Le Trésor espagnol réussit à passer son test de crédibilité en levant un montant plus élevé que prévu d'emprunts d'Etat, mais à des taux en forte hausse par rapport aux précédentes émissions de titres similaires.
L'Espagne a ainsi placé pour 2,22 milliards d'euros de titres à deux, quatre et cinq ans, alors que son objectif initial était de 1 milliard à 2 milliards d'euros.
Dans le détail, le Trésor a placé pour 700 millions de titres à deux ans arrivant à échéance le 30 avril 2014, à un taux de moyen de 4,706%, contre 2,069% lors de la précédente adjudication, menée le 1er mars. La demande s'étant élevée à 2,78 milliards d'euros, le ratio de couverture s'est établi à 3,97, contre 2,81 le 1er mars.
Madrid a également vendu pour 918 millions d'euros de dette à quatre ans arrivant à échéance le 30 juillet 2015, à un taux moyen de 5,457%, contre 4,876% lors de la précédente émission le 17 mai. La demande s'étant élevée à 2,92 milliards d'euros, le ratio de couverture s'est établi à 3,18, contre 3,01 le 17 mai.
L'Espagne a enfin placé pour 602 millions d'euros de titres à cinq ans arrivant à échéance le 30 juillet 2017, à un taux moyen de 6,072%, contre 4,960% lors de la précédente adjudication le 3 mai. La demande s'étant élevée à 2,07 milliards d'euros, le ratio de couverture s'est établi à 3,44, contre 3,14 le 3 mai dernier. Autre nouvelle attendue avec fébrilité, le gouvernement dévoilera en fin d'après-midi les résultats des audits menés par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman, qui ont étudié les besoins des banques espagnoles. "Le marché attend un chiffre entre 60 et 70 milliards d'euros", commente la maison de courtage Renta4. Madrid pourrait dans la foulée déposer sa demande formelle d'aide européenne, profitant d'une réunion de l'Eurogroupe prévue dans l'après-midi qui réunira la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Tous les rendements obligataires s’inscrivent en nette baisse. Le rendement à 10 ans de l’Espagne se détendait de 21 points, à 6,46%. Le 10 ans italien recule de 8 points, à 5,66%. Paradoxalement, le rendement obligataire de l’Allemagne se détendait aussi de 5 points à 1,56% de même que le 10 ans français qui s’inscrit à 2,63%, en baisse de 3points de base.