Les investisseurs retiennent leur souffle. Une bataille se joue autour des taux d’intérêt américains. Si leur hausse se poursuit, elle pourrait freiner l’investissement, peser sur l’immobilier et entraîner une correction des marchés boursiers. Dans cet article, nous vous présentons cette menace pour l’économie mondiale et notre stratégie pour votre épargne.
Deux dossiers chauds retiennent toute l’attention des investisseurs en ce moment. La guerre commerciale bien sûr. Et les tensions obligataires. Nous avons déjà beaucoup écrit sur le premier sujet. Aujourd’hui, nous revenons sur le second, crucial mais moins connu des investisseurs particuliers.
Les marchés obligataires américains traversent une période de turbulences, alimentée par une dette publique record et l’incertitude générée par le nouveau projet budgétaire de Donald Trump. Depuis le début de l’année, la volatilité s’est accentuée, les investisseurs réclamant des rendements plus élevés pour compenser ce qu’ils perçoivent comme un risque croissant lié à la dette américaine et à la trajectoire budgétaire du pays.
Jusqu’ici, les États-Unis bénéficiaient de la confiance des marchés, attirant l’épargne mondiale grâce à la stabilité de leurs institutions et à la force du dollar. Mais le retour de Trump à la Maison Blanche a rebattu les cartes. Les premiers mois de son mandat ont été marqués par une série de mesures protectionnistes, notamment le relèvement des droits de douane, qui ont ravivé les tensions commerciales et semé le doute sur la pérennité du statut de valeur refuge des bons du Trésor américain.
Le “big, beautiful bill”, son projet de loi fiscale actuellement débattu à Washington, prévoit une réduction massive des impôts sans diminution équivalente des dépenses, et cristallise les inquiétudes. Les experts estiment qu’il creuserait le déficit de plus de 3 000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Cette perspective a provoqué une envolée des rendements des obligations du Trésor américain, les titres à 30 ans atteignant 5,13%, un niveau inédit depuis la crise financière de 2007 / 2008, tandis que les obligations à 10 ans avoisinent les 4,60%. Cette hausse des taux d'intérêt reflète la méfiance croissante des investisseurs quant à la soutenabilité de la dette américaine, qui dépasse désormais les 36 000 milliards de dollars, soit 122% du PIB.
La demande pour la dette américaine pourrait s’essouffler face à l’abondance des émissions et à la montée des déficits. La récente dégradation de la note souveraine américaine par Moody’s, passée de AAA à Aa1, illustre cette défiance croissante.
La situation est d'autant plus préoccupante que les paiements d'intérêts sur la dette fédérale ont déjà dépassé les dépenses de la défense, à 880 milliards de dollars par an. Cette charge financière croissante limite la capacité du gouvernement à investir dans d'autres domaines essentiels et alimente les craintes d'un effet boule de neige, où la dette s'accroît plus rapidement que la croissance économique.
Certains économistes redoutent en effet un cercle vicieux : plus les rendements montent, plus le coût du service de la dette explose, alimentant à son tour les craintes sur la soutenabilité budgétaire. Face à cette situation, la Fed pourrait être contrainte d’intervenir pour stabiliser le marché, au risque d’alourdir encore son bilan et de retarder la normalisation de sa politique monétaire. Mais ses marges de manœuvre sont étroites.
L’épisode actuel marque ainsi une rupture. La dette américaine, longtemps considérée comme l’actif le plus sûr au monde, est désormais scrutée avec une vigilance inédite. Les prochains mois seront décisifs pour jauger la capacité des États-Unis à rassurer les investisseurs et à éviter une crise de confiance durable sur les marchés obligataires.
En somme, nous sommes confrontés à un nouveau pic de tension sur les marchés. Et comme d’habitude, nous martelons le même message : inutile de céder à la panique. Voici nos solutions.
NOTRE STRATÉGIE POUR VOTRE ÉPARGNE
Quatre profils sont proposés au sein de Pilot. Ils correspondent à tous les profils de risques de nos clients : prudent, équilibré, dynamique et audacieux. Le profil prudent est le moins exposé aux actions. Inversement, le profil audacieux est quasi-exclusivement investi sur les actions.
Malgré la tempête commerciale et obligataire, nos quatre profils résistent très bien et sont en gain depuis le début de l’année, contrairement à beaucoup de compartiments actions et obligations. Surtout, ils préservent ceux réalisés l’an dernier : +8,92%* nets de frais en 2024 pour le profil équilibré, le plus commun à nos clients.
Lors de notre dernier comité de gestion, début juin, nous avons laissé inchangées nos allocations. Elles reflètent déjà notre niveau de grande prudence sur les marchés. Et elles ont pleinement profité du rebond des marchés actions de mi-avril à début juin.
Voici nos deux derniers arbitrages stratégiques :
1. En mai, nous avons allégé notre exposition aux obligations américaines de court terme pour désensibiliser notre gestion pilotée au dollar américain.
2. En avril, nous avons profité de la forte baisse des marchés actions provoquée par la guerre commerciale pour nous renforcer sur le Nasdaq.
Début février, l’indice américain des valeurs technologiques, le Nasdaq, évoluait à proximité de ses plus hauts historiques. La guerre commerciale était encore loin, mais face aux niveaux extrêmes de valorisation des actions américaines, et singulièrement technologiques, nous avions pris nos bénéfices en sortant totalement la ligne Nasdaq de notre gestion pilotée.
Puis, l’indice s’est effondré de 20%, en partie à cause de l’émergence du chinois DeepSeek dans l’IA, et bien sûr à cause de la guerre commerciale menée par Trump. Lors de notre comité de gestion de début avril, nous avons décidé de réinvestir sur le Nasdaq. Mais de manière très prudente : 2% seulement de l’allocation de notre profil équilibré, le plus commun aux milliers de clients qui nous font confiance. Après une telle baisse, des points d’entrée intéressants se forment traditionnellement sur des titres de grande qualité.
Depuis notre entrée en position, le Nasdaq a rebondi de 25%, générant un gain important pour notre gestion pilotée.
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Bien sûr, une nouvelle baisse générale des marchés actions peut se manifester. Nous ne l’excluons pas et n’affirmons pas que le creux de marché a été atteint. C’est pourquoi nous investissons progressivement, par paliers.
Notre grande prudence sur les marchés ces derniers mois nous a permis de traverser sereinement la tempête et nous offre de grandes marges de manœuvre : nous pourrons facilement renforcer à l’avenir, si nous le jugeons utile, notre exposition sur les actions.
Malgré l’impressionnant rebond boursier des dernières semaines, et compte tenu des tensions obligataires, la prudence doit rester le maître-mot sur les marchés. Ni panique, ni euphorie, juste de la prudence.
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Ci-dessus, l’allocation actuelle du profil équilibré. Elle reflète notre prudence en faisant la part belle aux obligations, et dans une moindre mesure aux actions. Concrètement, la poche actions ne représente actuellement que 21% de l’allocation. Et les obligations ? 27%.
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L’ANALYSE DE MARC
Voici le dernier commentaire de gestion de Marc Fiorentino :
“Le mois de mai a été marqué par le rebond des indices boursiers et les tensions sur les marchés obligataires. Washington et Pékin ont conclu une trêve commerciale de 90 jours pour relancer les négociations commerciales. Ce répit, acté par Donald Trump et Xi Jinping, intervient dans un contexte où ni la Chine, fragilisée par le ralentissement de son économie, ni les États-Unis, confrontés à la baisse de popularité de Trump et à la volatilité des marchés, ne pouvaient soutenir plus longtemps l'escalade tarifaire.
Les droits de douane ont été temporairement réduits. Si cette pause pourrait offrir un sursaut de croissance à l’économie américaine, la tendance globale reste celle d’un ralentissement, les tarifs sur certains produits non stratégiques demeurant élevés. Les marchés boursiers ont salué cette détente par un net rebond, effaçant les pertes enregistrées après le "Liberation Day". D’autres accords sont désormais en ligne de mire, notamment avec le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam, et plus difficilement, avec la Chine et l’Union européenne.
En mai, les marchés sont rapidement passés d’un sujet de préoccupation à l’autre, comme bien souvent. Donald Trump espère faire adopter son "big, beautiful bill", un budget ambitieux qui divise jusque dans son propre camp et inquiète les investisseurs. Le déficit budgétaire pourrait exploser de plusieurs milliers de milliards de dollars sur dix ans. En conséquence, les investisseurs s’inquiètent du financement et de la viabilité de cette dette colossale. Le taux d’intérêt à 10 ans a bondi à 4,60% le mois dernier, signe de ces tensions croissantes.
Malgré ces tensions, nos allocations ont affiché d’excellentes performances en mai et ressortent toutes en gain depuis le début de l’année.”
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Communication non contractuelle à caractère publicitaire.
* Performance net de frais de gestion, hors fiscalité.Performance calculée en prenant l’hypothèse d’un maintien de la performance du fonds en euros en 2024. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. L'investissement en actions, obligations ou OPCVM présente un risque de perte en capital important, et doit s’envisager dans une optique long terme, en représentant une petite partie d’un patrimoine global. Contrairement au fonds en euros, la valeur de ces supports, qui reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse, dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers.
**Les travailleurs non-salariés (TNS) profitent pour leur part d'un plafond de :
10 % de la fraction du bénéfice imposable dans la limite de 32 909 euros en 2021 (montant égal à 80 % du Plafond annuel de la sécurité sociale) + 15 % de la fraction de ce bénéfice comprise entre une et huit fois le PASS de l'année N, soit 43 193 euros en 2021. Le plafond global se situe ainsi à 76 102 euros. Le plafond minimum pour les TNS se situe à 4 114 euros.
Ces plafonds de déduction peuvent être relevés par le rattrapage des plafonds non utilisés au cours des trois années précédentes. Les plafonds de déduction peuvent également être mutualisés entre conjoints.