Les marchés : Nvidia s'envole, le CAC stagne
La Bourse de Paris reste stable ce mercredi, dans l’attente d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine et avant… l’une des séances les plus importantes de l’année ! Le CAC 40 clôture ce soir en baisse de 0,19% à 8 201 points. Les investisseurs attendent aussi les résultats des géants américains de la tech : Alphabet, Microsoft et Meta publieront ce soir, suivis d’Apple et Amazon demain.
À Paris, la plupart des grandes entreprises du CAC marquent une pause avant une nouvelle salve de résultats prévue demain. Airbus publiera néanmoins ses chiffres ce soir. En dehors de l’indice, Bic chute après avoir revu ses prévisions à la baisse, tandis qu’Emeis (ex-Orpea) bondit grâce à une amélioration de ses résultats. On en reparle dans le Journal.
Aux États-Unis, Nvidia continue de briller, devenant la première entreprise au monde à dépasser les 5 000 milliards de dollars de valeur boursière, loin devant Apple. Nous consacrons une bonne partie de l’édition au géant américain ! Wall Street continue de gagner du terrain, ses grands indices atteignent de nouveaux records, malgré Boeing qui perd 3% après l’annonce d’une lourde charge financière.
Les valeurs : Emeis, Bic et Assystem
Emeis
L’ex-Orpea continue son redressement et semble bien décidé à enterrer définitivement ses vieux démons. Après un troisième trimestre solide, Emeis confirme ses objectifs 2025 et affiche une croissance de 6,4% sur neuf mois, portée par un taux d’occupation en nette hausse à 87,3%. Le groupe a dépassé son plan de cessions, totalisant 2,1 milliards d’euros d’actifs vendus ou sécurisés, et poursuit la montée en puissance de sa nouvelle foncière immobilière. Les efforts de restructuration commencent à payer, le résultat opérationnel devrait encore grimper de 15 à 18% en 2025, selon la feuille de route confirmée.
Le marché salue la mue. À la Bourse de Paris, le titre bondit de 9,32% à 15,71€, signant la plus forte hausse du SBF 120. Une envolée d’autant plus remarquable que le secteur des maisons de retraite reste sous pression, comme en témoigne la chute de Clariane hier. Pour les bureaux d’analyste, le message est clair, Emeis reprend enfin la main sur son avenir et retrouve peu à peu la confiance des investisseurs, deux ans après la tempête du livre-enquête accablant, Les Fossoyeurs. Depuis le début de l’année, le titre progresse de plus de 160%.
Bic
Après un premier avertissement au printemps, BIC revoit une nouvelle fois ses ambitions à la baisse. Le groupe anticipe désormais un recul de son chiffre d’affaires entre -1% et -1,5%, une marge d’exploitation ramenée à 13,7% et un flux de trésorerie disponible autour de 210 millions d’euros. En cause, la mise en place des droits de douane américains, qui pénalisent directement le groupe sur un marché nord-américain représentant près de 36% de ses ventes mondiales. Les divisions les plus touchées sont les briquets, en net repli, et la papeterie, qui peine encore à retrouver son rythme de croisière malgré la bonne tenue de la branche beauté avec Tangle Teezer.
Le marché sanctionne sans attendre. Ce soir BIC chute d’environ 7,87% à 49,75€, après avoir perdu jusqu’à 12% dans les premiers échanges. Si les résultats trimestriels sont ressortis conformes aux attentes, les investisseurs ont surtout retenu le message, 2025 s’annonce comme une année de transition, marquée par une visibilité réduite et une dynamique commerciale affaiblie aux États-Unis. Le groupe devra désormais convaincre qu’il peut protéger ses marges et regagner du terrain sur ses marchés clés, sous peine de voir son redressement s’enliser. Pour l’heure, le titre recule de 21% depuis le début de l’année.
Assystem
Bon trimestre pour Assystem, qui affiche une croissance de 9,4% de son chiffre d’affaires à 157,7 millions d’euros au troisième trimestre, portée par une activité internationale en plein essor (+13,2%). Sur neuf mois, la progression atteint +8,7%, avec un secteur nucléaire toujours dominant (76% des revenus). Le groupe d’ingénierie maintient ses objectifs 2025 avec une croissance organique d’environ 5% et une stabilité de la marge opérationnelle (voir lexique). Il poursuit son expansion au Kazakhstan et au Canada, deux nouveaux marchés stratégiques pour le nucléaire civil.
Mais tout n’est pas rose. Le bureau d’analyse Invest Securities recommande de vendre la valeur avec un objectif de cours maintenu à 38€, pointant une base de comparaison difficile au quatrième trimestre et une visibilité limitée à court terme. Peu importe ! Ce soir, l’action éligible au PEA-PME progresse de 3,35% à 43,25€. Les investisseurs saluent les solides performances du groupe mais le titre reste en retrait depuis le 1er janvier (-9%).
La recommandation du jour : Nvidia dans l'assurance-vie
Derrière la montée en puissance de l’intelligence artificielle, un nom revient sans cesse : Nvidia. L’entreprise californienne, longtemps perçue comme un simple fabricant de cartes graphiques pour gamers, est aujourd’hui devenue le véritable cœur technologique de la révolution numérique mondiale. Ses processeurs, incontournables pour l’entraînement des modèles d’IA, alimentent aussi bien les data centers que les supercalculateurs utilisés par les géants du cloud.
En quelques années, Nvidia a su transformer son avance technologique en un modèle économique redoutablement efficace. Son chiffre d’affaires et ses bénéfices progressent à un rythme vertigineux, porté par une demande structurelle qui dépasse largement le cadre du gaming. L’entreprise a su diversifier ses relais de croissance, notamment dans les domaines de la santé, de la robotique et de l’automobile autonome, tout en consolidant des marges parmi les plus élevées du secteur technologique.
Pour un investisseur particulier, s’exposer à Nvidia via un contrat d’assurance-vie peut donc avoir beaucoup de sens. Cette enveloppe permet de profiter du potentiel de long terme du titre tout en bénéficiant d’un cadre fiscal particulièrement avantageux, notamment après huit ans de détention.
Bien sûr, la valorisation de Nvidia reflète déjà en partie ses perspectives exceptionnelles, et la volatilité du titre peut être importante à court terme. Mais dans une logique patrimoniale de long terme, intégrer cette valeur emblématique de l’intelligence artificielle au sein d’une assurance-vie, c’est miser sur la poursuite d’une transformation mondiale dont Nvidia demeure le principal bénéficiaire.
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L'événement du mercredi : 5 000 milliards de dollars !
En seulement quatre mois, Nvidia a franchi un nouveau record en Bourse. La société dépasse désormais les 5 000 milliards de dollars de valeur. Pour l’anecdote, c’est l’équivalent de 158% du PIB français. Ce bond spectaculaire s’explique par la forte demande pour ses processeurs, devenus indispensables à l’essor de l’intelligence artificielle. Depuis fin 2022, l’entreprise dirigée par Jensen Huang enchaîne les records : 1 000 milliards de dollars de capitalisation atteints en 2023, puis 2 000 milliards en mars 2024, 3 000 milliards en juin, 4 000 milliards en juillet, et enfin 5 000 milliards ce 29 octobre.
Lors de sa conférence mondiale dédiée à l’IA, Nvidia a dévoilé de nombreuses nouveautés, dont une mise à jour de son architecture de puces Blackwell, une plateforme mêlant informatique quantique et classique, et plusieurs partenariats avec Nokia, Uber et des constructeurs automobiles comme Mercedes-Benz et Stellantis pour développer des véhicules autonomes.
Le groupe affirme avoir reçu 500 milliards de dollars de commandes pour ses nouvelles puces, qui devraient être livrées d’ici fin 2026. L’action Nvidia a également profité de déclarations de Donald Trump, qui a laissé entendre qu’il pourrait autoriser la vente de certaines puces vers la Chine, un marché majeur jusqu’ici restreint par les sanctions américaines.
Ces propos ont relancé l’espoir d’une reprise des exportations vers Pékin, bien que les tensions commerciales restent fortes. Malgré la concurrence d’AMD ou Qualcomm, Nvidia domine toujours le secteur : ses puces sont clairement devenues le cœur de la révolution de l’intelligence artificielle. Et dans cette nouvelle ruée vers l’or, Nvidia vend pour le moment les meilleures pioches !
Nous avions conseillé l’achat du titre le 9 avril, à 99$. Ce soir, il s’échange autour des 209$, en hausse de 4% sur la séance et de 55% depuis le début de l’année. Retrouvez ici notre opération de long terme et notre objectif boursier. Demain, nous allons d’ailleurs le rehausser… pour la quatrième fois.
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Le monde d'après : Un pacte à 350 milliards
Trump signe le premier accord commercial de sa tournée asiatique. Les États-Unis et la Corée du Sud ont en effet conclu un important accord après plusieurs mois de négociations. Ce partenariat prévoit une baisse des droits de douane à 15% sur les échanges automobiles entre les deux pays, ainsi qu’un vaste plan d’investissements sud-coréens de 350 milliards de dollars aux États-Unis.
Sur cette somme, 200 milliards seront investis directement, tandis que 150 milliards serviront à renforcer la coopération dans la construction navale, un secteur clé pour Séoul. La Corée du Sud, deuxième producteur mondial de navires, espère ainsi soutenir ses chantiers tout en aidant les États-Unis à répondre à leur demande croissante dans ce domaine.
L’accord inclut également des engagements sur l’énergie, avec l’achat prévu de gaz naturel liquéfié américain. Il marque un tournant dans les relations économiques entre les deux alliés, après une période de tensions liées notamment aux surtaxes sur l’automobile et à des différends migratoires. L’accord est considéré comme stratégique pour les deux pays, tant sur le plan économique que pour la coopération en matière de sécurité.
Demain à la Une : Une séance... exceptionnelle !
Ce jeudi sera l’une des séances les plus chargées de l’année. Donald Trump et Xi Jinping se rencontreront en Corée du Sud, avec potentiellement à la clé un accord commercial entre les deux superpuissances. En parallèle, le marché devra digérer la conférence de presse de Jerome Powell, prévue ce soir, et dans une moindre mesure la baisse des taux américains, déjà largement intégrée dans les cours. La BCE rendra également demain son verdict, mais le marché ne s’attend à aucune baisse des taux européens.
Les dernières estimations du PIB de la zone euro et des États-Unis seront aussi publiées, en plus des chiffres de l’inflation en Allemagne. Enfin, le déluge de publications d’entreprises va se poursuivre : Microsoft, Alphabet et Meta ce soir après la clôture, puis Schneider Electric, Total, AXA, Société Générale, Crédit Agricole et Stellantis demain. Apple et Amazon suivront après la clôture. Bref ! Nous couvrirons bien sûr les temps forts de cette séance majeure dans le Journal de la Bourse et sur WhatsApp.
Le lexique : La marge opérationnelle
La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.
