Mercredi 11 juin

Les marchés : Inflation et guerre commerciale

La Bourse de Paris termine en légère baisse ce soir. Le CAC 40 cède 0,36% à 7 776 points. Les investisseurs, qui attendaient un signal fort dans les négociations entre les États-Unis et la Chine, ont été déçus. L’annonce d’un “cadre général” entre les deux géants n’a pas suffi à enclencher un véritable rebond des marchés. Si les équipes de négociation affirment avoir trouvé une base commune pour avancer, la validation finale reste entre les mains de Donald Trump et Xi Jinping. Le président américain s’est toutefois montré offensif, évoquant des surtaxes de 55% sur les produits chinois et la promesse d’un meilleur accès aux terres rares. Une rhétorique toujours aussi ambivalente, qui entretient l’incertitude. On en reparle dans la suite du Journal.

Sur le plan macroéconomique, la publication très attendue de l’inflation aux États-Unis a apporté un peu d’apaisement. L’indice des prix à la consommation est ressorti en hausse de 2,4% sur un an en mai, après +2,3% en avril, un résultat légèrement inférieur aux attentes. Surtout, la progression mensuelle ralentit à +0,1%, contre +0,2% précédemment, sous l’effet du repli des prix de l’énergie. C’est le troisième mois consécutif où l’inflation surprend plutôt positivement, renforçant l’hypothèse d’un retour progressif vers l’objectif des 2% et d’une baisse des taux de la Fed, même si le timing reste encore très incertain. En somme, les marchés saluent ce mercredi une inflation maîtrisée, mais restent suspendus aux évolutions du front commercial sino-américain.


Les valeurs : Publicis, Fnac Darty et Moulinvest

Publicis

Publicis s’offre une victoire majeure en raflant le budget média mondial de Mars, estimé à 1,7 milliard de dollars, jusqu’ici détenu par son concurrent britannique WPP. Ce contrat colossal, qui inclut la gestion des médias, des contenus, des réseaux sociaux payants et du marketing d’influence, devrait rapporter 85 millions d’euros de revenus nets annuels au groupe français selon JPMorgan, qui relève sa prévision de croissance pour 2026. Ce succès intervient quelques mois après que Publicis a également décroché le compte nord-américain de Coca-Cola, renforçant ainsi sa position de leader mondial de la publicité.

Mars, propriétaire des marques M&M’S, Royal Canin ou encore Ebly, a lancé un nouveau dispositif baptisé "One Mars", recentrant son écosystème publicitaire sur deux géants : Publicis et l’américain Interpublic, ce dernier gérant désormais les relations publiques. Le volet créatif reste entre les mains d’une autre firme américaine, Omnicom, en passe de fusionner avec Interpublic d’ici fin 2025. Ce revers stratégique pour WPP est doublé d’un coup dur managérial, avec l’annonce du départ de son PDG Mark Read en fin d’année. Ce soir, l’action Publicis signe la meilleure performance du CAC (+2,48% à 99,84€) et revient à -3% depuis le début de l’année.


Fnac Darty

Le groupe Fnac Darty a présenté ce mercredi un nouveau plan stratégique baptisé Beyond Everyday. L’objectif : relancer sa rentabilité d’ici 2030 grâce à un modèle centré sur les services et les abonnements. Une annonce saluée en Bourse, avec un bond de 7,82% de l'action, à 32,40€ (+14% en 2025). Après plusieurs années marquées par la crise sanitaire, l’inflation et une consommation atone, l’enseigne vise une marge opérationnelle supérieure à 3% en 2030, contre seulement 1,7% en 2024. Le groupe ambitionne aussi de générer 1,2 milliard d’euros de trésorerie sur cinq ans et promet un dividende plancher d’un euro par action.

Pour soutenir cette transformation, Fnac Darty entend doubler son nombre d’abonnés à 4 millions, notamment via ses offres "Darty Max" et "Fnac Vie Digitale". Les services devraient représenter 30% de la marge brute d’ici cinq ans, contre 25% aujourd’hui. Parallèlement, plus de 200 magasins seront rénovés et 150 nouveaux points de vente ouverts. Malgré un contexte encore incertain, le groupe veut capitaliser sur la fidélisation client, ses partenaires professionnels, et les synergies liées au rachat de l’italien Unieuro. Fnac Darty compte ainsi se positionner comme un acteur majeur et innovant du marché grand public en Europe.


Moulinvest

Moulinvest grimpe de 14,14% à 17,35€, soutenu par des résultats semestriels en nette amélioration et un regain de visibilité. Le groupe familial du Puy-de-Dôme, spécialiste des produits en bois pour la construction, affiche une hausse de 4,7% de son chiffre d’affaires sur le premier semestre, tandis que son résultat opérationnel bondit de 35%. Surtout, la société repasse dans le vert avec un bénéfice net de 1,57 million d’euros, contre une perte à la même période l’an dernier.

Après deux exercices pénalisés par la crise immobilière, Moulinvest semble amorcer un redressement durable. Le groupe anticipe une progression de sa rentabilité au second semestre, portée par une dynamique commerciale solide dans le bois de construction et une baisse continue de ses charges, notamment énergétiques. Dans un environnement plus porteur, la PME redevient une valeur à surveiller de près. Le titre gagne 18% depuis le début de l’année.


Demain à la Une : L'indice des prix à la production

Après l’indice américain des prix à la consommation, place à l’indice des prix à la production ! Cette composante-clé de l’inflation sera publiée demain après-midi mais est bien moins attendue, on en reparle dans le lexique ci-dessous. Dans les autres actus de ce jeudi, la croissance britannique sera révisée et le géant américain Adobe publiera ses résultats trimestriels. D’un point de vue technique, les acheteurs viseront en cette fin de semaine les 7 800 et 7 865 points sur le CAC. Et les vendeurs, les 7 725 et 7 685. À suivre !



Le lexique : IPC & IPP

Indice des prix à la consommation (IPC). Cet indicateur économique majeur mesure l'évolution dans le temps des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L’indice est utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. C’est cette donnée qui a été publiée aux États-Unis cet après-midi.

Indice des prix à la production (IPP). Cet autre indice mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L’indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation. L’indice américain sera publié demain à 14h30.

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