Madrid a passé avec succès un test obligataire en parvenant à lever le montant maximal souhaité, soit 3 milliards d’euros à moyen et long terme. Il s’agissait du premier test de crédibilité à long terme depuis le sommet européen, dont la principale avancée consiste à autoriser le mécanisme européen de stabilité, le MES à renflouer directement les banques européennes en difficulté.
Dans le détail, le Trésor espagnol a émis 1,239 milliards d’euros de bons à échéance 2015 avec un rendement en baisse qui s’inscrit à 5,086% contre 5,547% le 21 juin. La demande en revanche est en baisse, atteignant 2,28 contre 3,18 le mois dernier.
Pour la ligne obligataire de 1,15 milliard arrivant à échéance en 2016, le rendement moyen s’est inscrit en légère hausse à 5,536% contre 5,353% le 7 juin dernier. Le ratio de couverture a représenté 2,56 fois l'offre, stable par rapport à la dernière opération similaire. Enfin, 747 millions d'euros ont été levés à échéance 2022. Pour cette maturité de long terme, les taux se sont inscrits en hausse par rapport à la précédente opération le 7 juin dernier. Le rendement moyen s’est établit 6,43% contre 6,044% le 7 juin. La demande était en légère baisse, représentant 3,18 fois l'offre contre 3,29 fois un mois plus tôt.
Une adjudication mitigée, signe qu’il faudra plus d’un sommet européen pour ramener la confiance des investisseurs quant à la solidité des fiances publiques espagnoles. Dans la foulée, le 10 ans espagnol grimpait de 7 points de base à 6,4% quand le rendement italien restait stable à 5,74%. Le rendement obligataire allemand restait inchangé à 1,45% quand l’OAT française refluait de 2 points, à 2,5%.
L'Espagne qui cherche à rassurer ses créanciers préparerait d’ailleurs une série de coupes budgétaires et de hausses d'impôts qui pourraient lui rapporter jusqu'à 30 milliards d'euros afin d'atteindre ses objectifs de réduction du déficit pour cette année. Elles s'ajouteraient aux 48 milliards d'euros d'économies déjà visées par de précédents plans. Mais l'accumulation des mesures d'austérité ne suffira pas à elle seule à rassurer les marchés, quand la principale inquiétude concerne la récession qui frappe Madrid mais aussi l’ensemble de la zone euro.