Jeudi 21 novembre

Les marchés : Nvidia et les dividendes

Le CAC 40 clôture en petite hausse ce soir : +0,21% à 7 213 points. Hors dividendes, il perd environ 4,5% depuis le début de l’année et limite la casse à -1,8% en les incluant. Les dividendes, il en est justement question dans cette édition ! Mais avant d’en parler, retour sur l’évènement tant attendu par les investisseurs : le rapport trimestriel de Nvidia.

La première capitalisation mondiale a dévoilé des résultats exceptionnels pour son troisième trimestre. Avec un bénéfice net de 19,3 milliards de dollars, doublant sur un an (+109%), le géant des puces pour l’intelligence artificielle continue de surfer sur une demande extrêmement soutenue pour ses produits. Ses performances confirment sa position comme figure emblématique de l’IA et ravivent l'espoir d'une croissance encore durable pour le secteur de l’intelligence artificielle.

Cependant, des réserves émergent. Pour le quatrième trimestre, Nvidia table sur un chiffre d'affaires de 37,5 milliards de dollars, en hausse de "seulement" 69,7% sur un an. Ce serait sa plus faible croissance en près de deux ans. De quoi freiner l’enthousiasme des investisseurs dont les attentes étaient extrêmement élevées. Si la croissance reste solide, ce signal plus nuancé rappelle que même les leaders ne sont pas à l’abri d’ajustements. Dans les premiers échanges, Nvidia abandonne 1%, laissant Wall Street sans direction claire (+0,3% pour le S&P 500, -0,3% pour le Nasdaq).


Les valeurs : Soitec, Technip Energies et Roche Bobois

Soitec

Soitec s'envole ce soir, +7,48% à 68,25€, soit la plus forte hausse du SBF 120. Sa dynamique commerciale rassure temporairement le marché. Le spécialiste des matériaux semi-conducteurs rebondit fortement grâce à des résultats encourageants. Malgré une baisse de 15% des revenus sur six mois, le chiffre d'affaires du deuxième trimestre montre une amélioration notable, soutenue par l'essor des data centers et de l'intelligence artificielle.

La marge d'exploitation s'est maintenue à un niveau élevé et le groupe a confirmé ses prévisions pour l'exercice 2024-2025, laissant entrevoir un fort rebond au second semestre. Les analystes saluent également une amélioration des négociations avec les clients sur des accords à long terme, tandis que 90% des revenus annuels sont déjà sécurisés. Avec cette publication rassurante et des perspectives prometteuses pour 2025-2026, Soitec regagne pour le moment la confiance des investisseurs, malgré une perte de 59% depuis le début de l’année.


Technip Energies

Le groupe d'ingénierie énergétique recule de 2,54% à 23,7€ ce jeudi, malgré des ambitions séduisantes sur le papier. Lors de son Capital Market Day, Technip Energies a dévoilé une feuille de route optimiste pour 2028 : un chiffre d’affaires à plus de 8,6 milliards d’euros, en hausse annuelle moyenne de 7,4%, et une marge avant impôts dépassant les 800 millions d’euros (+8,2% par an).

Pour 2025, Technip anticipe des revenus compris entre 5 et 5,4 milliards d’euros pour sa division Livraison de Projets, qui pèse 68% de son activité. Avec un pipeline commercial colossal de 75 milliards d’euros jusqu’en 2026 dont un tiers lié à la décarbonation, le groupe prévoit de générer un flux de trésorerie cumulé de 2,2 à 2,6 milliards d’euros sur 2024-2028, assorti d’une politique de dividendes généreuse (25% à 35% des bénéfices).

Malgré ces perspectives, le marché reste prudent, refroidi par des prévisions 2025 jugées un peu timides. Une hésitation passagère ou un vrai signal d’alerte ? Les mois à venir trancheront. En attendant, le titre gagne 11% depuis le début de l’année.


Roche Bobois

Éligible au PEA-PME, Roche Bobois cède 0,52% ce soir à 37,9€ et près de 28% depuis le début de l'année. Le spécialiste haut de gamme de l’ameublement voit son chiffre d'affaires reculer de 6,1% sur les neuf premiers mois de 2024. Sa direction table sur un chiffre d’affaires annuel en baisse de 3%, à 418 millions d'euros. La moitié de la croissance du quatrième trimestre devrait être fournie par l’intégration de magasins en Chine et aux États-Unis.

Ces rachats pèsent temporairement sur le résultat opérationnel du groupe, attendu en baisse de 15 à 20%, malgré un second semestre plus rentable. Le PDG reste confiant, soulignant des commandes dynamiques en septembre et octobre, notamment en Chine et en Amérique du Nord, où la marque gagne des parts de marché. Avec des zones profitables et un modèle générant 40 centimes de marge opérationnelle par euro de ventes supplémentaires, le groupe anticipe un rebond progressif en 2025.


Demain à la Une : Retour aux fondamentaux

La séance de demain sera marquée par plusieurs résultats économiques. Le PIB allemand du troisième trimestre en matinée, attendu à -0,2% sur un an. Une batterie d’indices PMI sur l’activité économique en zone euro et aux États-Unis. Les ventes au détail britanniques. Et enfin, l’indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l’université du Michigan. Après les résultats de Nvidia publiés hier soir, la macroéconomie sera donc à l’honneur mais ne devrait pas changer la tendance hebdomadaire du CAC 40 qui se dirige vers une cinquième semaine consécutive de baisse.


Le monde d'après : Les folles prévisions du Bitcoin

Le Bitcoin évolue désormais au-delà des 95 000$ et alimente des prévisions de plus en plus spectaculaires. Des bureaux d’analyses comme Bernstein estiment que les 100 000$ sont imminents et visent un objectif à 200 000$ d’ici fin 2025. D’autres, plus audacieux, voient encore plus loin. Arthur Hayes, de la plateforme d’échange de cryptos BitMex, évoque un Bitcoin à un million de dollars dans les prochaines années, misant sur sa rareté et sur la politique pro-crypto de Donald Trump. Bon, Hayes est clairement juge et partie…

La célèbre investisseuse américaine Cathie Wood est encore plus optimiste avec un scénario à 1,5 million de dollars en 2030. Ces prévisions, portées par la montée en puissance des ETF Bitcoin des banques américaines et les flux colossaux qu’ils attirent peuvent paraître délirantes. Et clairement, ce n’est pas gagné ! Si Trump évoque des mesures comme la création d’une réserve nationale de bitcoins, JP Morgan reste sceptique quant à sa faisabilité.

Avec un gain de 120% depuis le 1er janvier, le Bitcoin bénéficie déjà d’une forte dynamique, mais le marché reste sensible à des facteurs externes imprévisibles. Pour les investisseurs, la prudence est de mise. Attention à l’euphorie et au FOMO (voir lexique) ! À court comme à long terme, le Bitcoin peut être un pari intéressant mais hautement spéculatif et qui nécessite de garder un œil vigilant sur les évolutions réglementaires et politiques.


Le lexique : FOMO

Le FOMO, ou Fear of Missing Out en anglais, désigne la peur de passer à côté d'une opportunité, d'une expérience ou d'une information importante, et que d’autres investisseurs en profitent davantage. Ce sentiment peut être déclenché par une hausse boursière ou une publication majeure, poussant généralement à prendre des décisions impulsives, basées sur l’émotion plutôt que sur une analyse rationnelle. Clairement, le FOMO est l’un des pires ennemis de l’investisseur. Prudence est mère de sûreté…

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