C’était le dernier bastion.
Après les agences de notation S&P en 2011, puis Fitch en 2023, Moody’s vient à son tour de dégrader la note américaine.
Le verdict est sans appel : les États-Unis perdent leur sacro-saint triple A. Désormais, ils sont notés AA1 par Moody’s.
Traduction : la confiance dans la solidité financière de l’Oncle Sam s’effrite.
Et ce n’est pas une surprise.

Par Dorian Abadie
Responsable Bourse Privée
Meilleurtaux Placement

POURQUOI CETTE CLAQUE ?

Une dette publique qui s’envole à 36 000 milliards de dollars, un déficit budgétaire abyssal, et une classe politique incapable de remettre de l’ordre dans les finances.
Moody’s tape là où ça fait mal : d’ici 2035, les déficits fédéraux pourraient grimper à 9% du PIB, contre 6,4% aujourd’hui.
Et ce, malgré la puissance économique hors norme des États-Unis.
Trop de dettes, pas assez de recettes fiscales.
Et une gestion politique à revoir : soit Washington réforme, soit la glissade continue.

CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN À VOIR

La Maison Blanche minimise. Et elle attaque.
Pour Scott Bessent, le nouveau secrétaire au Trésor, ce n’est qu’un “indicateur à retardement”. Ce serait donc la faute de l’équipe Biden.
L’administration Trump attaque également Mark Zandi, économiste chez Moody’s (en réalité pas impliqué dans cette décision). Il lui faut un bouc émissaire.
Bien sûr, Trump hérite d’une situation désastreuse.
Mais pour Moody’s, les baisses d’impôts promises ne feront qu’aggraver la situation.

BIG BEAUTIFUL BILL

Le Congrès, pourtant à majorité républicaine, bloque son grand projet de loi budgétaire.
Le « Big Beautiful Bill », censé prolonger ses baisses d’impôts de 2017.
Coût estimé : près de 5 000 milliards de dollars sur 10 ans. Rien que ça.
Encore plus de déficits et moins de recettes.
Moody’s ne s’y est pas laissé prendre.
Sa sentence est tombée, et elle résonne comme un signal d’alarme.

VERDICT DES MARCHÉS

Le marché obligataire n’a pas aimé.
Sa référence, le taux américain à 10 ans, revient au-dessus des 4,50%, près de son record trimestriel.
On attend désormais la réaction de Wall Street cet après-midi sur les actions et le dollar américain.
Début mai, nous avons allégé l’exposition aux obligations US de court terme dans notre gestion pilotée.
Le but : désensibiliser Pilot au dollar américain et préserver les gains réalisés depuis le début de l’année.
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À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

LA REVANCHE

Elles étaient oubliées, ignorées, sous-valorisées.
Les petites et moyennes valeurs font leur grand retour en France.
+15% pour le CAC Small depuis janvier, contre +7% pour le CAC 40.
Peu exposées à la guerre commerciale, boostées par le plan Merz en Allemagne, et cotant 25 à 35% moins cher que les grosses capitalisations ou le private equity, elles attirent les regards… et les OPA avec des primes à deux chiffres.
Les small caps doivent encore transformer l’essai : +42% sur 5 ans, contre +78% pour le CAC.

WASHINGTON HAUSSE LE TON

Le secrétaire au Trésor US a averti hier que les États-Unis rétabliront des droits de douane maximum aux pays qui refusent de négocier "de bonne foi".
Ces surtaxes pourraient revenir aux niveaux annoncés par Trump le 2 avril, jusqu’à 145% sur certains produits.
Washington affiche une position plus agressive, malgré des accords partiels signés et des négociations en bonne voie, notamment avec la Chine et le Royaume-Uni.
Surtout, le marché s’impatiente de voir de nouveaux accords commerciaux…

37 MILLIARDS D’EUROS…

… d’investissements annoncés au sommet Choose France.
20 milliards concernent de nouveaux projets dans la mobilité, le numérique et l’économie circulaire.
17 milliards et 13 000 emplois concrétisent des annonces déjà faites en février sur l’intelligence artificielle.
Pas mal ! Mais derrière les annonces, l’attractivité économique de la France et de l’Europe baisse face aux États-Unis…

DU CÔTÉ DES PLACEMENTS

Par Olivia Boulay, chargée de contenu patrimonial,
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REVOIR C'EST VOTRE ARGENT

Marc et ses invités ont parlé de la trêve sur les droits de douane, des prévisions sur les taux d'intérêt, de l'immobilisme en France, des placements de la semaine, des prévisions sur la Bourse et des actions à acheter ou vendre.
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance : Valentine Ainouz d'Amundi Institute, Louis de Montalembert de Sunny AM, François Chaulet de Montségur et le monumental Jean-Marc Daniel.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Sélina Seremet, analyste Bourse Meilleurtaux Placement.
"La Bourse de Paris ouvre en repli ce lundi, -0,4% à 7 855 points, dans un climat lesté par la dégradation de la note de la dette américaine, qui ravive les inquiétudes sur la trajectoire budgétaire des États-Unis. Les investisseurs, déjà déstabilisés, attendent avec attention la publication de l’inflation définitive en zone euro pour avril. Selon les premières estimations, celle-ci resterait à 2,2%, légèrement au-dessus de l’objectif de la BCE. Un chiffre qui pourrait influencer les anticipations de politique monétaire. En toile de fond, la tenue du sommet Choose France remet sur le devant de la scène l’attractivité de l’Hexagone, avec 37 milliards d’euros d’investissements étrangers annoncés, dont 20 milliards en nouveaux projets. Un signal fort dans un environnement incertain."

ON S'EN FOUT ?

Présidentielle en Roumanie : victoire surprise du candidat pro-européen ; Retailleau est le nouveau président des Républicains (74% contre 26% pour Wauquiez) ; Darmanin veut créer une prison de haute sécurité en pleine jungle, en Guyane ; 130 vols, soit 40% des vols depuis Orly, annulés hier après-midi après une panne dans la tour de contrôle ; Si vous préférez le train, la SNCF diffuse en ce moment des messages avec la voix française de Tom Cruise, pour la promo du nouvel opus de Mission Impossible ; Louane finit 7ème de l'Eurovision, les bookmakers la plaçaient troisième ; Le scoop de la Voix du Nord : un Américain de 8 ans passe commande de 70 000 sucettes sur Amazon avec le téléphone de sa mère, les livraisons sont en cours et la facture, salée, s’élève à 4 000$ ;

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tard le 15 Juillet 2025. Taux de base au-delà du plafond
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