Jeudi 24 avril

Les marchés : Un rebond toujours fragile

La Bourse de Paris clôture ce soir en légère hausse de 0,27%, proche des 7 500 points, dans une atmosphère marquée par les publications trimestrielles et la prudence des opérateurs. Le CAC 40 marque une belle remontée de 2,4% en deux séances, effaçant la moitié des pertes accumulées depuis début mars. En toile de fond, un facteur clé : le calme (temporaire) sur le front du commerce international. Pas de tweet incendiaire, pas de nouvelle surtaxe, pas de provocation de dernière minute entre les États-Unis et la Chine. Pour les marchés, c’est déjà une bonne nouvelle.

Mais l’absence de nouvelles attaques ne signifie pas qu’un accord est proche. Les investisseurs restent sur leurs gardes. Il n’y a, pour l’heure, aucun signe concret de négociation sérieuse entre Washington et Pékin. Le bras de fer continue, simplement en silence. C’est ce silence qui permet aux marchés actions de respirer un peu, dans l’attente d’un vrai virage diplomatique. L’envie de rebond est là, mais le moindre bruit diplomatique pourrait tout remettre en question. C’est donc un rebond technique, pas encore un rebond de conviction.

Côté macro, les chiffres du jour aux États-Unis ont surpris. Les commandes de biens durables (voir lexique) ont bondi de 9,2% en mars, un chiffre spectaculaire après +0,9% en février. Une hausse qui s’explique par un effet d’anticipation. Les entreprises américaines ont accéléré leurs commandes de composants sensibles (pièces automobiles, microcontrôleurs…) pour se prémunir d’éventuelles hausses de tarifs douaniers. Preuve que, même en période d’accalmie apparente, la guerre commerciale reste dans toutes les têtes. Et surtout dans les carnets de commandes. Le S&P 500 et le Nasdaq gagnent respectivement 1,3% et 1,8% dans les premières heures d’échanges.


Les valeurs : STMicroelectronics, Thales et X-FAB

STMicroelectronics

Le géant franco-italien des semi-conducteurs a surpris le marché en dépassant les attentes au premier trimestre, malgré une forte baisse de son activité. Son chiffre d'affaires a chuté de 27,3% sur un an, et son bénéfice par action s’est effondré de 89%. Pourtant, l'action s’envole de 5,27% à 20,24€ (-16% en 2025), s’offrant la première place journalière du CAC. Cette hausse s'explique par des résultats meilleurs qu'anticipé sur plusieurs fronts, en particulier dans les produits grand public, ainsi que par des perspectives un peu plus encourageantes pour le deuxième trimestre.

STMicro table sur une hausse de près de 8% de ses revenus par rapport au début d’année, malgré une marge brute toujours sous pression. La société, qui n’a pas encore dévoilé ses objectifs pour 2025, affirme avoir touché le creux de la vague et mise sur une reprise progressive. Le plus dur serait donc passé et les investisseurs veulent croire à un fort rebond de l’activité dans les mois à venir. Le groupe poursuit en parallèle sa restructuration industrielle, visant plus de 500 millions de dollars d’économies d’ici à 2027.


Thales

Malgré une solide croissance de son chiffre d'affaires au premier trimestre 2025 (+9,6%), Thales cède 3,79% en Bourse ce jeudi, à 241,30€. En cause, des prises de commandes inférieures aux attentes du marché, à 3,8 milliards d’euros contre 4,86 milliards anticipés. Le groupe de technologies et de défense reste pourtant une valeur phare du CAC en 2025, avec une progression de 72% depuis janvier. Il profite d’un contexte géopolitique tendu en Europe, incitant les États à renforcer leurs budgets militaires. Mais ces annonces tardent à se traduire concrètement en nouveaux contrats.

Thales attribue le recul des commandes à une base de comparaison élevée, marquée l’an passé par deux méga-contrats militaires. En parallèle, la croissance ralentit dans la cybersécurité et le groupe anticipe un impact négatif sur le taux de change avec le dollar. Malgré ces vents contraires, Thales maintient ses objectifs pour 2025, misant sur une croissance organique de 5 à 6% et une marge opérationnelle entre 12,2% et 12,4%. Le groupe dit travailler à atténuer les effets des droits de douane américains, notamment par des ajustements dans sa chaîne de production.


X-FAB

Le spécialiste des puces électroniques sur mesure pour l’automobile, l’industrie et la santé, affiche ce soir une hausse de 13,2% à 4,78€ après une publication rassurante. Son chiffre d’affaires au premier trimestre ressort en baisse de 6% sur un an mais en hausse trimestrielle de 8%, signe d’un récent rebond de l’activité. Surtout, les prises de commandes grimpent de 26% d’un trimestre à l’autre, tirées par la demande en électronique automobile et industrielle.

La marge opérationnelle reste solide à 24%, témoignant d’une bonne rentabilité. X-FAB bénéficie de tendances structurelles comme l’électrification, le changement climatique et le vieillissement de la population. Le groupe confirme viser entre 820 et 870 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. Les analystes saluent la visibilité retrouvée et la montée en puissance des nouvelles technologies. Le titre, éligible au PEA-PME, cède 4% depuis le début de l’année.


Demain à la Une : L'impact de Google

Ce vendredi sera marqué par les résultats d’Alphabet (Google), publiés ce soir après la clôture des marchés. Le rapport trimestriel du géant américain, capitalisé environ 2 000 milliards de dollars, sera évidemment suivi de près à Wall Street. En France, après l’avalanche de résultats trimestriels publiés aujourd’hui, la séance de demain sera plus calme, avec principalement Safran, Spie, Lagardère et Séché Environnement. Sur le front économique, peu de nouveaux résultats seront dévoilés demain. Seul un indice de confiance des consommateurs américains devrait attirer l’attention, en plus, bien sûr, de l’évolution de la guerre commerciale.


Le lexique : Les commandes de biens durables

Il s’agit d’un indicateur économique mesurant la valeur des commandes passées auprès des fabricants pour des biens destinés à durer au moins trois ans (comme les voitures, les machines ou l’électroménager). Cet indicateur reflète la confiance des entreprises et des ménages dans l’économie, car ces achats impliquent généralement des investissements à moyen, voire long terme.

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