Les marchés : Les records de Wall Street
Alors que Wall Street enchaîne les records, la Bourse de Paris reste à la traîne. Ce lundi, le CAC 40 cède 0,33%, à 7 666 points, loin de son sommet historique de mai dernier à plus de 8 250 points. En cause, l'attentisme des investisseurs avant une semaine chargée en statistiques économiques, dont le rapport sur l’emploi américain attendu jeudi. Si le S&P 500 a récemment battu ses précédents records, porté par l’optimisme des marchés mondiaux, Paris marque le pas. Certains secteurs comme l'automobile pèsent sur l’indice : Renault et Stellantis chutent de plus de 2% aujourd'hui. À l’inverse, L’Oréal brille avec une hausse de 2,2%, meilleure performance du jour.
Le S&P 500 et le Nasdaq ont en effet franchi de nouveaux sommets historiques, portés par le rebond des géants technologiques et l’apaisement des tensions commerciales. Les Sept Magnifiques (Nvidia, Apple, Microsoft, Amazon, Meta, Tesla et Alphabet) ont largement contribué à ce regain d’optimisme, stimulés par de solides résultats et des perspectives favorables dans l’IA. La détente sur les taux d’intérêt, le retrait d’une surtaxe menaçant les entreprises étrangères, la fragile stabilisation géopolitique au Moyen-Orient et des signaux d’ouverture sur le front commercial américain ont également rassuré les marchés.
Mais cette euphorie masque de nombreuses fragilités. En réalité, le S&P n’aurait pas atteint un énième record si ses valeurs étaient exprimées en euros ou en or, en raison de la faiblesse actuelle du dollar (le dollar perd 13% face à l’euro depuis le début de l’année). La consommation américaine ralentit, le marché immobilier donne des signes de tension et la confiance des ménages reste relativement faible. C’est le grand ralentissement ! Par ailleurs, la valorisation des actions américaines est très élevée, et la dette publique pourrait peser sur les taux à venir.
Selon plusieurs bureaux d’analyse, dont ceux de Bank of America et d’Oddo BHF, les attentes de croissance des bénéfices apparaissent trop optimistes pour les trimestres à venir, tandis que les flux d’investissements privilégient depuis le début de l’année l’Europe au détriment des États-Unis. Autant de raisons qui incitent à la prudence face à un rallye boursier qui pourrait ne pas durer.
Les valeurs : Exail Technologies, Vallourec et Ateme
Exail Technologies
Exail Technologies, ex-Groupe Gorgé, s’impose de plus en plus comme un acteur clé de la robotique autonome et des systèmes de navigation. Avec une envolée de plus de 460% de son action depuis le début de l’année, l’ETI française attire autant qu’elle intrigue, dans un contexte géopolitique favorable au réarmement européen. Dernier fait marquant : la commande record de cinq drones de surface par une marine européenne non identifiée, destinés à des missions de renseignement maritime. Dotés d’une autonomie de dix jours et équipés de capteurs sophistiqués, ces appareils renforcent le positionnement d’Exail dans les programmes de surveillance et de connaissance du domaine maritime.
Malgré une baisse vendredi de 6,8% en Bourse liée à des prises de bénéfices et des craintes infondées sur la concurrence, les bureaux d’analyse restent confiants. TP ICAP Midcap maintient sa recommandation à l’achat avec un objectif de cours à 104€, tandis qu’Oddo BHF vise désormais 120€, saluant la montée en puissance de la société sur le marché antimines. Exail, fort de son carnet de commandes et du soutien européen à la défense, apparaît comme un acteur incontournable de la modernisation navale sur le Vieux Continent. Le titre gagne aujourd’hui 13,40%, à 99€.
Vallourec
Vallourec a annoncé aujourd’hui avoir reçu une commande majeure de la part d’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) pour la livraison de plus de 30 000 tonnes de tubes en acier carbone et d’accessoires associés dotés de connexions premium. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un accord à long terme entre les deux groupes. La production sera répartie entre plusieurs sites de Vallourec au Brésil, en Chine et en Indonésie. Vallourec gagne 2,88% à la clôture, à 15,70€ (-4% en 2025). Retrouvez ici notre opération de court terme sur le titre.
Ateme
Attention, pépite ! Vous pensez que lancer une série sur Netflix ou Disney+, c’est aussi simple qu’un clic sur « play » ? En coulisses, il y a tout un concentré de technologies… et derrière, une pépite française méconnue : ATEME. Marc Fiorentino a reçu son patron, Michel Artières, pour parler compression vidéo, pubs ciblées, réalité virtuelle… et aussi de stratégie, du chiffre d'affaires et du potentiel du titre en Bourse. Une French Tech qui façonne le streaming de demain… sans qu’on le sache vraiment. Son action est éligible au PEA-PME.
L'agenda du lundi : Un calendrier chamboulé
Cette semaine, une nouvelle batterie d’indices PMI d’activité économique sera dévoilée. Le véritable temps fort aura lieu exceptionnellement jeudi après-midi, et non vendredi, avec la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, source habituelle de spéculation sur la politique monétaire de la Fed. Ce vendredi, Wall Street sera en effet fermée, en raison de la fête nationale américaine.
La séance de jeudi sera écourtée, les volumes boursiers devraient donc être assez réduits en cette fin de semaine. Le marché espère aussi que des négociations commerciales vont aboutir entre les États-Unis et leurs partenaires. La date limite du 9 juillet, fixée par Trump, approche à grands pas mais il a déjà évoqué un possible report. À suivre !
Demain à la Une : Inflation de la zone euro
Demain, les derniers chiffres de l’inflation européenne seront publiés. Le marché table sur un taux de 2% sur un an en juin, en légère progression par rapport aux 1,9% de mai. Au programme également, des indices d’activité industrielle, en Europe et aux États-Unis. D’un point de vue technique, les acheteurs devraient à nouveau viser les 7 725 et 7 800 points sur le CAC 40 à court terme. Les objectifs des vendeurs sont à 7 660 et 7 575 points.
Le monde d'après : La renaissance boursière de Meta
Trois ans après avoir touché le fond en Bourse, Meta signe un retour fracassant sur les marchés. L’action du groupe dirigé par Mark Zuckerberg a grimpé de près de 750 % depuis son point bas de novembre 2022, atteignant désormais 741$. Longtemps critiquée pour ses investissements jugés excessifs dans le métavers, l’entreprise est aujourd’hui encensée pour sa stratégie offensive et rentable dans l’intelligence artificielle.
Après une « année de l’efficacité » marquée par 21 000 suppressions de postes, une réduction drastique des coûts et le lancement d’un dividende, Meta a retrouvé les faveurs de Wall Street. Son modèle d’IA open source Llama, désormais à la version 4, est salué pour sa performance et sa capacité à générer des revenus publicitaires additionnels grâce à des formats personnalisés et multimodaux.
La société domine ainsi les Sept Magnifiques en 2025 avec une performance boursière de +27%, devant Nvidia et Microsoft. Son assistant IA déployé dans WhatsApp et Messenger, déjà utilisé par un milliard de personnes, pourrait devenir la porte d’entrée vers des usages à haute valeur ajoutée. Les investisseurs y voient un puissant relais de croissance encore sous-estimé par le marché.
Meta s’impose ainsi comme le groupe tech ayant le mieux monétisé l’IA à ce jour, tout en poursuivant des investissements massifs (comme les 14,8 milliards de dollars engagés dans Scale AI, pour consolider son avance. De vilain petit canard à champion de la tech, le revirement est aussi impressionnant que stratégique.
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Le lexique : Les actions défensives
Les actions défensives sont des titres d’entreprises opérant dans des secteurs peu sensibles aux cycles économiques, comme la santé, l’agroalimentaire, les services publics ou les produits de première nécessité. Leur chiffre d’affaires reste relativement stable en période de crise, car la demande pour leurs biens ou services reste constante. Moins volatiles que les actions cycliques, elles offrent généralement des dividendes réguliers et sont prisées des investisseurs cherchant à protéger leur portefeuille lors des phases de repli des marchés.