Alors que le CAC flirte avec les 3200 points le taux à 10 ans des obligations espagnoles se détend de manière significative puisqu’il revient sous le seuil des 6,7% alors qu’il tutoyait la veille les 7%, un niveau jugé ingérable sur le long terme.
Hier les marchés ont en effet mis la pression sur la zone euro, leur rappelant que la crise souveraine n’était pas terminée. Les spreads, c'est-à-dire l’écart entre les taux d’intérêts consentis par les Etats atteignait des sommets, avec un rendement espagnol des obligations à 10 ans qui s’installait confortablement au dessus des 7% quand la France empruntait pour la première de son histoire à des taux négatif.
A l'issue de la réunion des ministres des Finances de la zone euros, l'Espagne peut s'assurer selon son ministre des finances, Luis de Guindos, que les banques du pays recevront des injections directes de capitaux du fonds de sauvetage européen, sans passer par le fonds espagnol pour une restructuration ordonnée du système bancaire.
« La Commission européenne soutient la position de Madrid sur ce sujet et le protocole d'entente sur le sauvetage des banques, qui doit être signé le 20 juillet, devrait inclure une référence explicite à des injections directes de capitaux, conformément à ce qui a été convenu lors du dernier sommet de l'Union européenne », a déclaré Luis de Guindos.
Si en apparence, un consensus a été trouvé sur la mise en musique de la recapitalisation du secteur bancaire espagnol, il persiste quelques zones d’ombres. Wolfgang Schäuble, a notamment déclaré que « l'Espagne devrait avoir la responsabilité finale de toute perte subie par les banques percevant une aide, même lorsque le fonds de sauvetage européen sera autorisé à injecter des capitaux directement dans les banques, ce qui pourrait dans tous les cas ne pas se produire avant fin 2013 ».
La question de l'injection directe de capitaux est en effet cruciale aux yeux des marchés, car tant qu'un système d'injections directes de fonds aux banques n'aura pas été mis en place, l'aide viendra gonfler la dette de l'Etat espagnol, mettant ainsi en péril la soutenabilité de la trajectoire de la dette.
L'Espagne pourrait recevoir jusqu'à 100 milliards d'euros pour ses banques, mais pour l’instant seul un versement de 30 milliards d'euros à l'Espagne d'ici la fin du mois a été avalisée.