Le yen s’inscrit en repli face aux principales devises, signe que l’appétit pour le risque continue de dominer le marché en dépit de statistiques économiques décevantes en Europe qui confirment que l’Europe est au bord de la récession et malgré un ISM du secteur manufacturier déplorable aux Etats-Unis en juin.
L’ISM américain qui s’est effondré à son plus bas niveau depuis juillet 2009 en tombant à 49,7 points (contre 52 points attendu) signale donc une contraction de l’activité pour la première fois depuis 3 ans. Une nouvelle qui a logiquement pesé sur la cote américaine.
Si la monnaie nipponne est toujours perçue comme une valeur refuge dans un contexte mondial incertain, elle n’est pas parvenue à rebondir à la publication de ces mauvaises nouvelles. Est-ce le signe que le scénario selon lequel le yen a tendance à grimper quand les indicateurs économiques américains sont faibles ne fonctionne plus ?
Et ce d’autant plus que la presse rapporte que les Pays-bas et la Finlande ont l'intention de ne pas valider certaines dispositions du plan de sauvetage conclu lors du sommet européen, notamment sur la possibilité du MES de racheter de la dette souveraine sur le marché secondaire, ce qui a pesé sur l'appétit pour le risque.
De plus, si l’'économie européenne est déjà confrontée à une récession, les statistiques récentes sur l'économie américaine suscitent des doutes quant au rythme de la reprise de la première économie mondiale.
Un contexte traditionnellement favorable à l’appréciation de la devise japonaise dans la mesure où l'affaiblissement de la croissance s'étend au-delà des frontières européennes. « Le ralentissement se propage, y compris à certaines économies émergentes comme l'Inde », avertit l'Institut de la finance international, l'IIF, « ce qui renforce le besoin de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire à travers le monde » considère l’institution. « Si la baisse récente des cours pétroliers et de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire soutiennent l'activité à court terme, les tâtonnements pour résoudre la crise de la zone euro et les craintes liées à la situation budgétaire des Etats-Unis vont continuer de peser sur la croissance à l'avenir », observe l'IIF.
Et pourtant, malgré les nuages qui s’amoncellent sur le ciel économique, le yen s’inscrit en baisse face à l’ensemble des devises. Il recule de 0,48% face au billet vert pour se négocier à 79,82 et abandonne 0,56% face à la monnaie unique qui en profite pour renouer avec le seuil des 100 yens, à 100,48. Il se déprécie également de 0,43% contre le sterling, de 0,57% contre le franc suisse et de 0,64% face au dollar australien.
