Les marchés : Trump-Poutine J-1
La Bourse de Paris poursuit son ascension. Le CAC 40 signe une troisième séance consécutive de gain : +0,84% à 7 870 points (+1,6% sur la semaine, +6,6% depuis janvier). À la veille du sommet Trump-Poutine, le secteur de la défense mène la danse : Thales (+2,5%), Airbus (+2,3%) et Safran (+1,4%) grimpent, profitant des incertitudes entourant la rencontre de demain. Le luxe fait contrepoids (Kering décroche de 2,6%).
Le décor économique est contrasté. En zone euro, le PIB a progressé de seulement 0,1% au deuxième trimestre (+0,6% au premier trimestre). En France, l’inflation annuelle ressort à 1% en juillet, identique à celle de juin. Aux États-Unis, les prix à la production ont accéléré en juillet (+0,9% sur un mois). De quoi contrarier un peu le scénario d’une baisse des taux de la Fed en septembre. Mais globalement, le marché fait toujours largement ce pari, alimentant encore l’euphorie à Wall Street où les indices ont battu de nouveaux records historiques hier soir.
Demain, les places française et américaine seront ouvertes. Pour rappel, nous ne vous enverrons pas de journal de la Bourse et les services Bourse Privée seront exceptionnellement suspendus, en raison de l’Assomption. On se retrouve lundi !
Les valeurs : BNP Paribas, Adyen et 2CRSI
BNP Paribas
BNP progresse de 1,21% à 83,94€ ce soir, porté par une note optimiste de Royal Bank of Canada. L’établissement canadien a relevé son objectif de cours sur la première banque française à 95€, contre 86€ auparavant, tout en maintenant sa recommandation à l’achat. Il salue la bonne tenue des revenus, notamment dans la banque de détail en zone euro, et la maîtrise des coûts, renforçant la confiance dans les objectifs 2025-2026 du groupe. BNP vise cette année un bénéfice net supérieur à 12,2 milliards d’euros et une croissance de ses revenus de plus de 5% au second semestre.
Cet après-midi, nous avons également relevé notre objectif de cours sur BNP, et invitons nos abonnés à le consulter ici, si ce n’est pas déjà fait par mail. L’environnement global est toujours porteur pour les banques européennes, dont les valorisations demeurent attractives face à leurs homologues américaines, malgré un rallye spectaculaire depuis janvier. BNP affiche une hausse exceptionnelle de plus de 40% depuis le début de l’année.
Adyen
La fintech néerlandaise recule de 5,49% ce soir à 1 384,60€, après une séance très agitée. Ce matin, l’action a plongé de plus de 20% à l’ouverture, pénalisée par des résultats semestriels décevants et par un avertissement sur ses perspectives pour 2025. Le groupe néerlandais, qui fournit des solutions de paiement pour des géants comme Uber ou Spotify, invoque un environnement économique moins favorable, notamment l’impact des droits de douane américains sur certaines plateformes chinoises clientes, ainsi que la faiblesse du dollar.
Même si ses revenus et son bénéfice progressent, la déception par rapport aux attentes a provoqué une forte réaction boursière. Pour autant, certaines banques, comme JP Morgan, maintiennent leur confiance sur le dossier et continuent de recommander l’achat du titre, avec un objectif de cours toujours fixé à 2 500€. Retrouvez ici notre recommandation sur Adyen ainsi que notre objectif boursier. Depuis le début de l’année, le titre recule de 5%.
2CRSI
Le fabricant français de serveurs sur mesure progresse légèrement en Bourse ce soir (+1,59%) à 10,22€, après avoir annoncé la signature d’un contrat majeur de 47 millions d’euros pour la fourniture de serveurs haute performance dédiés à des applications d’intelligence artificielle en Malaisie. La livraison est prévue d’ici la fin de l’année. C’est un signal fort de la confiance renouvelée de ses partenaires internationaux dans ses solutions technologiques.
L’entreprise strasbourgeoise, spécialisée dans la conception sur mesure de serveurs à haute efficacité énergétique, réalise 90% de son activité à l’international et compte parmi ses clients Dassault Aviation, Airbus, le Département de la Défense américain ou encore BNP Paribas. Portée par l’essor des investissements dans les data centers et l’IA, 2CRSi a vu son cours multiplié par 15 depuis l’automne 2023. Un parcours fulgurant qui, selon certains bureaux d’études, n’aurait pas encore livré tout son potentiel. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME s’envole de 153%.
La recommandation du jour : De plus en plus stratégique
De temps en temps, nous vous parlons du secteur de l’eau. Ressource vitale et de plus en plus rare, elle s’impose comme un placement d’avenir en Bourse. Selon Hervé Thiard, directeur général de Pictet AM France, le secteur pourrait offrir un rendement moyen de 8%* par an, combinant croissance des bénéfices (+6%* par an) et dividendes (environ 2%*).
Derrière cette performance, une industrie en plein essor. Capter, traiter, distribuer et recycler une ressource dont moins de 1% est directement consommable. La demande mondiale explose, tandis que l’offre se raréfie, alimentant un marché estimé à 1 400 milliards de dollars. Selon l’ONU, les besoins en eau vont augmenter de 50% entre 2017 et 2030.
Ce secteur bénéficie de puissants moteurs : urbanisation, pression climatique, enjeux de santé publique et investissements massifs, notamment aux États-Unis, où l’eau fait consensus politique. L’innovation y est clé, avec des technologies de dessalement, de détection de fuites ou encore d’irrigation intelligente.
En Bourse, les opportunités abondent, des géants de la distribution comme Veolia ou American Water, aux spécialistes technologiques comme Pentair ou Badger Meter, en passant par les consultants en infrastructures comme Tetra Tech. Dans un portefeuille bien diversifié, le secteur de l’eau peut clairement être stratégique sur le moyen / long terme.
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Battle ! Vos opérations les plus ambitieuses
Hier soir, nous vous avons présenté notre opération de long terme la plus ambitieuse, dans le domaine de l’informatique quantique. Aujourd’hui, c’est à votre tour : quels sont vos “paris fous” en Bourse ? Ceux sur lesquels vous misez peu, mais auxquels vous croyez pour les années à venir.
Les thématiques porteuses ne manquent pas : du vieillissement de la population à la défense, des nouvelles technologies à la transition écologique, des cryptos aux matières premières… Nous avons hâte de découvrir vos réponses ! Tous les lecteurs du Journal de la Bourse peuvent participer, inutile d’être abonné à Bourse Privée pour se lancer.
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Demain à la Une : Le sommet Trump-Poutine
Demain, la production industrielle chinoise et les ventes au détail américaines seront dévoilées. Mais la séance sera surtout marquée par le sommet Trump-Poutine en Alaska. L’Ukraine sera le sujet central de la rencontre. Les deux présidents commenceront par un tête-à-tête avant d’élargir les discussions à leurs délégations, suivies d’une conférence de presse commune.
Zelensky et les leaders européens ne participeront pas à cette rencontre, alimentant les inquiétudes de Kiev et de ses alliés quant à un éventuel accord conclu en coulisses. Trois ans et demi après le déclenchement de l’assaut russe, les attentes (et les craintes) entourant ce rendez-vous sont à leur comble. Si vous n'êtes pas à la table, vous êtes au menu !
Le lexique : Les ventes au détail
Les ventes au détail représentent la valeur totale des biens et services vendus directement aux consommateurs par les commerçants, sur une période donnée. Elles mesurent la santé de la consommation, principal moteur de la croissance économique. En finance et en bourse, cet indicateur est suivi de près car une hausse des ventes au détail reflète généralement une demande soutenue et un climat économique favorable, pouvant stimuler les bénéfices des entreprises et soutenir les marchés actions, tandis qu’une baisse peut signaler un ralentissement économique.
