance dynamique du secteur robotique avec le fonds Pictet-Robotics. Il affiche une performance de 20,28%* depuis le début de l’année (+47,66%* en 2023). En cumulé, sa performance ressort à 113,89%* sur cinq ans et à plus de 300%* depuis son lancement en octobre 2015.
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Le lexique : Valeurs défensives, cycliques et de rendement
En Bourse, les valeurs défensives sont peu sensibles aux variations économiques. Souvent présentes dans les secteurs des biens de consommation de base et des services essentiels, elles offrent stabilité et dividendes réguliers en période d'incertitudes. Comme leur nom l’indique, les valeurs cycliques proviennent d'entreprises dont les performances sont liées aux cycles économiques, avec une surperformance en période de croissance et une sous-performance en période de ralentissement, voire de récession.
Par ailleurs, les valeurs de rendement émanent d'entreprises distribuant une part importante de leurs bénéfices sous forme de dividendes, généralement dans des secteurs stables sur le long terme comme l'immobilier, les services publics et les télécommunications. Les investisseurs les choisissent pour leurs revenus réguliers, même en période de forte volatilité sur les marchés. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques selon la stratégie d'investissement et le contexte économique.