Auto: Europe sous tension
Le moteur de l’industrie automobile européenne cale. Nexperia, fournisseur clé de composants électroniques (près de 50 % des besoins du secteur !) est au cœur d’un conflit géopolitique entre La Haye et Pékin.
Pour rappel, en décembre 2024, Washington a inscrit Wingtech, maison mère de Nexperia, sur sa liste noire des entreprises technologiques interdites de commerce, poussant les Pays-Bas à écarter son actionnaire chinois. Le gouvernement néerlandais a ainsi repris le contrôle de Nexperia, détenue depuis 2018, au nom de la « sécurité nationale ». Depuis, l’entreprise subit un blocage commercial, Pékin ayant riposté en interdisant les réexportations vers l’Europe. Cette impasse menace de paralyser la production automobile, alors que la transition vers l’électrique accroît la demande en composants. Face au risque, Bruxelles parle désormais de « solutions urgentes » et n’exclut pas des mesures de rétorsion, tentant de gagner du temps pour éviter que la voiture électrique ne cale.
Des responsables européens et chinois pourraient sceller un accord temporaire pour maintenir les livraisons de puces Nexperia, en attendant une solution durable. Le fait que Bruxelles prenne la crise au sérieux, tandis que Washington et Pékin dialoguent à Busan, pourrait suffire à rassurer les marchés et expliquer le rebond observé après la récente nervosité.
OP Mobility, acteur majeur dans la conception et la fabrication de solutions de mobilité électrique, assure être couvert en termes de stocks pour les prochaines semaines, ce qui rassure dans un contexte de tensions sur les chaînes d’approvisionnement. Le titre reste stable sur la semaine tandis que sa holding cotée, Burelle, qui détient plus de 60 % du capital, grimpe de +10 %.
Delfingen, spécialiste des solutions de protection et d’assemblage pour l’industrie automobile, a gagné +6 % sur la semaine, dans l’attente de la publication de son chiffre d’affaires du troisième trimestre prévue lundi prochain. Pour rappel, le groupe avait présenté à mi‑septembre un premier semestre solide, marqué par une hausse de +42 % de sa marge opérationnelle courante et une réduction de son endettement.
Forvia, qui s’était effritée de près de -7 % en milieu d’après‑midi sur la place parisienne après la publication d’un chiffre d’affaires en recul de -3,7 %, mais avec des objectifs confirmés, a tout de même rebondi de +6% sur la semaine malgré la séance difficile d’hier.

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