Les marchés : Trump rallume le feu
La Bourse de Paris termine la semaine sur une note plus fébrile. Après plusieurs séances de hausse, l’indice CAC 40 cède 0,92% ce vendredi à 7 829 points, affichant néanmoins une hausse hebdomadaire de 1,7%. En toile de fond, le spectre d’une nouvelle escalade commerciale secoue (encore !) les marchés mondiaux. Trump a relancé la machine protectionniste en annonçant une surtaxe de 35% sur les importations canadiennes à partir du 1er août. Le ton se durcit aussi vis-à-vis de l’Europe, à qui le président américain promet un courrier d’avertissement pour intensifier la pression. Wall Street évolue aussi dans le rouge, avec des indices qui reculent de 0,2% à 0,7%.
Ce revirement brutal fait ressurgir des craintes que les investisseurs avaient reléguées au second plan. Le scénario d’un retour en force de tensions tarifaires ravive le risque d’un renchérissement des coûts de production et de nouvelles pressions sur les marges des entreprises. Les actions les plus exposées à ce risque sont fortement sanctionnées ce soir, comme Stellantis (-4,5%), dernier du CAC.
Dans cet environnement sous tension, le Bitcoin atteint un nouveau record historique, autour des 119 000$, porté par des flux massifs d’achats institutionnels qui assèchent l’offre sur les plateformes d’échange. Entre guerre commerciale et marché crypto sous stéroïdes, le cocktail du moment est explosif. Et les investisseurs européens ont préféré jouer la prudence en cette fin de semaine.
Les valeurs : Nexans, Kaufman & Broad et Ekinops.
Nexans
Goldman Sachs redevient optimiste sur Nexans ! Après plus d’un an en position neutre, la banque américaine a relevé sa recommandation à l’achat aujourd’hui, visant désormais un cours de 125€, soit un potentiel de hausse de près de 15%. Ce revirement s’appuie sur la reprise du carnet de commandes, le bon positionnement du groupe sur le plan de relance allemand, et une croissance attendue supérieure à celle du secteur.
Le titre, bien que peu réactif sur la séance (+0,55% à 110,60€), surperforme la Bourse de Paris. Nexans, deuxième acteur européen de la transmission par câble, reste par ailleurs relativement protégé des incertitudes chinoises et américaines. La valorisation jugée assez faible et l’apaisement des inquiétudes liées à un contrat sensible entre la Grèce et Chypre renforcent également l’analyse positive de Goldman Sachs. Depuis le début de l’année, Nexans gagne 6% en Bourse.
Kaufman & Broad
Le promoteur immobilier Kaufman & Broad a publié des résultats semestriels conformes aux attentes, confirmant ses objectifs annuels malgré un marché de l’immobilier encore sous tension. Pour autant, le marché est déçu de l’absence de bonnes surprises. Sur la période décembre 2024 - mai 2025, le chiffre d’affaires progresse de 10,4% à 499,4 millions d’euros, porté notamment par un rebond du segment tertiaire. La structure financière reste solide, avec une trésorerie nette de 390,7 millions d’euros.
Le groupe bénéficie d’un délai de vente bien inférieur à la moyenne du marché et enregistre un rebond des primo-accédants, favorisé par la baisse des taux. Kaufman & Broad anticipe une hausse de 5% de son chiffre d’affaires annuel et maintient ses objectifs de marge. Globalement, ce sont des résultats attendus par les bureaux d’analyse. Oddo BHF reste neutre sur le titre (objectif : 32,5€), tandis que TP ICAP Midcap recommande l’achat (objectif : 39 €). À la Bourse de Paris, l’action perd 4,95% ce soir, à 31,65€ (-3% en 2025).
Ekinops
Retour à la réalité pour Ekinops. Ce soir, le titre éligible au PEA-PME chute de 14,68% à 4,21€, plombé par des résultats jugés décevants et un manque de visibilité financière. L’action préserve 14% de gain depuis le début de l’année. Le spécialiste des solutions de connectivité réseau a publié un chiffre d’affaires en recul de 2% au deuxième trimestre à 28,7 millions d’euros, en dessous des attentes du marché.
Si l’activité Transport optique rebondit (+42%) grâce à plusieurs projets en Europe, les ventes de solutions d’Accès plongent de 23%, pénalisées par la baisse des commandes de son principal client français après l’effet des Jeux Olympiques. Oddo BHF reste confiant, saluant des fondamentaux jugés solides malgré une visibilité encore réduite. Alors, faut-il encore y croire ?
Découvrez notre avis détaillé ici.
La recommandation du jour : Encore un short !
On finit la semaine avec un nouveau conseil boursier. Comme celui d’hier, nous tablons sur la baisse d’une action. Mais cette fois, elle est relativement méconnue. Nous visons un gain de plus de 13%* grâce au turbo recommandé, à horizon un mois. Nous vous en parlions sur WhatsApp, notre cible montre des signes d’essoufflement intéressants.
Actuellement, nous avons sept opérations dans notre portefeuille spéculatif de court terme : quatre à la hausse, trois à la baisse. La semaine prochaine, nous proposerons à la Communauté Bourse Privée de nouvelles opportunités, dont une à long terme !
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Le résultat du vendredi : La pression monte...
Les tensions s’accentuent sur la dette française. Ce vendredi, le rendement de l’obligation à 30 ans a franchi les 4,2%, un niveau inédit depuis la crise de la zone euro en 2011. En cause, un regain d’appétit pour le risque sur les marchés, mais aussi des doutes persistants sur la soutenabilité des finances publiques tricolores.
Si la hausse des taux touche aussi l’Allemagne, la France inquiète bien sûr davantage les investisseurs. Outre la stabilité politique exemplaire de l’Allemagne, la dette publique française représente environ 114% du PIB et devrait atteindre les 116% d'ici la fin de l'année selon la Commission européenne. C'est presque moitié moins pour nos voisins allemands, le ratio d'endettement est d'environ 64% actuellement…
Par ailleurs, la faiblesse de la demande étrangère pour les dettes françaises de longue maturité, le déficit public élevé (5,8% du PIB en 2024) et l’instabilité politique renforcent la pression. Les écarts de taux avec les pays du Sud de l’Europe, qui améliorent progressivement leurs finances, tendent à se réduire.
Dans ce contexte, les banques Barclays et Morgan Stanley pointent un climat politique fragile et des négociations budgétaires à haut risque à l’automne, alimentant les craintes d’une dégradation de la note de crédit française. Après de trop nombreuses années d’inaction et de gabegie totale, la pression monte et la sanction ne semble plus très loin…
Le monde d'après : Nuages à prix cassés
Google s’apprête à marquer un tournant stratégique dans ses relations avec l’administration américaine. Selon le Financial Times, le groupe finaliserait dans les prochaines semaines un accord majeur pour fournir des services cloud au gouvernement fédéral, dans le cadre d’une vaste opération de réduction des dépenses publiques impulsée par l’administration Trump.
En avril, Google avait déjà consenti une remise de 71% sur ses suites bureautiques aux agences fédérales, générant une économie potentielle de 2 milliards de dollars. Oracle, de son côté, propose désormais des rabais de 75% sur ses logiciels sous licence et de fortes réductions sur son cloud jusqu’en novembre.
Microsoft Azure et Amazon Web Services devraient emboîter le pas avec des tarifs préférentiels. C’est la guerre des prix ! Derrière ces baisses massives, l’administration Trump entend renégocier tous azimuts pour réduire les coûts sur les prestations technologiques, les conseils et même les contrats de covoiturage.
Cette offensive budgétaire intervient dans un contexte de rapprochement entre la Silicon Valley et l’exécutif américain. Les grands patrons de la tech, de Sundar Pichai à Mark Zuckerberg, multiplient les signaux en direction de la Maison Blanche, tandis qu’Oracle et son PDG Larry Ellison consolident leurs liens avec Trump.
L’histoire récente rappelle que la gestion du cloud public est un enjeu stratégique pour Washington. Sous Biden, le projet Jedi a été remplacé par un contrat colossal de 9 milliards de dollars répartis entre Amazon, Microsoft, Oracle et Google. Au-delà de l’enjeu financier, c’est toute la bataille pour le contrôle des infrastructures numériques de l’État fédéral qui se joue.
Cloud, cybersécurité, IA : la tech s’impose plus que jamais comme un relais d’influence pour les grands noms du secteur.
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Le lexique : Long et short
En Bourse, être "long" signifie détenir une position à l'achat sur un actif financier (comme une action, une obligation ou une devise) dans l'espoir que sa valeur augmente. L'investisseur achète l'actif et prévoit de le revendre plus tard à un prix supérieur afin de réaliser une plus-value. C'est la stratégie traditionnelle d'investissement, fondée sur une anticipation de tendance haussière.
À l'inverse, être "short" (ou prendre une position courte) consiste à vendre un actif que l'on ne possède pas, généralement en l'empruntant, dans l'espoir que sa valeur baisse. L'investisseur parie sur la baisse du cours : il vend l'actif à un prix élevé, puis le rachète plus tard à un prix inférieur pour le rendre à son prêteur, empochant la différence comme bénéfice. Si le cours monte au lieu de baisser, il subit une perte potentiellement importante.