Les marchés : 15 jours plus tard...
Paris rebondit. Après quinze jours d’atonie, la Bourse de Paris signe un sursaut bienvenu ! Le CAC 40 grimpe d’1,44% ce soir et clôture à 7 878 points. Un bond inattendu, porté par un regain d’optimisme autour des droits de douane. Les investisseurs parient que Trump n’ira pas au bout de ses menaces. Hier, le président américain a pourtant affirmé qu’il ne repousserait pas l’échéance du 1er août pour l’entrée en vigueur de ses surtaxes douanières.
Dans la foulée, il a encore ajouté de la confusion en évoquant une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés, mais en précisant qu’il attendrait un an avant de l’appliquer… Même ambiguïté côté cuivre, avec la menace de droits de douane supplémentaires de 50%. On en reparle dans la suite de cette édition.
Pour l’heure, les marchés refusent d’y croire. Les places mondiales saluent même la « gentillesse » de l’Union européenne, selon les mots de Trump, après son échange avec Ursula von der Leyen. Gentillesse, pour ne pas dire absence de courage politique. Bref, pour les marchés Trump aboie mais ne mordra pas. Le scénario d’une guerre commerciale tous azimuts semble donc écarté… jusqu’au prochain épisode.
Un grand merci à tous pour vos réponses d’hier soir ! Vos avis et suggestions nous aident vraiment à affiner notre Journal de la Bourse pour qu’il colle au mieux à vos attentes.
LES VALEURS : ESSILORLUXOTTICA
Nous vous en parlions sur WhatsApp, le titre d’Essilorluxottica s’envole de 5,64% ce mercredi, à 252,90€, porté une information majeure. Meta aurait acquis près de 3% du capital du groupe franco-italien, pour un montant estimé à 3 milliards d’euros. L’information, révélée par Reuters et Bloomberg, ravive l’enthousiasme autour du partenariat stratégique noué entre les deux groupes dans les lunettes connectées. Cette opération, encore non confirmée officiellement, s’inscrit dans la continuité d’une collaboration initiée en 2021 avec le lancement des "Ray-Ban X Meta".
Meta envisagerait d’augmenter progressivement sa participation jusqu’à 5%, témoignant de sa confiance dans les perspectives offertes par les "smartglasses". Pour les bureaux d’analyse, cette prise de participation renforce la légitimité technologique d’Essilorluxottica dans un secteur en pleine mutation. Toutefois, certains comme UBS ou Bernstein mettent en garde contre une intensification de la concurrence (Google, Apple) et le risque que les lunettes connectées cannibalisent les ventes traditionnelles. La publication des résultats semestriels le 28 juillet devrait offrir un éclairage attendu sur la dynamique de ce partenariat et les performances des dernières innovations comme les Oakley Meta. Depuis le début de l’année, l’action gagne 7%. Retrouvez ici notre objectif de long terme.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
L'action Société Générale continue son envolée à la Bourse de Paris. En hausse de 4,02% ce lundi à 52€, elle porte son gain annuel à 90%, soit la meilleure performance du CAC 40 depuis le début de l’année. Selon Bank of America, la banque dirigée par Slawomir Krupa devrait annoncer de bons résultats semestriels le 31 juillet, grâce notamment à la rentabilité retrouvée de sa banque de détail en France.
La banque américaine anticipe également un relèvement des objectifs de rentabilité pour 2025 et 2026, ainsi que le lancement d’un programme de rachats d’actions, sous réserve du feu vert de la BCE. Société Générale pourrait ainsi porter son objectif de ROTE (voir lexique) au-delà de 9% dès 2025. C’est un indicateur-clé pour les banques. Royal Bank of Canada, également optimiste, s’attend à une hausse de la distribution de capital, tout en jugeant que ces perspectives sont déjà intégrées dans les cours actuels, désormais supérieurs à 50€ l’action pour la première fois depuis mai 2017.
LE COIN DES SMALLS:
SEMCOLundi soir, nous vous parlions de Semco. Aujourd’hui, le titre éligible au PEA-PME signe un envol de 46,67% à 22€ pour son premier jour de cotation, marquant un départ remarqué sur Euronext Growth après plus de six mois sans nouvelle introduction à la Bourse de Paris. Spécialiste des composants stratégiques pour la fabrication de semi-conducteurs de nouvelle génération, le groupe a bouclé une opération sursouscrite 5,6 fois, preuve d’un fort appétit des investisseurs institutionnels comme particuliers.
L’introduction vise à accélérer la production, financer l’expansion internationale et renforcer la présence du groupe en Chine d’ici 2026, tout en gardant le cœur de la fabrication en France. Avec un chiffre d’affaires de 26,4 millions d’euros en 2024, Semco vise déjà 33 millions en 2025, pour dépasser 55 millions à l’horizon 2028, avec une rentabilité en progression. Pour son PDG Laurent Pélissier, cette étape doit consolider l’ambition industrielle française au service de marchés stratégiques comme l’IA, la défense et la santé.
LE POINT SECTORIELLa Fevad (fédération du e-commerce et de la vente à distance) a dévoilé l’édition 2025 des Chiffres clés du e-commerce. Cette publication dévoile les grandes tendances du commerce en ligne en France. Dans l’édition précédente, le e-commerce avait atteint les 159,9 milliards d’euros en 2023, faisant de la France le deuxième plus grand marché e-commerce en Europe.
Retrouvez ici l’analyse d’Euroland Corporate.
LA RECOMMANDATION DU JOUR : NOUVEAU PRODUIT STRUCTURÉ !
Titre de créance complexe de droit français présentant un risque de perte en capital partielle ou totale en cours de vie.
Lancé hier, découvrez M Ambition 10, un produit structuré émis par Natixis SI.
Avec M Ambition 10, vous pouvez espérer obtenir un gain de 10%** par an sous conditions et en contrepartie d’un risque de perte en capital. Le versement de ce gain peut intervenir en cours de vie ou à l’échéance du produit (au bout de 10 ans) selon le niveau de l’indice boursier de référence.
Investissez maintenant et soyez rémunéré à 2,50% annuel pendant toute la période de commercialisation.
En quelques clics, demandez-nous une documentation gratuite sur ce tout nouveau produit structuré :
>> Je demande une documentation gratuite
L'ÉVÉNEMENT DU MERCREDI : CUIVRE : RECORD HISTORIQUE
Les cours du cuivre flambent à New York ! Hier, ils ont atteint un sommet historique à 5,89$ la livre en séance (environ 454 grammes), avant de clôturer à 5,69$. C’est un record depuis 1969. Ce bond de 13% en une seule séance fait suite à l’annonce de Trump d’une possible surtaxe de 50%, applicable dès août, sur les importations du métal industriel.
Objectif affiché : relocaliser la production aux États-Unis. Plus de la moitié de la demande intérieure est actuellement couverte par les importations. Le marché du cuivre, déjà en forte hausse depuis le début de l’année (+37%), voit cette initiative comme un tournant majeur. Citigroup prédit une mise en œuvre imminente, susceptible de geler les expéditions vers les États-Unis pour le reste de 2025.
En parallèle, Trump menace aussi le secteur pharmaceutique avec des droits de douane pouvant atteindre 200% sur les médicaments importés. Les investisseurs restent prudents : Sanofi et Astrazeneca sont à l’équilibre aujourd’hui, tandis que GSK gagne du terrain. Comme bien souvent ces derniers mois, les bureaux d’analyse estiment qu’il s’agit surtout d’une stratégie de pression dans le cadre des négociations commerciales. Du bluff. Affaire à suivre !
LE MONDE D'APRÈS : 4 000 MILLIARDS !
Nvidia vient de franchir une nouvelle étape symbolique. Le géant américain des semi-conducteurs est devenu le premier groupe coté à dépasser les 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. C’est un véritable tournant historique. Cette performance fait écho à l’explosion de la demande pour ses puces, indispensables au développement de l’intelligence artificielle générative.
Depuis trois ans, l’essor de l’IA propulse ses revenus (+126% sur le dernier exercice) et son bénéfice net (+286%), soutenant une envolée boursière de +955% sur trois ans. Pour les investisseurs, la dynamique reste solide malgré quelques secousses liées aux restrictions d’exportation vers la Chine ou à la concurrence naissante de DeepSeek, une start-up chinoise.
Les dernières publications financières ont d’ailleurs rassuré le marché. Au premier trimestre, Nvidia a affiché 44,1 milliards de dollars de revenus, bien au-dessus des prévisions. Pour le trimestre en cours, le groupe anticipe 45 milliards, un résultat jugé robuste malgré 8 milliards de manque à gagner liés aux barrières commerciales américaines.
Les bureaux d’analyse estiment que la demande mondiale demeure historique, notamment grâce à l’adoption croissante de ses puces de dernière génération Blackwell, plus performantes et moins énergivores. Bank of America a d’ailleurs relevé son objectif de cours, voyant dans Nvidia le moteur d’un « supercycle » de l’infrastructure IA pour la prochaine décennie. Jensen Huang, le patron visionnaire, confirme la tendance. Pour lui, la société n’en serait qu’au début d’une vague d’opportunités de plusieurs milliards de dollars, autour de l’IA et de la robotique.
Le 9 avril dernier, nous avions recommandé l’achat de Nvidia à 99$ à la Communauté Bourse Privée. Ce soir, l’action cote 163$. Retrouvez ici notre analyse initiale et notre objectif de cours, rehaussé à deux reprises.
Pas encore abonné ?
>> Testez gratuitement Meilleurtaux Bourse Privée
DEMAIN À LA UNE : L’INFLATION ALLEMANDE
Deux publications économiques de second ordre sont au programme de ce jeudi : l’inflation de l’Allemagne et les inscriptions hebdomadaires au chômage américain. Le marché s’attend à ce que l’inflation allemande retombe à 2% sur un an en juin, contre 2,1% en mai, soit l’objectif de la BCE. D’un point de vue technique, les acheteurs devraient viser les 7 925 points et le niveau symbolique des 8 000 dans les prochaines séances, en cas de poursuite de la hausse. Les objectifs des vendeurs sont fixés sur les 7 800 et 7 725.
LE LEXIQUE : LE ROTE
Le ROTE (Return On Tangible Equity), ou retour sur fonds propres tangibles, est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une banque. Dans le secteur bancaire, où les bilans sont souvent gonflés par des acquisitions ou des actifs immatériels, le ROTE donne une vision plus réaliste de la capacité d’une banque à générer des profits avec le capital réellement "utilisable" par les actionnaires.
Il permet ainsi de comparer plus objectivement la performance entre établissements financiers. Un ROTE élevé indique que la banque utilise efficacement ses capitaux pour créer de la valeur, ce qui rassure les investisseurs et renforce sa crédibilité sur les marchés. C’est aussi un indicateur clé pour fixer des objectifs stratégiques et piloter la rentabilité à moyen terme.