Les marchés : Nvidia et Jackson Hole
La Bourse de Paris garde le cap et confirme sa bonne forme. Après un gain de 0,7% hier, le CAC 40 avance encore de 0,66% ce soir et clôture au-dessus des 7 800 points. Wall Street atteint ce soir de nouveaux sommets historiques. L’optimisme est toujours alimenté par les chiffres de l’inflation américaine, publiés hier et qui renforcent les attentes d’une première baisse de taux de la Fed en septembre. Les investisseurs semblent décidés à profiter du flux acheteur, tout en gardant un œil sur les événements géopolitiques et macroéconomiques à venir.
Le marché est suspendu à la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, prévue vendredi en Alaska. Derrière cette échéance politique se profile un autre rendez-vous majeur : le symposium de Jackson Hole, du 21 au 23 août, où les grands banquiers centraux pourraient ajuster leur discours. Par ailleurs, Nvidia s’invitera dans le calendrier avec ses résultats trimestriels attendus le 27 août, un test crucial pour la thématique IA qui domine Wall Street depuis de nombreux mois. Avec ses 4 400 milliards de capitalisation, les publications de Nvidia sont désormais incontournables pour l’ensemble du compartiment technologique ! On en reparle vite.
Les valeurs : BNP Paribas, Carrefour et Touax
BNP Paribas
Mercedes-Benz envisagerait de céder sa filiale de leasing Athlon à BNP Paribas, selon les informations de Bloomberg. Les discussions seraient avancées, mais d’autres acteurs seraient également sur les rangs. Athlon, valorisée autour d’un milliard d’euros, opère dans 20 pays et figure parmi les poids lourds du secteur en Europe. Le constructeur allemand l’avait acquise en 2016, alors sous le nom Daimler AG, auprès de la banque néerlandaise Rabobank pour 1,1 milliard de dollars.
BNP Paribas, via sa filiale Arval, est déjà le numéro deux européen du leasing automobile derrière Ayvens (Société Générale). Mercedes affirme passer régulièrement en revue ses options stratégiques pour cette cession. La banque française n’a pas souhaité commenter. Ce soir, BNP gagne 1,46% à la Bourse de Paris, à 82,94€ (+40% depuis le début de l’année). Retrouvez ici notre objectif de long terme.
Carrefour
La centrale d’achats allemande RTG International rejoint Carrefour et Coopérative U pour donner naissance à Concordis, une alliance européenne dont la création avait été annoncée en juillet. Objectif, peser davantage face aux grands fournisseurs internationaux. RTG mènera pour ses enseignes allemandes (Rossmann, Globus, Netto et Tegut) les négociations communes prévues dans le cadre de Concordis. Au total, ces distributeurs pèsent près de 31 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Avec Carrefour et U, le cumul atteint plus de 125 milliards, sur des marchés parmi les plus concurrentiels d’Europe.
Les trois partenaires promettent des synergies pour réduire les coûts, stimuler l’innovation et mieux répondre aux attentes des consommateurs. Concordis devrait être opérationnelle pour les négociations de 2026 auprès des fournisseurs, après feu vert des autorités de la concurrence en France et en Allemagne. L’alliance, qui n’exclut pas d’accueillir de nouveaux membres, ne remet pas en cause l’indépendance commerciale de ses différents membres. Carrefour cède 0,27% ce mercredi, à 12,72€ (+1% en 2025).
Touax
Le spécialiste de la location de matériel de transport gagne 4,36% à 5,74€ ce mercredi, porté par le transfert de sa cotation vers Euronext Growth Paris, effectif dès aujourd’hui. Validée le 7 août par le comité des admissions d’Euronext, cette opération offre à Touax un cadre réglementaire plus souple et mieux adapté à sa taille, tout en réduisant ses coûts administratifs et en préservant son accès aux marchés financiers. Acteur clé de la location de wagons de fret, de barges fluviales et de conteneurs, le groupe éligible au PEA-PME gère près de 1,3 milliard d’euros d’actifs. Son action gagne 55% depuis janvier.
Euroland revient d’ailleurs sur cette tendance dans son article « Les transferts vers Euronext Growth : le mouvement des sociétés établies s’intensifie ».
La recommandation du jour : Le pari fou de l'informatique quantique
Cet après-midi, nous avons envoyé à la Communauté Bourse Privée une nouvelle recommandation de long terme. Exceptionnellement, elle s’adresse uniquement aux profils les plus risquophiles. Clairement, c’est le genre d’opération qui donne des sueurs froides aux investisseurs prudents.
Notre nouvelle cible de long terme est une entreprise américaine fondée en 2015. Elle s’est imposée comme un acteur clé de l’informatique quantique, technologie censée pulvériser les limites actuelles de la puissance de calcul. Encore loin de la rentabilité, la société mise tout sur une vision à long terme : construire d’ici 2030 des machines capables de révolutionner la santé, la finance ou la cybersécurité.
Notre cible compte déjà parmi ses clients AWS (Amazon), AstraZeneca ou Nvidia. Elle investit massivement dans la Recherche & Développement, quitte à afficher une perte nette au deuxième trimestre 2025. Un choix assumé, soutenu par un trésor de guerre de 1,6 milliard. Mais le titre, ballotté au gré des déclarations de patrons influents, a perdu 65% de sa valeur au premier trimestre… avant de rebondir très fortement et de compenser ses pertes.
Le marché mondial de l’informatique quantique pourrait peser jusqu’à 72 milliards de dollars d’ici 2035, selon McKinsey. Mais le chemin est truffé d’incertitudes technologiques. Pour les investisseurs, l’informatique quantique est actuellement un pari prometteur mais très risqué : la promesse d’une rupture historique… ou d’un espoir éphémère.
Pas encore abonné ? Testez gratuitement Meilleurtaux Bourse Privée pour découvrir tous nos services et conseils boursiers
>> Je découvre gratuitement Meilleurtaux Bourse Privée
L'événement du mercredi : 114 Rafale
L’armée de l’air indienne pourrait bientôt lancer l’un des plus gros contrats de l’histoire du Rafale. Selon The Times of India, New Delhi envisage l’achat de 114 appareils français. La commande répondrait à une urgence opérationnelle : avec 31 escadrons actuellement (comptant chacun 16 à 18 appareils), l’Indian Air Force est loin des 42 nécessaires pour faire face à la Chine et au Pakistan.
Les tensions se sont accentuées après l’opération Sindoor de mai 2025 contre le voisin pakistanais, au cours de laquelle Islamabad affirme avoir abattu trois Rafale indiens, ce que dément New Delhi. L’information est particulièrement difficile à vérifier… Le choix de l’appareil français tient aussi à la continuité logistique : bases déjà équipées, formation simplifiée et maintenance unifiée avec la marine, qui attend 26 Rafale pour 2028.
Les Rafale se distinguent des appareils américains car ils sont totalement autonomes. Washington peut en quelque sorte “débrancher” à distance les appareils américains vendus à des puissances étrangères. Sur le plan industriel, Dassault coopère déjà avec le groupe indien Tata pour fabriquer localement. Reste un point sensible, l’accès au code source, que l’Inde réclame pour intégrer ses propres armes, mais que l’industriel français protège jalousement.
En toile de fond, la Chine s’apprête à livrer au Pakistan 40 chasseurs furtifs J-35A, poussant New Delhi à envisager aussi le F-35 américain ou le Su-57 russe. Si l’accord se concrétise, il scellerait un partenariat stratégique renforcé entre Paris et New Delhi, dans un ciel asiatique plus disputé que jamais.
Vous souhaitez investir dans Dassault Aviation ? Le titre est éligible à l’assurance vie Meilleurtaux Liberté Vie !
Le monde d'après : Des logiciels en péril ?
Le secteur des logiciels encaisse un sévère revers en Bourse cette semaine, des deux côtés de l’Atlantique. L’inquiétude grandit, l’intelligence artificielle pourrait développer des solutions concurrentes plus rapidement, à moindre coût… et ainsi bouleverser des modèles établis depuis des décennies.
Teleperformance, fragilisé par les annonces du suédois Klarna sur l’automatisation, a subi de plein fouet ces craintes ces derniers mois. Désormais, les investisseurs se tournent vers les éditeurs de logiciels : Adobe, Salesforce, Workday, Monday.com, Dassault Systèmes et SAP cèdent du terrain. En cause, une note de Melius Research affirmant que « l’IA est en train de dévorer les logiciels ».
Pour Sam Altman, le PDG d’Open AI (Chat GPT), le logiciel entre dans « l’ère de la fast fashion » des applications créées et remplacées à grande vitesse. Pour UBS, les logiciels pourraient être remplacés par des solutions IA développées en interne par les entreprises. Mais certains bureaux d’analyse comme Jefferies et Morgan Stanley estiment que le marché réagit de manière excessive : les fondamentaux du secteur restent solides et l’IA pourrait aussi devenir un relais de croissance.
Bref ! Les prochains mois seront décisifs pour le secteur des logiciels. Pour les investisseurs souhaitant s’exposer à l’ensemble de l’écosystème IA, le fonds Echiquier Artificial Intelligence offre une diversification mondiale sur les acteurs clés de cette révolution.
>> Je demande une information complémentaire sur ce fonds français dédié à l’IA
Demain à la Une : 3 Actus à suivre
Avant la rencontre Trump-Poutine de vendredi, trois actus économiques animeront les échanges demain : la croissance trimestrielle de la zone euro et du Royaume-Uni, l’inflation française et les prix américains à la production (voir lexique). Reste à savoir si les espoirs de baisse des taux US en septembre continueront de soutenir les marchés actions. Par ailleurs, en raison de l’Assomption, nous ne vous enverrons pas de journal de la Bourse vendredi. Les services de Meilleurtaux Bourse Privée seront également suspendus et reprendront lundi.
Le lexique : IPC & IPP
Indice des prix à la consommation (IPC). Cet indicateur économique majeur mesure l'évolution dans le temps des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L’indice est utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. C’est cette donnée qui a été publiée aux États-Unis hier après-midi.
Indice des prix à la production (IPP). Cet autre indice mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L’indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation. L’indice américain sera publié demain à 14h30.