La situation économique aux États-Unis est paradoxale.
L'économie résiste en apparence avec des chiffres de croissance certes en baisse mais soutenus.
Et une perception par une large partie de la population d'une situation de crise, une perception qui a fortement pénalisé le parti républicain lors des élections cette semaine.
Mais il y a une explication.

IT'S THE ECONOMY STUPID !

Comme le souligne le Wall Street Journal, l'état de l'économie et le pouvoir d'achat étaient sur la liste des préoccupations des Américains qui ont voté mardi.
Et les électeurs ont sanctionné le gouvernement Trump et ont favorisé les candidats démocrates qui ont fait campagne sur les mesures économiques.

LE PARADOXE

D'un côté des chiffres macroéconomiques qui montrent que la croissance américaine fait mieux que résister.
Avec une croissance qui pourrait se rapprocher des 2%, c'est certes un ralentissement par rapport aux 2.8% de 2024 mais c'est tout de même une belle performance.
De l'autre côté des signaux de ralentissement de la consommation d'une partie importante des ménages américains.

LES CHAÎNES DE RETAIL

et de restauration low cost sont unanimes : la partie la plus défavorisée de la population consomme moins.
Elle est sous pression car son pouvoir d'achat est sous pression.
Et le shutdown qui touche de plein fouet les fonctionnaires ne va pas améliorer cette situation.

L'EXPLICATION EST SIMPLE

Le paradoxe n'est qu'apparent.
L'explication est évidente : le "wealth effect" ou l'effet richesse.
Les États-Unis sont coupés en deux.
Il y a les ménages relativement aisés et aisés qui détiennent une large partie de leurs économies en actions, et notamment leur épargne retraite.
Et les autres qui n'ont pas les moyens d'épargner.

AVEC LA FLAMBÉE DES INDICES BOURSIERS

l'effet richesse a joué à plein depuis plusieurs années avec une accélération en 2025.
La partie "boursière" de la population a donc vu son pouvoir d'achat fortement progresser et elle peut consommer.
La partie exclue de la Bourse ne bénéficie pas de cette manne et doit réduire sa consommation.

CELA ILLUSTRE UNE FOIS DE PLUS

l'importance de l'IA sur la croissance.
Impact direct avec les investissements massifs qui représentent au moins 0.8% de croissance du PIB.
Impact indirect avec l'effet IA sur la Bourse et donc sur l'effet richesse et donc sur la consommation des ménages "boursiers".
En cas de retournement, l'effet richesse deviendrait un effet appauvrissement, mais nous n'en sommes pas là.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

OUCH !

"La Chine va gagner la course à l'IA contre les États-Unis".
Ce n'est ni une déclaration de Xi Jinping, ni un message sur le compte Twitter qu'on pourrait croire parodique tant il est grotesque de l'ambassade de Chine en France.
Non, c'est une déclaration du patron... de Nvidia !!
Jensen Huang, un des nouveaux Maîtres du Monde, craint que la Chine ne gagne la guerre de l'IA grâce à des coûts d'énergie plus favorables et une absence totale de régulation. Mais aussi des subventions massives de l'État.

LE T DAY

C'était le "tariff" Day aux États-Unis.
La Cour suprême devait décider si les droits de douane sont constitutionnels et elle a exprimé des doutes...
Si la Cour suprême rejette la hausse des droits de douane, ce sera un "mess".
Faudra-t-il rendre l'argent déjà collecté ?
Faudra-t-il repasser par le Congrès avec un vote rétroactif ?
L'exécutif a-t-il le droit d'augmenter les taxes et les impôts alors que c'est la prérogative du Congrès ?
Encore un sujet d'incertitudes...

IMPÔT SUR LA FORTUNE IMPRODUCTIVE

Après l’ISF et l’IFI, voici l’impôt sur la fortune improductive.
En clair : taxer les patrimoines qui ne servent pas assez l’économie. Facile à dire… beaucoup moins à définir.
C’est quoi, une fortune improductive ?
Dans cette vidéo, Patrick Thiberge, Président de Meilleurtaux Placement reçoit Julie Menette, Ingénieure Patrimoniale pour décrypter calmement cette proposition en une du débat fiscal français : De quoi s’agit-il exactement ? Qui serait concerné ? Et comment cette taxe pourrait-elle être appliquée ?
>> Je regarde la vidéo

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Sélina Seremet, Analyste Bourse Meilleurtaux Placement.
"Après un court répit hier, le CAC 40 retombe dans le rouge ce jeudi, en baisse de 0,6% à 8 027 points. Le titre Legrand recule de plus de 10%, les investisseurs sanctionnant des ventes légèrement inférieures aux attentes malgré une hausse du chiffre d’affaires. Le secteur industriel européen en subit le contrecoup, dans un climat toujours hésitant à la veille de la publication du rapport officiel sur l’emploi américain.
Outre-Atlantique, Wall Street a fini dans le vert mercredi : le S&P 500 a repris 0,4 %, soutenu par de solides chiffres de l’emploi privé (enquête ADP) et un indice ISM des services supérieur aux attentes, deux indicateurs qui confirment la bonne santé de l’économie américaine. Mais cette vigueur pourrait compliquer la tâche de la Fed, qui cherche à détendre sa politique monétaire sans relancer les pressions inflationnistes."

ON S'EN FOUT ?

La France est entrée en guerre contre Shein, mais c'est l'Europe qui devrait entrer en guerre (commerciale) contre la Chine ; Selon le Wall Street Journal, les États-Unis vont devoir réduire le trafic aérien de 10% du fait de l'impact du shutdown sur les contrôleurs aériens ; C'est l'ouverture de la COP 30 à Belem, au Brésil, encore de grandes discussions et peu de décisions ; Je pense que je vais regarder à nouveau le documentaire "Mr Scorsese" sur Apple TV ce week-end ; "Jackpot pour cette bande de potes" (Parisien) : 5 amis franciliens qui jouaient pour la première fois ont empoché 250 millions d'euros à l'EuroMillions ; Darmanin dans les Echos : "Monsieur Bardella est un communiste économique", la campagne pour 2027 (ou avant...) a bien commencé ; Suivez-moi sur X et Linkedin en cliquant sur les liens.