Jeudi 05 juin

Les marchés : L'emploi en ligne de mire

À la veille de la publication du très attendu rapport mensuel sur l'emploi américain, les marchés boursiers évoluent avec beaucoup de prudence. Le CAC 40 clôture pratiquement à l’équilibre, en légère baisse de 0,18% à 7 790 points (+0,5% sur la semaine). En Europe, la BCE a comme prévu abaissé ses taux directeurs de 0,25%, les ramenant autour de 2%. Christine Lagarde a laissé entendre qu’il y aurait une pause estivale dans le cycle de baisse des taux, avec un statu quo attendu en juillet.

Outre-Atlantique, après plusieurs séances de hausse alimentées par des indicateurs économiques faibles laissant entrevoir une baisse des taux de la Fed, Wall Street marque le pas cet après-midi. Les inscriptions hebdomadaires au chômage grimpent à 247 000, leur plus haut niveau depuis octobre, renforçant les doutes sur la solidité du marché du travail. Les investisseurs scrutent avec nervosité ces signaux contradictoires, dans l’attente du rapport officiel sur l’emploi de demain après-midi. Il pourrait s’avérer décisif pour l’orientation future des taux d’intérêt américains.

Dans ce contexte incertain, les rendements des bons du Trésor se replient légèrement. La bataille obligataire est toujours intense et nous préparons un article complet sur le sujet pour l’édition de ce week-end. Sur le front commercial, un appel entre les présidents Trump et Xi Jinping a ravivé les spéculations sur un éventuel apaisement entre les deux puissances. Mais pour le moment, Wall Street est surtout concentrée sur la chute de Tesla (-4%). Ses ventes baissent pour le cinquième mois consécutif en Europe.


Les valeurs : L'Oréal, Eutelsat et Believe

L'Oréal

L’Oréal cède 0,68% à 382,25€, dans un marché pourtant attentif aux mouvements stratégiques du géant des cosmétiques. Selon le Financial Times, le groupe s’apprête à racheter la marque britannique Medik8 pour un montant estimé à près d’un milliard d’euros. Spécialisée dans les soins dermatologiques premium, Medik8 viendrait renforcer l’offre de L’Oréal dans un segment en pleine croissance, aux côtés de La Roche-Posay, CeraVe ou SkinCeuticals.

Medik8, qui fabrique ses produits en interne, a réalisé un chiffre d’affaires annuel d’environ 53 millions d’euros pour un bénéfice avant impôt de 18,5 millions. Après Aesop, cette opération illustre la stratégie du Directeur Général Nicolas Hieronimus : multiplier les acquisitions ciblées dans les soins de la peau à forte valeur ajoutée. Une logique de consolidation globalement bien accueillie par le marché lors de son annonce. À la clôture, les investisseurs prennent toutefois quelques bénéfices après un bon début d’année (+11%).


Eutelsat

Journée noire pour Eutelsat. Le titre chute de 18,22% à 2,85€, pénalisé par la vente surprise de la totalité de la participation du conglomérat sud-coréen Hanwha Systems. Ce dernier a cédé ses 5,4% du capital pour 77,6 millions d’euros, soit une décote de près de 14% sur le cours de clôture de la veille. L’opération marque une lourde perte pour Hanwha, qui avait investi 300 millions de dollars dans OneWeb en 2021, aujourd’hui valorisés seulement 85 millions.

Officiellement, Hanwha évoque une réorientation stratégique vers les satellites militaires et les télécoms de défense, quittant ainsi les activités civiles. Ce retrait intervient alors qu’Eutelsat, en pleine quête de financements pour la deuxième génération de satellites OneWeb, cherche activement de nouveaux soutiens. Si le groupe se veut rassurant sur la stabilité de son actionnariat, le départ de Hanwha fait planer des doutes sur l’adhésion des partenaires industriels à sa feuille de route stratégique. Désormais, l’action gagne 26% depuis le début de l’année.


Believe

Believe progresse de 10,52% à 17,02€ à la Bourse de Paris, porté par le relèvement de l’offre de rachat menée par son fondateur Denis Ladegaillerie, associé aux fonds EQT et TCV. Le trio détient désormais plus de 96% du capital et propose 17,20€ par action, contre 15,30€ lors de la première offre. Un prix jugé équitable, même en cas de retrait obligatoire.

Cette nouvelle offre marque la fin d’un long feuilleton entamé début 2024. Après un parcours boursier mitigé depuis son introduction à 19,50€ en 2021, Believe s’apprête à quitter la Bourse, rejoignant une liste croissante d’entreprises ayant tourné le dos aux marchés ces dernières années. Depuis le début de l’année le titre affiche une hausse de 18%.


Demain à la Une : Bad news = Good news

La semaine boursière s’achèvera demain avec la révision de la croissance européenne et le rapport mensuel sur l’emploi américain. Le marché table sur 127 000 créations en mai dans le secteur privé, hors agriculture, contre 177 000 en avril. Un net ralentissement qui confirmerait la tendance avancée hier par le rapport ADP, toujours publié deux jours avant les données officielles de l’administration.

Un résultat encore plus faible pourrait paradoxalement relancer la hausse des actions à Wall Street. La Fed a pour mission de stabiliser les prix et… l’emploi. Un marché du travail au ralenti pourrait la forcer à baisser ses taux prochainement. De quoi relancer l’appétit des investisseurs américains pour le risque. À suivre !


Le monde d'après : 350 millions volés

Le groupe britannique de grande distribution Marks & Spencer a subi une cyberattaque majeure ces dernières semaines, rappelant la fragilité numérique des entreprises, même les mieux établies. Alors que le groupe affichait des résultats solides (+22% de bénéfices à 876 millions de livres, soit 1,034 milliard d’euros) et une progression boursière de près de 40% sur un an, tout a basculé après une intrusion informatique via un prestataire externe. Résultat, des données clients exposées, des commandes suspendues, et une action en repli de 8%.

La direction estime désormais que l’impact financier de l’attaque pourrait atteindre environ 350 millions d’euros sur l’exercice. La rémunération annuelle de 8,4 millions du PDG est désormais pointée du doigt. Si le président du groupe parle d’un simple « accroc », les marchés retiennent surtout que la cybersécurité est devenue un facteur majeur de performance... ou de perte.

L’incident met en lumière une réalité. Les cyber-risques ne sont plus exceptionnels, ils sont systémiques. Et face à cette menace croissante, certains acteurs tirent leur épingle du jeu. Des entreprises comme CrowdStrike, Palo Alto Networks, Zscaler ou Fortinet bénéficient d’une demande mondiale en forte hausse.


Le lexique : Le CAC Small

Le CAC Small est un indice boursier français qui regroupe les petites capitalisations cotées à la Bourse de Paris. Il reflète la performance des entreprises de plus petite taille que celles du CAC 40 ou du CAC Mid 60, offrant une vision de la dynamique des PME cotées sur Euronext Paris. Cet indice est souvent utilisé comme baromètre de la santé des petites entreprises françaises en Bourse. Il évolue actuellement autour des 12 900 points, au plus haut depuis juin 2024.

A découvrir également

  • visuel-morning
    La Bourse allemande s’envole ! Voici comment en profiter
    23/05/2025
  • visuel-morning
    La valeur de la semaine : Casino
    30/05/2025
  • visuel-morning
    Le démembrement de propriété : une solution efficace pour réduire votre Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI)
    30/04/2025
  • visuel-morning
    La SCPI Sofidynamic fait ses premiers pas à l’international
    02/05/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt