Les marchés : CAC40: -2;20% sur la semaine
La Bourse de Paris a terminé la séance en légère baisse. Le CAC 40 perd 0,18% à 7 950 points, après avoir brièvement glissé jusqu’à 7 910 en matinée. Les investisseurs manquent de repères clairs en cette fin de saison des résultats, alors que les dernières publications d’entreprises n’offrent plus de relais haussier. Les marchés européens évoluent également dans le rouge, toujours pénalisés par les doutes entourant les valorisations du secteur technologique.
Outre-Atlantique, le climat reste morose. La publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, habituellement très suivie, a été reportée à une date indéterminée en raison du shutdown, la fermeture partielle des administrations fédérales, qui entre désormais dans son 38ᵉ jour. En attendant, les investisseurs s’appuient sur les chiffres de l’enquête privée Challenger, qui font état de 153 000 licenciements, le pire total mensuel depuis 22 ans. Ces données ravivent les craintes d’un ralentissement plus marqué que prévu du marché du travail et renforcent les spéculations sur une baisse des taux de la Fed en décembre.
Le contexte mondial reste donc tendu ! La Cour suprême américaine doit par ailleurs statuer sur la validité des droits de douane instaurés par Donald Trump, une décision qui pourrait avoir d’importantes répercussions sur le commerce international. Combinée aux interrogations sur la politique monétaire américaine, cette incertitude entretient la prudence des investisseurs. En l’absence de catalyseurs haussiers, les marchés semblent entrer dans une phase d’attente et d'inquiétude…
Désormais, deux dates retiennent toute l’attention pour un éventuel rallye de fin d’année. Le 19 novembre pour les résultats trimestriels de Nvidia. Le 10 décembre pour la prochaine décision de la Fed sur ses taux.
Les valeurs : Euronext, Edenred, Pluxee et Akwel
Euronext
L’opérateur des Bourses de Paris, Milan et Amsterdam, a surpris les investisseurs ce vendredi avec des résultats meilleurs que prévu, grâce à une gestion rigoureuse de ses coûts. Son bénéfice avant impôts a progressé de plus de 10%, dépassant les attentes des bureaux d’analyse, tandis que ses dépenses opérationnelles ont été inférieures de 5% aux prévisions. Le titre clôture en tête du CAC 40 ce soir, en gian de 3,93%, à 126,80€. Entré récemment dans l’indice français, Euronext confirme son ascension. En trois ans, son cours a bondi de plus de 90%, bien au-dessus du CAC 40, porté par une stratégie d’acquisitions réussies.
Le groupe, déjà présent sur plusieurs places financières européennes, a racheté les Bourses de Dublin, Oslo et Milan, et cherche désormais à acquérir celle d’Athènes. Ces opérations lui permettent d’élargir ses services tout en réalisant des économies d’échelle importantes. Grâce à cette croissance maîtrisée, Euronext affiche des marges solides et un endettement limité. L’entreprise prévoit encore de réduire ses coûts et a annoncé un programme de rachat d’actions de 250 millions d’euros, signe de confiance dans sa solidité financière. Pour les bureaux d’études, Euronext reste une valeur sous-évaluée par rapport à ses concurrents européens, avec un potentiel de hausse encore important.
Edenred et Pluxee
Les actions d’Edenred (-5,09%) et de Pluxee (-0,96%) chutent à nouveau en Bourse à cause de nouvelles craintes liées à la réglementation des titres-restaurant au Brésil. Un article de la presse locale annonce qu’un décret pourrait être signé mardi par le président Lula, modifiant en profondeur le programme d’alimentation des travailleurs. Ce texte prévoirait de limiter les commissions que les émetteurs comme Edenred ou Pluxee prélèvent aux restaurateurs, d’instaurer une portabilité pour ouvrir davantage le marché à la concurrence, et de réduire à deux jours le délai de transfert de l’argent entre les entreprises, les émetteurs et les commerçants.
Ces changements risqueraient d’entamer une partie des revenus d’Edenred et Pluxee, qui profitent actuellement de la gestion temporaire des fonds versés par les entreprises. Pour l’instant, rien n’est confirmé et plusieurs détails du décret manquent. Les deux sociétés se disent dans l’attente du texte officiel avant de commenter. Le Brésil représente un marché clé : 10% du chiffre d’affaires opérationnel d’Edenred et près de 40% des revenus de Pluxee en Amérique latine. Déjà fragilisées par d’autres régulations récentes en Italie et par des projets de taxation en France, les deux entreprises restent sous pression. Depuis le début de l’année, Edenred et Pluxee perdent respectivement 34% et 19% à la Bourse de Paris.
Akwel
Gros coup de frein pour Akwel, dont le rapport trimestriel prudent a provoqué un accident d e parcours en Bourse. Le groupe isérois, spécialiste des systèmes pour véhicules thermiques et électriques, a dévoilé un chiffre d’affaires en léger recul de 3,9% au troisième trimestre, à 220,1 millions d’euros. Rien de dramatique, mais la société a ajouté une note bien plus sombre : elle s’attend à une chute à deux chiffres de son activité en 2026, en raison de l’arrêt de certaines lignes de production et d’un marché auto toujours chahuté.
Les investisseurs n’ont pas tardé à réagir. Le titre éligible au PEA-PME plonge de 16,36% à 8,28€, effaçant la belle reprise des dernières semaines. L’équipementier automobile est pénalisé par le ralentissement mondial et la concurrence chinoise. Un avertissement sévère pour un acteur jusqu’ici jugé prudent, mais qui peine à profiter pleinement de la transition du secteur vers l’électrique. Le titre préserve tout de même un gain de 3% depuis le début de l’année.
La recommandation du jour : L'investissement qui ne craint pas la tempête
Dans un contexte boursier chahuté où la visibilité est limitée, la recherche de performance sans prise de risque excessive devient un véritable défi. C’est dans ce type d’environnement que les fonds long / short se distinguent (voir lexique). Méconnu du grand public, ils permettent de tirer parti des mouvements de marché dans les deux sens, à la hausse comme à la baisse, tout en limitant l’exposition au risque global. Zoom sur un fonds long / short qui s’est particulièrement distingué en 2025, avec un rendement supérieur à 16%*.
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Le résultat du vendredi : La pire semaine depuis mars
Wall Street traverse une période difficile après des mois d’euphorie liés à l’intelligence artificielle. L’enthousiasme des investisseurs retombe (temporairement ?). Les plus négatifs doutent désormais que les entreprises puissent réellement tirer des profits durables de cette technologie. C’est une crainte assez excessive et nous vous consacrons un article sur le sujet dans l’édition de ce week-end.
En tout cas, le Nasdaq, très exposé aux valeurs technologiques, recule de 2,5% depuis lundi matin et s’achemine vers sa pire semaine depuis mars. Nul ne sait si cette correction, plutôt saine, va se transformer en krach. À ce sujet, vous étiez très partagés hier soir : 53% pensent qu’un krach aura bientôt lieu, contre 47%.
La nervosité des investisseurs est accentuée par la paralysie budgétaire aux États-Unis, la plus longue jamais enregistrée. Sans données économiques officielles, les marchés avancent dans le brouillard. L’indice de la peur Vix, qui mesure la volatilité, grimpe d’environ 20% cette semaine, tandis que les investisseurs hésitent entre espoir d’une nouvelle baisse des taux par la Réserve fédérale en décembre et crainte d’un ralentissement économique.
La saison des résultats d’entreprises n’apaise pas les tensions. Si une grande majorité des mastodontes américains dépasse les attentes, la confiance reste fragile. Certaines sociétés sont récompensées en Bourse, d’autres chutent lourdement après des déceptions. Même Tesla, malgré l’approbation d’un plan de rémunération colossal de 1 000 milliards de dollars sur 10 ans pour Elon Musk, voit son action reculer de 3,5% ce soir, symbole d’un marché américain fébrile et en perte de repères.
Le monde d'après : Nouveau retard pour GTA 6
Le compte à rebours s’allonge encore pour les fans de Grand Theft Auto. Take-Two Interactive, la maison-mère du développeur Rockstar Games, a annoncé un nouveau report de la sortie de GTA 6, désormais prévue pour novembre 2026 au lieu de mai. L’objectif est de peaufiner le jeu le plus attendu de la décennie, et sans doute l’un des plus cruciaux de l’histoire boursière du groupe. Sanction immédiate, l’action Take-Two chute de 8,5% à Wall Street (+25% en 2025).
Dans l’industrie du jeu vidéo, chaque retard fait l’effet d’une bombe pour la valorisation de l’éditeur. Le jeu Cyberpunk 2077 avait par exemple provoqué un désastre boursier. Idem pour le faux départ d’Assassin’s Creed Shadows. Pour Take-Two, l’enjeu est encore plus colossal, GTA 5 s’est écoulé à plus de 220 millions d’exemplaires, générant des milliards de dollars de revenus. Les bureaux d’analyse estiment que le prochain opus pourrait rapporter jusqu’à 7,6 milliards rien que sur les deux premiers mois. Autant dire qu’il n’y a pas de place pour l’erreur.
Ce report illustre à la perfection la nervosité des marchés. Acheter Take-Two, c’est parier sur un jeu. Si GTA 6 dépasse les attentes, le titre s’envolera. Dans le cas contraire, la sanction pourrait être brutale. L’histoire du jeu vidéo a souvent montré qu’un opus aussi attendu prenait du temps à naître. Mais la patience n’est pas toujours le fort des investisseurs…
Demain à la Une : C'est votre argent exceptionnel
L'impact de l'IA sur la croissance et la Bourse. Comment la France parvient-elle à afficher une croissance positive ? La transition climatique est-elle encore un sujet pour l'économie et la finance ? La Bourse est-elle mûre pour une correction ? Quels placements privilégier ? Quelles actions acheter ou vendre ?
Avec nos Jedi de l'économie et de la finance réunis autour de Marc Fiorentino : Stéphanie Maugey de la Financière d'Uzès, Sébastien Korchia de Cogefi Gestion, Hervé Goulletquer d'Accuracy et Jean-François Robin de Natixis CIB.
À ne pas manquer.
Sur BFM Business, ce soir à 20h et en replay samedi à 9h, et dimanche à 11h et 21h.
Et en podcasts sur toutes les grandes plateformes.
Le lexique : Un fonds long / short
Un fonds long / short est un fonds d’investissement qui cherche à générer de la performance en prenant à la fois des positions acheteuses (longues) sur des titres jugés sous-évalués et des positions vendeuses (courtes) sur des titres considérés comme surévalués. Cette stratégie permet de profiter des écarts relatifs de valorisation entre différents actifs, tout en réduisant l’exposition globale aux fluctuations du marché. L’objectif principal est d’obtenir un rendement positif, quel que soit le sens d’évolution des marchés, en misant davantage sur la sélection des titres que sur la tendance générale.