Lundi 09 décembre

Les marchés : Et de huit !

Le CAC 40 signe sa huitième séance consécutive de hausse, en gain de 0,72% ce soir à 7 480 points (+2,65% la semaine dernière). L’indice français continue de surfer sur une vague d’optimisme alimentée par la baisse du spread obligataire franco-allemand, de nouvelles annonces économiques chinoises et des performances remarquables dans le luxe.

Le secteur bancaire n’est pas en reste, avec Société Générale (+3,1%) et BNP Paribas (+2,5%) dans le vert. La récente crise politique ne perturbe pas le marché qui semble désormais immunisé aux scénarios de crise de la dette, jugés peu probable à court / moyen terme. Cependant, les indices américains marquent une petite pause après leur série de records, et le rebond de “l’indice de la peur” Vix (+8%) signale un regain de nervosité. Le Nasdaq et le S&P 500 perdent pour le moment 0,4%. Wall Street attend désormais la publication de l’inflation américaine mercredi.


Les valeurs : Vivendi, Publicis et Poxel

Vivendi

C’est la principale actu Bourse de la séance à Paris. Les actionnaires de Vivendi viennent de massivement approuver (à 97%) le plan de scission du groupe en quatre entités distinctes. Canal+, Havas et Louis Hachette Group seront bientôt cotés respectivement à Londres, Amsterdam et Paris (Euronext Growth), tandis que Vivendi conservera Gameloft et des participations stratégiques, comme ses 9,98% dans Universal Music Group. Ce projet vise à effacer la lourde décote de conglomérat, estimée à 45% fin 2023, en valorisant chaque branche séparément.

C’est une stratégie déjà couronnée de succès avec l'introduction d'Universal Music en 2021, aujourd’hui valorisé à 43 milliards d’euros. Cette réorganisation suscite toutefois des critiques. Des investisseurs dénoncent des mécanismes qui renforcent l’emprise du groupe Bolloré tout en contournant les obligations liées aux offres publiques d’achat, grâce à des structures juridiques adaptées à chaque place boursière. Les premières cotations, prévues le 16 décembre, marqueront un tournant pour Vivendi, mais les interrogations sur la création de valeur réelle et la gouvernance demeurent. Ce soir, Vivendi progresse de 1,23% à la Bourse de Paris, à 8,86€ (-8% en 2024).


Publicis

Un séisme publicitaire se prépare. Omnicom, numéro trois mondial, rachète Interpublic, numéro quatre, pour créer un géant américain pesant 26,5 milliards de dollars de revenus annuels. Une opération massive, saluée pour ses synergies estimées à 750 millions de dollars, mais qui pourrait paradoxalement ouvrir des opportunités pour Publicis. L’histoire montre que ces fusions complexifient les structures, éloignant parfois des clients friands de simplicité. Le groupe français pourrait capter des parts de marché, notamment aux États-Unis, où il est solidement implanté.

De plus, l’intégration des activités d’Omnicom et d’Interpublic pourrait créer des vulnérabilités, à exploiter rapidement. Autre signal positif pour Publicis : la prime de 21,6% offerte aux actionnaires d’Interpublic valorise l’ensemble du secteur. Une dynamique qui, combinée aux risques opérationnels du nouveau géant, renforce la position de Publicis, déjà acteur clé sur un marché désormais encore plus concentré. Après une séance largement positive, l’action Publicis gagne finalement 0,38% ce lundi, à 104,8€ (+27% en 2024).


Poxel

La biotech française éligible au PEA-PME chute de 23,25% ce soir, à 0,15€. En cause, sa faible visibilité financière. Le groupe annonce un manque de financement à partir de fin mars 2025, suite au rejet d’une résolution clé lors de son assemblée générale. Ce refus empêche le remboursement d’obligations et fragilise un emprunt crucial, menaçant la survie de la biotech.

Malgré un accord récent avec la société d'investissement américaine OrbiMed pour monétiser des redevances sur son traitement antidiabétique, garantissant initialement une trésorerie jusqu’en 2025, l’incertitude domine. Une nouvelle assemblée générale en février sera décisive pour l’avenir de Poxel. Son titre s’effondre de 75% depuis le début de l’année.


L'agenda du lundi : 2 semaines monétaires

Nous entrons dans une séquence de deux semaines, importante pour les investisseurs. Les banques centrales font la pluie et le beau temps sur les marchés et c’est leur dernière occasion de l’année de baisser les taux. Et espérons-le, de surprendre positivement. La BCE devrait abaisser de seulement 25 points de base son taux directeur ce jeudi, le faisant passer de 3,40% à 3,15%. Verdict le 18 décembre pour la Fed.

Pour alimenter leurs décisions, une nouvelle batterie d’indicateurs sur l’inflation sera publiée. Le plus attendu sera comme toujours l’IPC américain (voir lexique), mercredi à 14h30. Suivront sa composante sur les prix à la production jeudi après-midi et l’inflation française vendredi matin. Les autres publications de la semaine sont plus secondaires, le marché gardera toutefois un œil sur les déclarations de Donald Trump autour du commerce mondial.


Demain à la Une : Les niveaux à surveiller

L’inflation allemande animera les premiers échanges demain matin. Elle est attendue en léger rebond, à 2,2% sur un an en novembre, contre 2% en octobre. L’autre actu de la séance sera chinoise, avec la publication de la balance commerciale. Après la forte hausse du CAC 40 ces derniers jours, plusieurs niveaux seront à surveiller à court terme : les objectifs des 7 500 et 7 550 points par extension pour les acheteurs, et les supports des 7 440 et 7 385 pour les vendeurs.


Le monde d'après : +2% sur le Brent

Le marché pétrolier digère un week-end historique au Moyen-Orient avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie, tout en surveillant l'économie chinoise et ses signaux contradictoires. Si la production syrienne reste négligeable à l'échelle mondiale (environ 80 000 barils par jour), les opérateurs s'interrogent sur d'éventuels effets domino dans une région cruciale pour l'approvisionnement énergétique.

Pour l'heure, la hausse du Brent (+2% à 72,5$ le baril) semble davantage alimentée par la perspective d’une politique monétaire plus souple en Chine, premier importateur mondial de pétrole. Cette dynamique pourrait toutefois être limitée. La faiblesse structurelle de l'économie chinoise, combinée à une surabondance anticipée de l'offre en 2025, continue de peser sur les prix. L’OPEP+, consciente de ces fragilités, a prolongé la semaine dernière ses réductions de production jusqu’en mars prochain.

Pendant ce temps, l’Arabie saoudite joue une autre carte en abaissant ses prix pour l’Asie, accentuant la pression sur les cours. Si les tensions géopolitiques soutiennent momentanément les prix, le pétrole reste pris entre un dollar fort, une demande relativement faible, et les incertitudes d’un monde en recomposition. Pour le moment, le baril de Brent perd près de 7% depuis le début de l’année, et c’est bien sûr une bonne nouvelle pour l’inflation.


Le lexique : IPC & IPP

Indice des prix à la consommation (IPC). Indicateur économique majeur qui mesure l'évolution, dans le temps, des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L’indice est utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux.

Indice des prix à la production (IPP). Indice qui mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L’indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation.

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