Alors que le premier semestre vient tout juste de toucher à sa fin, il est l'heure de dresser un premier bilan sur les petites et moyennes capitalisations, un compartiment qui reste encore éclipsé par les poids lourds du CAC40. Le semestre s'est révélé être mi-figue mi-raisin. Si le CAC Mid & Small s'est apprécié de 5,4% sur la période, l'indice CAC Small quant à lui s'est contracté de 0,56% sur les six premiers mois de l'année.
Derrière cette petite performance du CAC Small, certaines sociétés ont fait très forte impression et d'autres au contraire, ont énormément déçu les petits porteurs.
On commence par la meilleure performance du CAC Small et c'est une surprise puisqu'il s'agit de Nicox. Le titre de la société de biotechnologie s'est offert une flambée de.... 181,2% sur les six premiers mois de l'exercice 2012 pour avoisiner les 3 euros. Et pourtant, le dossier avait touché un plus bas historique à 0,71 euro en décembre 2011. Il n'y a donc pas si longtemps que cela... Une baisse qui n'est pas étrangère à l'annonce du plan de licenciement de NicOx avec plus d'un tiers de ses salariés avaient dû quitter l'entreprise en plus de l'échec de son produit phare, l'anti-inflammatoire naproxcinod. Il y a un plus de dix ans, le titre NicOx se traitait en effet sur les 60 euros. C'est que depuis sa création en 1996, la start-up n'a pas mis un seul produit sur le marché. Le recentrage de la « biotech » sur l'ophtalmologie marqué par ses dernières emplettes sauvera-t-il la jeune pousse ? Peut-être mais en attendant, le titre sera encore soumis à de fortes variations, au gré des attentes ou d'espoirs déçus...
La « biotech » donnant des sueurs froides à ses actionnaires est suivie de LVL Medical, le titre ayant gagné 156,2% depuis le début de l'année dont 86,35% sur la seule journée du lundi 11 juin pour sa reprise de cotation dans le sillage de l'annonce du rachat de la société par Air Liquide. Le géant des gaz industriels a décidé de faire main basse sur le spécialiste des soins à domicile sur la base de 30,89 euros par action, faisant ressortir une prime de 90% par rapport au dernier cours coté de LVL Médical. Une belle porte de sortie offerte à un titre qui avait du mal à décoller au-dessus du seuil des 14 euros.
Pour compéter le trio de tête du compartiment, on termine par Orchestra-Kazibao, une valeur peu connue du grand public, mis à part les petits porteurs qui font leurs emplettes chez cette enseigne pour habiller leurs petites têtes blondes. A 5,57 euros en début de millésime l'action du groupe de prêt-à-porter pour enfants s'est adjugé 80% pour finir le semestre à 10,01 euros à la faveur de comptes de bonne facture notamment pour son exercice 2011/2012. Le chiffre d'affaires consolidé s'est en effet établi à 275,2 millions d'euros, soit une progression de 54% par rapport au chiffre d'affaires de l'exercice précédent et le résultat net à suivi le même chemin avec une hausse de...500% au compteur, à 4,2 millions d'euros après 0,7 million d'euros fin février 2011. Pas étonnant que le dossier ait eu les faveurs des investisseurs, mais dans des proportions somme toute modestes... Les volumes d'échanges sont confidentiels, en moyenne, seulement 135 actions on t changé de mains la semaine précédente...
Du côté des grosses déceptions, deux valeurs figurent en tête ! Il s'agit de Cybergun en recul de 56% sur les six mois. Le titre avait démarré l'année en cours à 7,21 euros pour ensuite s'échanger actuellement tout juste sur les 3 euros. Le titre du spécialiste de la réplique d'armes factices a payé un lourd tribut en Bourse, les investisseurs se sont massivement délestés de leurs positions alors qu'à deux reprises, le groupe a révisé à la baisse ses prévisions de résultats... La société est endettée et n'est pas aidée par la morosité de l'activité sur le Vieux Continent.
Une valeur spéculative bien connue des investisseurs figure également parmi les flops du compartiment... Il s'agit d'Artprice.com qui a vu sa valorisation fondre de plus de 50% en l'espace d'un petit semestre. Le spécialiste des ventes aux enchères en ligne a fait l'objet de des prises de bénéfices après un rebond de 350% en trois ans. Mais ce n'est pas la seule raison qui explique le glissement du titre. La valorisation du dossier est complètement déconnectée de la réalité : sa capitalisation boursière est de 160 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de seulement...5 millions d'euros, d'autant plus que la société ne communique que très peu sur ses chiffres prévisionnels concernant les ventes aux enchères en ligne...
Et on finit ce classement par Gascogne qui perd 48,8% en six mois... Les valeurs du secteur papier et emballage ont beaucoup souffert l'an dernier, à l'image de Gascogne. Malgré une activité en croissance, le résultat net s'est fortement contracté pour tomber dans le rouge à hauteur de 32,6 millions d'euros, à l'issue de son exercice 2011. Par ailleurs, l'accroissement du ratio d'endettement a placé le groupe dans une situation critique en 2011. Des difficultés financières qui, comme pour Cybergun, ont alimenté la défiance des opérateurs dans ce dossier...