Les marchés : L'inflation stimule la Bourse
Wall Street démarre sa séance en fanfare après les chiffres de l’inflation américaine. Pour le moment, le Nasdaq gagne 1,5% contre +0,8% pour le S&P 500, portés par des données conformes aux attentes sur l’inflation et qui alimentent les espoirs d’une nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed la semaine prochaine. En novembre, l’inflation annuelle s’établit à 2,7%, tandis que l’indice sous-jacent, excluant alimentation et énergie, reste stable à 3,3%. Ces chiffres, sans surprise, renforcent les anticipations du marché : plus de 96% des investisseurs parient désormais sur une baisse des taux de 25 points de base, contre 86% avant la publication.
Les valeurs technologiques, particulièrement sensibles à la politique monétaire, se démarquent. Tesla bondit de 3%, Nvidia gagne 1,8% et le secteur technologique dans son ensemble progresse après une journée difficile hier. L’optimisme gagne également l’Europe, où la BCE devrait emboîter le pas avec une baisse similaire lors de sa réunion de demain. Ce soir, le CAC 40 progresse de 0,39% à 7 423 points, tiré par Publicis (+3,7%), Safran (+2,1%) et EssilorLuxottica (+2%).
Les valeurs : GL Events, ADP et Odyssée Technologies
GL Events
Le spécialiste de l’événementiel GL Events gagne 1,50% à 17,54€, porté par une annonce stratégique : l’entrée en négociations exclusives avec l’État pour décrocher la concession du Stade de France. Un contrat à 30 ans qui pourrait rapporter jusqu’à 80 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Face au consortium Bouygues-Vinci, le groupe lyonnais mise sur une approche financière raisonnable, avec un plan d’investissement limité à 100 millions d’euros, bien en deçà des 400 millions proposés par ses concurrents.
Ce projet serait une véritable consécration pour l’entreprise, qui a déjà fait ses preuves dans l’organisation d’événements sportifs de grande envergure. Après avoir brillé lors des Jeux olympiques de Paris 2024 et de la Coupe du monde de rugby, le groupe pourrait enrichir son portefeuille avec cet actif prestigieux, tout en consolidant sa notoriété sur la scène internationale. Mais la partie n’est pas encore gagnée. Le feu vert des fédérations de football et de rugby est attendu, avec une signature de contrat prévue en avril 2025. Depuis le début de l’année, le titre cède désormais 11%.
ADP
L'exploitant des aéroports de Paris recule de 1,13% à 113,70€, (-3% en 2024) ce mercredi, pénalisé par un abaissement de recommandation de Deutsche Bank. La banque allemande passe d'acheter à conserver, tout en révisant son objectif de cours à 130€ contre 142€ auparavant. En cause, un manque de catalyseurs boursiers pour soutenir le titre, sur fond d'incertitude politique en France.
La banque pointe les mesures fiscales récentes, comme la taxe sur les exploitants de transports longue durée, qui coûtera 90 millions d'euros à ADP en 2024, et un éventuel triplement de la taxe de solidarité sur les billets d'avion. Ces alourdissements, combinés à l'instabilité politique du pays, freinent la visibilité à moyen terme. Si le titre apparaît bon marché par rapport à ses concurrents, l'absence d’annonces positives incite à la prudence. Un contraste avec la banque d’investissement Stifel, qui avait recommandé l'achat le mois dernier, misant sur la diversification internationale du groupe, notamment en Inde et en Turquie.
Odyssée Technologies
Une entrée en Bourse sous les meilleurs auspices ! Le spécialiste des pièces de précision pour l’aéronautique, la défense et l’énergie s’apprête à faire ses débuts sur Euronext avec une levée de 8 millions d’euros, soit le plafond fixé. L’opération, sursouscrite 2,4 fois, témoigne de la confiance des investisseurs dans ce groupe au savoir-faire reconnu, partenaire de grands noms comme Airbus et Safran.
Avec une valorisation de près de 21 millions d’euros, Odyssée Technologies ambitionne de doubler son chiffre d’affaires à 40 millions d’euros d’ici 2028. Cette introduction marque le début d’une nouvelle ère pour l’entreprise, éligible au PEA-PME, qui entend capitaliser sur une demande soutenue dans ses secteurs clés et accélérer sa croissance, tant organique qu’externe. Son premier jour de cotation est prévu ce vendredi.
L'événement du mercredi : +2,7% sur un an
L’inflation fait de nouveau parler d’elle à Wall Street. En novembre, les prix à la consommation ont augmenté de 2,7% sur un an, contre 2,6% en octobre, marquant un deuxième mois consécutif de hausse. L’indice des prix à la consommation sur lequel sont indexées les retraites, a progressé de 0,3% le mois dernier. La Fed, déjà sous pression, devra trancher lors de ses réunions à venir, et pas seulement la semaine prochaine : maintenir son cap de baisse des taux ou lever le pied.
Cette accélération des prix, couplée à des tensions commerciales et les hausses de droits de douane attendues avec Trump, inquiètent les entreprises comme les décideurs économiques. Le dilemme est clair : continuer à baisser les taux, actuellement entre 4,50% et 4,75%, pour soutenir l’économie, ou adopter une posture plus prudente face au risque inflationniste.
Jerome Powell, président de la Fed, a prôné une certaine retenue ces dernières semaines, mais plusieurs membres de l’institution alertent sur les tensions inflationnistes exacerbées par des facteurs géopolitiques et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. La décision du 18 décembre sera cruciale, et le moindre faux pas pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières américaines.
Demain à la Une : Baisse des taux
Après la consommation, la production ! Le principal indicateur américain demain sera l’indice des prix à la production, composante-clé de l’inflation. Il devrait confirmer la hausse des prix en novembre. En Europe, la BCE est attendue au tournant, avec une nouvelle baisse de ses taux. Beaucoup espèrent qu’elle frappera fort, avec une baisse de 50 points de base pour contrebalancer les risques de récession. Sans surprise malheureusement, elle devrait se limiter à une petite baisse de 25 points, ramenant son taux directeur de 3,40% à 3,15%. Christine Lagarde tiendra une conférence de presse à partir de 14h45, la volatilité devrait être un peu plus forte que d’habitude sur l’euro et les actions européennes demain après-midi.
Le monde d'après : Free, la suite du cyberdrame...
On vous en parlait le 24 octobre dernier. La cyberattaque majeure subie par Free a compromis les données personnelles de plus de 19 millions de clients, dont 5 millions de numéros IBAN. Aujourd’hui, un nouveau chapitre de cette affaire éclaire la manière dont le pirate aurait infiltré les systèmes du géant des télécoms. Un employé du service client de l’entreprise aurait joué un rôle clé en partageant ses identifiants avec le cybercriminel. Ce dernier a ensuite exploité ces accès pour contacter d’autres agents, se faisant passer pour le service informatique de l’entreprise, jusqu’à obtenir un accès étendu aux données sensibles.
Ce scénario met en lumière une faille humaine majeure dans un contexte où les cybermenaces se multiplient. Les plaintes des clients s’accumulent, et Free fait face à une pression croissante pour renforcer ses protocoles de sécurité. Dans cette affaire, la gestion tardive de la fuite soulève des questions. Ce cas illustre de manière frappante l’urgence pour les entreprises, grandes ou petites, de renforcer leur cybersécurité face à des menaces de plus en plus sophistiquées.
Le lexique : l'once d'or
L’once est l’unité de mesure utilisée dans le commerce de l'or et d'autres métaux précieux. Une once d'or équivaut à environ 31,10 grammes, c'est une mesure standard largement reconnue et utilisée dans le monde entier. L'or est coté en dollars américains sur les marchés mondiaux des matières premières. Ce mercredi, une once d’or vaut environ 2 715$.