Les marchés : Un rebond fragile
Le CAC 40 finit la semaine dans le vert, en gain de 0,48% ce vendredi à 7 590 points, grâce aux propos de Donald Trump. Après avoir soufflé le froid, il souffle le chaud ! Trump repousse sa décision concernant une éventuelle intervention militaire contre les sites nucléaires iraniens, se donnant un délai de deux semaines.
Cette posture apaise temporairement les marchés. Bien sûr, une intervention n’est pas du tout écartée, d’autant que Trump peut comme à son habitude rapidement changer d’avis. D’ailleurs, aucun signe concret de désescalade n’est perceptible à ce stade. Avec ce petit rebond, le CAC limite ses pertes à 1,24% sur la semaine et à un peu moins de 2% depuis le déclenchement du conflit il y a une semaine jour pour jour. Retrouvez ici les niveaux à surveiller sur l’indice français dans les prochaines séances.
Verdict du sondage d’hier soir. Les avis sont plutôt partagés sur l’impact qu’aura la guerre Israël-Iran sur la Bourse. Jugez-en par vous-même : 27% des sondés estiment que le conflit va devenir crucial pour les actions. 34% pensent que non. Et 39% ne se prononcent pas, le sujet étant trop imprévisible. Merci à tous pour votre participation. Qu’en est-il des précédents chocs ?
Les chocs géopolitiques (guerre en Ukraine, tensions Chine–États-Unis, conflit au Moyen-Orient) provoquent souvent des secousses immédiates sur les marchés boursiers : aversion au risque, repli sur les valeurs refuges (or, dollar, dette souveraine), chute des indices et flambée de la volatilité.
Toutefois, l’impact boursier est généralement de courte durée. Passé le choc initial, les marchés réintègrent rapidement les fondamentaux économiques. Seuls les conflits prolongés ou structurels (comme la guerre commerciale sino-américaine) ont durablement pesé sur certains secteurs. En somme, la Bourse réagit vite, mais oublie presque tout aussi vite !
Les valeurs : Eutelsat, Verallia et LightOn
Eutelsat
Encore Eutelsat ! Nous vous parlions hier soir de sa hausse de près de 15%. Le titre continue de faire la Une aujourd’hui avec une nouvelle explosion journalière de +30,81% à 3,71€. Et ce n’est pas intuitif car le groupe annonce une augmentation de capital de 1,35 milliard d’euros. Ce plan massif, équivalant à la capitalisation boursière du groupe, aurait normalement dû peser sur le titre en raison de la dilution pour les actionnaires. Mais le marché réagit à une structure de financement mieux encadrée qu’escompté : l'État français, le conglomérat indien Bharti, CMA CGM et le Fonds stratégique de participation s’engagent à hauteur de 716 millions d’euros dans une première phase, au prix de 4€ l’action, soit une prime de 40%. L'État va prendre 30% du capital.
Seuls 250 millions environ restent à lever sur le marché. De quoi rassurer les investisseurs, notamment les vendeurs à découvert (voir lexique), qui se sont empressés de racheter leurs positions, alimentant la hausse. Autre soutien au titre : les investisseurs particuliers, très présents ces derniers mois, misent sur le potentiel stratégique de la connectivité satellitaire en matière de défense. Une thématique confortée par la signature d’un contrat avec le ministère des Armées, dont nous vous parlions hier. Reste à savoir si l’euphorie survivra à la dilution à venir. Pour l’heure, Eutelsat profite d’un alignement favorable, entre soutien étatique, spéculations géopolitiques et engouement boursier. Depuis le début de l’année, le titre gagne désormais 61%.
Verallia
Des nouvelles de l’OPA de Verallia. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a validé l’offre publique d’achat déposée par BW Gestão de Investimentos (BWGI) sur l’entreprise française spécialisée dans l'emballage pour les boissons et les produits alimentaires. Cette opération, lancée avec le concours du Crédit Agricole et de Bank of America Europe, sera ouverte du 23 juin au 25 juillet.
L’OPA, volontaire et sans retrait obligatoire prévu, propose un prix de 30€ par action, dividende inclus. BWGI, déjà premier actionnaire avec 28,8% du capital de Verallia, souhaite renforcer sa position. Bpifrance, deuxième actionnaire, prévoit d’apporter environ la moitié de sa participation. Euronext Paris précisera prochainement les modalités pratiques de l’opération. L’action gagne 0,36% ce soir, à 28,22€ (+16% en 2025).
LightOn
Le spécialiste français de l’intelligence artificielle regagne du terrain en Bourse après l’annonce d’un contrat majeur avec Sodern, filiale d’ArianeGroup. Elle déploiera la plateforme d’IA générative Paradigm dans l’ensemble de ses activités, privilégiant une solution souveraine et sécurisée adaptée aux secteurs sensibles comme la défense et le spatial. Après une chute marquée en juin, l’action LightOn bondit de 26,01% ce vendredi, à 10,95€, proche de son prix d’introduction de 10,35€ en novembre 2024. Elle est éligible au PEA-PME.
Cette bonne nouvelle pourrait raviver l’intérêt pour la société, qui ambitionne un chiffre d’affaires récurrent annuel de 6 millions d’euros d’ici fin 2026. Paradigm permettra aux 450 employés de Sodern de tirer parti de l’IA pour des usages techniques à forte valeur ajoutée, tout en garantissant la sécurité des données. Cette signature illustre l’importance croissante des solutions européennes d’IA dans un contexte de souveraineté numérique et de tensions transatlantiques, qui profite aussi à d'autres acteurs comme OVH et Eutelsat.
Marc Fiorentino a récemment échangé avec Laurent Daudet, le Directeur général délégué de LightOn pour une présentation de cette pépite française. C’est à découvrir ici !
Le résultat du vendredi : +28%* en 2025, +2,4%* en juin
Avec les tensions géopolitiques et économiques actuelles, vous êtes nombreux à nous questionner sur l’or. On en profite pour faire un petit point d’étape ce soir. D’ailleurs, nous avons créé un dossier spécial dans notre édition du week-end sur nos 10 meilleurs conseils pour adapter votre portefeuille au risque de décrochage des marchés. Ne le ratez pas !
Comme toujours, l’or s’impose comme refuge ultime face aux incertitudes mondiales. Depuis le début de l’année, son cours a bondi de 28%, atteignant le seuil historique des 3 500 dollars l’once en avril, et s’établissant ce 20 juin autour des 3 370 dollars. Sur trois ans, sa valeur a presque doublé, éclipsant les performances du franc suisse, du yen ou des bons du Trésor américain, les autres refuges incontournables. Pour ce seul mois de juin, sa hausse s’élève à 2,4%.
Ce regain d'intérêt s’explique par son caractère apolitique et sa rareté naturelle. L’or n’est émis par aucun État et échappe aux risques géopolitiques comme le rappelle le World Gold Council. Dans un contexte de dettes publiques extrêmement élevées et de tensions commerciales, la reine des valeurs refuges rassure par sa stabilité, bien qu’elle ne génère ni rendement, ni coupon.
Les banques centrales alimentent également cette dynamique en accumulant plus de 1 000 tonnes d’or pour la troisième année consécutive. En parallèle, le Bitcoin, souvent surnommé « l’or digital », attire également certains États, comme le Salvador ou le Bhoutan, qui bâtissent leurs propres réserves.
Le monde d'après : 16 milliards d'identifiants !
C’est une fuite d’une ampleur inédite. D’après le site spécialisé Cybernews, près de 16 milliards d’identifiants de connexion, incluant des données issues de géants comme Apple, Google, Facebook ou encore Telegram, sont désormais entre les mains de cybercriminels. Les experts parlent d’un plan d’exploitation massif, et non d’un simple incident isolé.
Depuis le début de l’année, 30 bases de données volées ont été mises en ligne, certaines contenant des milliards d’identifiants. Ce qui inquiète particulièrement les experts, c’est la fraîcheur des données, qui les rend immédiatement exploitables pour des attaques ciblées : usurpation d’identité, accès à des comptes bancaires, phishing sophistiqué…
Même les services gouvernementaux et certaines entreprises démunies face à l'absence d’authentification multifactorielle sont potentiellement exposés. Les conséquences de cette fuite record restent pour l’instant difficiles à mesurer, mais pourraient affecter des millions d’utilisateurs dans le monde.
Quelques conseils. Par précaution, n’oubliez pas de changer régulièrement les mots de passe de vos comptes les plus sensibles (banque, email principal, réseaux sociaux etc.). Pensez aussi à utiliser un gestionnaire de mots de passe et à activer la double authentification (mot de passe et SMS) sur vos sites préférés.
Cette fuite record met une nouvelle fois en lumière les vulnérabilités informatiques. Les cyber-risques ne sont plus exceptionnels, ils sont systémiques. Et face à cette menace croissante, certains acteurs tirent leur épingle du jeu. Des entreprises comme CrowdStrike, Palo Alto Networks, Zscaler ou Fortinet bénéficient d’une demande mondiale en forte hausse.
Le lexique : Les vendeurs à découvert
Les vendeurs à découvert sont des investisseurs qui parient sur la baisse d’un actif financier. Ils empruntent des actions (ou d'autres titres) pour les vendre immédiatement, dans l’espoir de les racheter plus tard à un prix inférieur, réalisant ainsi un profit sur la différence. Cette stratégie est risquée, car si le cours monte, les pertes peuvent être potentiellement illimitées.