Vendredi 13 juin

Les marchés : Israël attaque l'Iran

La Bourse de Paris clôture la semaine sur une note sombre. Le CAC 40 dévisse de 1,04% ce vendredi, sous les 7 700 points, portant sa perte hebdomadaire à 1,5%. Retrouvez ici les niveaux à surveiller. En cause, une brusque montée des tensions au Moyen-Orient après des frappes israéliennes sur des sites militaires et nucléaires iraniens. Téhéran a répliqué en lançant des drones, instaurant de facto un climat de confrontation directe entre les deux puissances régionales. L’or s’envole, le pétrole flambe, et les marchés actions vacillent sous le poids de l’aversion au risque.

La crainte d’une escalade militaire durable pèse sur les marchés. L’Iran représente un acteur important dans l’offre mondiale de brut, et un conflit armé dans la région pourrait menacer les routes maritimes du Golfe, responsables d’un quart de la production pétrolière globale. La volatilité s’envole, avec un indice VIX en hausse de plus de 8%, frôlant les 20 points et franchissant brièvement le seuil des 22 en séance. Dans le même temps, les indicateurs macroéconomiques européens n’ont rien arrangé. La production industrielle a chuté de 2,4% en avril dans la zone euro, ajoutant un facteur d'inquiétude à un climat déjà très tendu. Les investisseurs réduisent leur exposition, guettant avec nervosité le moindre signal d’un possible embrasement.


Les valeurs : Défense et énergie, Soitec, Eutelsat et OVHcloud

Défense et énergie

L’action Dassault Systèmes recule de 1,25% à 32,34€ ce vendredi après sa journée investisseurs. Le groupe a réaffirmé sa volonté L’attaque israélienne contre l’Iran, suivie d’une riposte de Téhéran, agite les marchés financiers et alimente une poussée de tension au Moyen-Orient. À Paris, les valeurs liées à l’énergie et à la défense tirent leur épingle du jeu. La flambée des cours de l’or noir dope les groupes pétroliers : Total et BP ont progressé de 2% durant la séance, avant de limiter leurs gains journaliers.

En parallèle, les valeurs de défense ont globalement gagné du terrain. Les analystes anticipent un regain d’intérêt pour le secteur, dans un contexte géopolitique incertain. À l’inverse, les compagnies aériennes sont malmenées : Air France-KLM, Lufthansa et IAG figurent parmi les plus fortes baisses européennes. La hausse du prix du baril alourdit une facture carburant déjà colossale : en 2025, Air France-KLM prévoit 7,11 milliards de dollars de dépenses dans ce poste.


Soitec

Rien ne va plus pour Soitec. Le fabricant de matériaux semi-conducteurs voit son action chuter de 6,44% ce vendredi, à 45,75€, après une note sévère de Jefferies. La banque d’investissement américaine a abaissé sa recommandation d’"acheter" à "conserver", avec un objectif de cours réduit à 50€, contre 58 précédemment. Jefferies estime qu’aucun rebond n’est à attendre à court terme, la reprise des marchés des smartphones et de l’automobile, moteurs historiques de Soitec, restant incertaine.

Le groupe avait déjà fortement déçu en février en révisant à la baisse ses perspectives, avant d’annoncer récemment des résultats annuels inférieurs aux attentes et l’abandon de ses objectifs à moyen terme. Le recul de la demande pour les substrats RF-SOI, utilisés dans les puces radiofréquences, pèse lourdement, tout comme l’arrêt du produit "Imager-SOI", auparavant intégré aux capteurs d’iPhone. Malgré des relais de croissance à long terme (5G, photonique), Jefferies table sur une croissance modérée du chiffre d’affaires (+4% par an jusqu’en 2028) et prévoit un recul de 10% des ventes en 2026. Tant que la situation ne s’éclaircit pas sur le front des stocks, la banque anticipe une stagnation du titre en Bourse. L’action perd désormais 47% depuis le début de l’année.


Eutelsat et OVHcloud

Eutelsat et OVHcloud reculent en Bourse. Le premier abandonne 3,35% à 2,31€, le second cède 0,21% à 14€, après l’annonce de leur intégration au SBF 120 et au CAC Mid 60 à compter du 23 juin. Cette recomposition actée par Euronext entraîne la sortie de Beneteau et de Maurel & Prom, remplacés par ces deux acteurs du numérique. Malgré cette promotion, les deux titres éligibles au PEA-PME, ne parviennent pas à en tirer parti. La prudence des investisseurs domine, freinée par des arbitrages techniques.


Le résultat du vendredi : Le pétrole flambe

Les frappes israéliennes menées dans la nuit contre des installations militaires et nucléaires en Iran ont fait bondir les cours du pétrole de plus de 10%. Le baril de Brent a brièvement atteint 76$ (75$ pour le WTI). L’Iran ne représente que 3% à 4% de l’offre mondiale mais les craintes d’un blocage du détroit d’Ormuz, passage stratégique pour 20% des exportations mondiales d’or noir, ont provoqué cette forte hausse. C’est la prime de risque géopolitique (voir lexique).

Cette flambée des prix intervient alors que le dollar chute face à l’euro, atteignant son plus bas niveau depuis novembre 2021 (1,16$ pour 1€). En cause, les revirements de Donald Trump sur sa politique commerciale, entre ouverture avec la Chine et menaces de nouveaux droits de douane, ainsi qu’un budget américain creusant le déficit. Trump souhaite une dévaluation monétaire, Marc vous en parlait ce matin. Si l’impact sur les prix à la pompe reste incertain, l’instabilité géopolitique et monétaire ajoute une pression supplémentaire sur l’économie mondiale.


Le monde d'après : 14 milliards pour dompter l'IA

Meta change de dimension dans la course à l’intelligence artificielle. Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg annonce un investissement massif dans Scale AI, une pépite californienne spécialisée dans l’optimisation des données d'entraînement des modèles d’IA. Valorisé 29 milliards de dollars, Scale AI voit Meta prendre une participation potentiellement proche de 49%, pour un montant estimé à plus de 14 milliards, soit le plus gros investissement de Meta depuis WhatsApp en 2014.

Mais au-delà des chiffres, c’est la stratégie qui intrigue. En attirant Alexandr Wang, fondateur de Scale AI, au sein de ses équipes, Meta entend accélérer dans le domaine de la “superintelligence”, ce stade ultime de l’IA qui dépasserait les capacités humaines. Un nouveau laboratoire de recherche dédié est dans les tuyaux, incarnant l’ambition du groupe de redevenir un leader crédible sur le terrain de l’IA générative.

Cette opération traduit un tournant : les données sont désormais aussi stratégiques que les modèles de langage. Et dans cette bataille, les talents valent des milliards. Derrière les géants de la tech, les investisseurs peuvent aussi tirer leur épingle du jeu.


Le lexique : La prime de risque géopolitique

La prime de risque géopolitique est un surcoût exigé par les investisseurs pour compenser l'incertitude liée aux tensions ou événements politiques internationaux (guerres, sanctions, instabilité gouvernementale etc.). Elle se traduit par une baisse de valorisation des actifs ou une hausse des taux exigés pour investir dans les zones concernées.

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