Sodexo affiche un parcours satisfaisant à l’issue des neuf premiers mois de 2011/2012, grâce notamment à ses récentes acquisitions. Mais une ombre au tableau vient quelque peu troubler cette bonne performance avec des ventes en Europe qui ont connu un léger coup de mou sur la période.
Ainsi, le numéro deux mondial de la restauration collective derrière le britannique Compass a publié mardi des ventes en hausse de 10,5% à 13,71 milliards d'euros, dont 5,2% de croissance interne (après + 6,4% au premier semestre), sur les trois quarts de son millésime 2011/2012. Sur la période, les ventes du pôle « solutions de services sur site », le cœur de métier de Sodexo, ont progressé de 10,6% pour atteindre 13,153 milliards d’euros avec une croissance interne de 5,0%. Les ventes de la division « solutions de motivations », c'est-à-dire chèques et cartes de services (chèques restaurant, chèques cadeaux ont tenu la cadence avec un chiffre d’affaires qui s’est élevé à 565 millions d'euros (+6,1% en données publiées et +9,0% en organique).
En revanche, le pole entreprises et administrations, a souffert sur les neuf premiers mois de 2011/2012. La croissance interne ressort à 0,9%, traduisant un net ralentissement de la conjoncture économique au troisième trimestre à travers l'Europe « induisant des dépenses réduites de la part des consommateurs et une recherche supplémentaire d'économies par les clients », a expliqué Sodexo.
Rien que sur le troisième trimestre, la croissance interne a ralenti à 3%, en raison d'un ralentissement dans toutes ses zones géographiques et en particulier en Europe, où le chiffre d'affaires a baissé de 0,2% en organique sur neuf mois après avoir progressé de 2% sur six mois. A noter, que ce sont encore les zones émergentes qui tirent l'activité d’autant plus que le groupe de la famille a en effet jeté son dévolu sur Puras do Brasil en septembre 2011. Avec cette acquisition, Sodexo est ainsi devenu numéro un dans l’activité Solutions de Services sur Site au Brésil, l’une des économies les plus dynamiques dans le monde et lui offre un potentiel de développement considérable. Le mois dernier, Sodexo s’est renforcé au Mexique avec l’acquisition de la société Servi-Bono. Le numéro un mondial de la restauration collective souhaite désormais avancer ses pions au Mexique, le marché de ce pays étant « dynamique et en plein essor ». Les ventes de Sodexo ont ainsi progressé de 15,9% en Asie-Pacifique ou en Amérique Latine.
Malgré le ralentissement de son activité en Europe, le groupe a cependant confirmé son objectif de croissance organique comprise entre 6% et 7% pour l'ensemble de l'exercice et une contribution des acquisitions récentes d'environ 4% au chiffre d'affaires. Il vise également toujours une croissance annuelle de son résultat opérationnel de l'ordre de 10% (hors effets de change et ajustement comptable favorable lié au coût des plans de retraite au Royaume-Uni). Le directeur général, Michel Landel espère que « le quatrième trimestre devrait illustrer une amélioration de la situation » et a indiqué que le chiffre d'affaires généré par les Jeux Olympiques de Londres devrait atteindre 100 millions d'euros environ pour Sodexo.
Ces prévisions conservatrices témoigne de la solidité du modèle économique du groupe malgré le passage à vide de l’Europe . En ces temps difficiles, il n’est pas étonnant que le cap pris par Sodexo remporte l’adhésion des investisseurs. Le groupe, cherche la croissance là ou il y en a même si l’activité en question est à mille lieues de son cœur de métier partout dans le monde. Sur le plan boursier, le titre évolue depuis le début de l’année, sur des plus hauts historiques, pour même récemment franchir le seuil des 60 euros de juillet 2001. A ces cours « stratosphériques » pour le dossier, le titre capitalise plus de 18 fois le bénéfice par action estimé pour cette année. Une valorisation haut de gamme qui laisse très peu de chance à l’action de s’affranchir des 60 euros, du moins à court terme eu égard le climat actuel régnant sur les marchés financiers.
