Vendredi 14 mars

Les marchés : Le Journal de l'or

On finit la semaine en beauté. À deux titres. Le CAC 40 signe un rebond d’1,13% à 8 028 points et limite la casse à -1,15% sur la semaine. Une semaine marquée par une forte volatilité, avec une baisse de 2,5% à 3% sur le S&P 500 et le Nasdaq qui rebondissent également assez fortement ce vendredi. L’optimisme revient (temporairement ?) grâce à l’espoir d’un compromis au Congrès américain pour éviter un shutdown. Si vous nous lisez régulièrement, vous savez que ce feuilleton américain est très habituel. Les administrations américaines ne devraient donc pas être paralysées, une énième fois, par le plafond d’endettement.

C’est un soulagement de façade, car les batailles commerciales menées par Trump continuent d’inquiéter. À Paris, la majorité des valeurs du CAC ont progressé ce vendredi, avec des hausses notables pour Thales (+5,6%), Airbus (+4,3%) et L’Oréal (+3,4%). En revanche, Kering chute lourdement de 11%, les marchés sanctionnant la nomination de Demna Gvasalia à la tête de Gucci. Tous les regards se tournent désormais vers la Fed, qui pourrait envoyer des signaux sur de futures baisses de taux. Un apaisement bienvenu, mais encore incertain. Verdict mercredi soir.

L’autre bonne nouvelle, c’est l’or. Marc Fiorentino vous en parlait ce matin, le métal précieux vient d’atteindre un nouveau record historique. 3 000$ l’once (voir lexique). Nous consacrons une grande partie de cette édition à la relique barbare, en hausse de près de 14% depuis le début de l’année. Marc le rappelait ce matin : l’or est un actif sans rendement, mais toujours largement prisé, tant par les investisseurs particuliers que professionnels. Mais aussi par les banques centrales. On vous dévoile ce soir qui en a le plus acheté l’an dernier et qui détient les plus grands stocks officiels au niveau mondial.


Les valeurs : Kering, Rubis et Ubisoft

Kering

Le géant du luxe s'effondre en Bourse, chutant lourdement de 10,71% à 223,55€, après l’annonce de la nomination de Demna Gvasalia, actuel directeur artistique de Balenciaga, à la tête de Gucci. Cette décision surprend et déçoit le marché, qui espérait un créateur externe et plus emblématique pour relancer la marque italienne. Le style provocateur de Demna soulève aussi des interrogations quant à son adéquation avec l’image historique de Gucci. De plus, les nouvelles collections sous son impulsion n’arriveront pas avant fin 2025, ce qui repousse toute amélioration visible de la performance de la marque à court terme.

La relance de Gucci est pourtant cruciale pour Kering, la marque représentant près de 45% des revenus et 62% du résultat opérationnel courant du groupe. Si certains experts appellent à la prudence, rappelant le succès d’Alessandro Michele en 2015 malgré des doutes initiaux, le marché sanctionne immédiatement cette annonce, préférant la certitude d’un redressement rapide à l’incertitude stylistique et commerciale des mois à venir. En Bourse, Kering chute de 48% sur un an.


Rubis

Le spécialiste de la distribution d’énergies progresse de 5,35% à 26,80€ après la publication de résultats solides pour 2024 et l’annonce d’un dividende en hausse. Son chiffre d’affaires est resté stable, tandis que son résultat brut d’exploitation a atteint le haut de la fourchette prévue, rassurant ainsi le marché après l’avertissement d’octobre. La forte génération de trésorerie (+54% à 375 M€) permet à Rubis de relever son dividende à 2,03€ par action, offrant un rendement attractif de 8%.

Pour 2025, le groupe table sur une croissance modérée de son résultat brut d’exploitation, en ligne avec les attentes des analystes. En parallèle, il réorganise sa gouvernance pour assurer la succession de ses fondateurs d’ici 2027. Les investisseurs suivront de près l’assemblée générale de juin, où des actionnaires activistes pourraient tenter de peser sur la stratégie du groupe. Depuis le début de l’année, le titre gagne 10,5%.


Ubisoft

L'éditeur français de jeux vidéo s'envole de 6,8% à 13,11€ après des rumeurs de restructuration stratégique. Selon Bloomberg, le groupe envisagerait de créer une nouvelle entité regroupant certaines licences majeures, dont Assassin’s Creed, et de céder une participation minoritaire.

Des investisseurs, dont le chinois Tencent, auraient été approchés, et des offres préliminaires seraient attendues ce mois-ci. La direction a confirmé examiner plusieurs options stratégiques sans décision définitive. Cette annonce relance les spéculations sur l’avenir du groupe, qui cherche à rebondir après une période difficile. Le titre, éligible au PEA-PME, reste stable depuis le début de l'année (+1%).


Le résultat du vendredi : Achats et stocks des banques centrales

3 000$ ! C’est donc le nouveau prix de l’or, en hausse de près de 40% sur un an. Dans un contexte mondial troublé, l’or joue actuellement à plein son rôle de valeur refuge. L’instabilité économique et géopolitique, accentuée par la présidence Trump, incite les investisseurs à se tourner vers un actif décorrélé des marchés financiers. L’autre moteur de la hausse, c’est la dédollarisation. Des pays comme la Chine, la Russie et l’Iran accumulent de l’or pour se prémunir contre d’éventuelles sanctions américaines, alimentant ainsi la demande.

En hausse de 27% en 2024 et de 13% en 2023, la valeur refuge profitait déjà d’un cocktail explosif : tensions géopolitiques, inflation persistante et frénésie d’achats des banques centrales, notamment dans les pays émergents. Selon les données du World Gold Council, la Pologne s’est imposée comme le plus gros acheteur l’an dernier, renforçant ses réserves de 89,5 tonnes (+25%). Une stratégie assumée face à la proximité du conflit en Ukraine et à la volonté d’asseoir sa crédibilité financière.

La Turquie (+74,8 tonnes) et l’Inde (+72,6) complètent le podium des plus gros acquéreurs de 2024, tandis que la Chine, bien que toujours avide de métal jaune, a ralenti la cadence. À l’inverse, certains pays ont choisi de vendre. Les Philippines ont cédé 29,4 tonnes, faisant d’elles le premier vendeur net de 2024, une décision stratégique pour capitaliser sur les prix élevés. Le Kazakhstan a également réduit ses stocks après une décennie d’achats.

Les États-Unis restent les maîtres incontestés des stocks d’or avec officiellement plus de 8 130 tonnes, loin devant l’Allemagne (3 351), l’Italie (2 452), la France (2 437) et la Russie (2 336). La Chine arrive sixième du classement officiel (2 280), suivie par la Suisse (1 040). D’ailleurs, Trump a promis de dévoiler les stocks exacts de Fort Knox dans les prochaines semaines. Affaire à suivre ! En revanche, le Canada, pourtant grand producteur, continue d’ignorer le métal précieux, considérant les bons du Trésor américain comme une meilleure garantie de stabilité. Avec le bras de fer actuel mené par Trump, pas sûr que cette stratégie soit la bonne…


Le lexique : L'once d'or

L’once est l’unité de mesure utilisée dans le commerce de l'or et d'autres métaux précieux. Une once d'or équivaut à environ 31,10 grammes, c'est une mesure standard largement reconnue et utilisée dans le monde entier. L'or est coté en dollars américains sur les marchés mondiaux des matières premières. Ce vendredi, l’once d’or atteint 3 000$, soit environ 2 750€.

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