Mardi 17 juillet

Réveil plus que difficile pour Alcatel-Lucent à la Bourse de Paris. Le Marché ne pardonne plus aucun faux pas de l’équipementier télécoms. Et celui annoncé ce jour était celui de trop : Alcatel-Lucent renonçait à son objectif de marge opérationnelle ajustée pour l'ensemble de 2012 au vu de ses performances sur les six premiers mois de l'exercice et « compte tenu de l'environnement macro-économique difficile ». Le titre se voit logiquement renvoyé sous les 1 euro et devient officiellement une « penny stock. »

Coup de massue

Même si ce coup de mou était plus qu’anticipé par la communauté financière, les opérateurs ne s’attendaient pas à un tel coup de massue asséné par l’équipementier télécoms. Ce dernier table désormais sur résultat opérationnel ajusté du second trimestre déficitaire de l'ordre de -40 millions d'euros, sur 3,5 milliards d'euros de revenus. Alors que les analystes étaient beaucoup plus optimistes et visaient un résultat opérationnel positif à 42 millions d'euros !

Cette révision à la baisse des ambitions du groupe n’est finalement que la continuité d’un premier trimestre terne. Alcatel-Lucent avait en effet affiché des revenus en baisse de 12,3%, à 3,206 milliards d'euros, et en repli 14,8% à taux de change constants. Un peu plus bas dans le compte de résultat, Alcatel-Lucent avait fait état d’une perte d'exploitation ajustée de 221 millions d'euros, représentant 6,9% des revenus pour une marge brute de 971 millions d’euros, ce qui matérialise une profitabilité qui s’est érodée à 30,3% contre 35,3% l’année précédente. Les comparables du groupe franco-américain avaient publié en début d’année des avertissements qui indiquent clairement que le premier semestre 2012 risquait d’être délicat concernant la conjoncture. Dans ce contexte dégradé, les opérateurs de téléphonie d’Asie et des Etats-Unis allaient mettre en sommeil leur politique d’investissements pour la reprendre au second semestre avec notamment le développement de la 4G.

Alcatel-Lucent évoque tout de même une « bonne progression des ventes » par rapport au premier trimestre, mais anticipe « une amélioration moins bonne que prévue du mix ». Le groupe tente tant bien que mal de minimiser cet avertissement sur ses objectifs en indiquant qu’il poursuivait sa politique de réductions de coûts avec une baisse de plus de 100 millions d'euros par rapport au deuxième trimestre 2011.

Des efforts annihilés

Sur la base du carnet de commandes actuel, Alcatel-Lucent anticipe un second semestre plus élevé que le premier semestre. Cependant, à la lumière de la performance sur les six premiers mois de l'année et compte tenu de l'environnement macro-économique difficile, l’équipementier ne pourra pas atteindre l'objectif tel qu'il se l'était fixé en termes de marge opérationnelle ajustée pour l'ensemble de l'année 2012. Jusqu’à présent il prévoyait de réaliser une marge d'exploitation ajustée supérieure à celle de 2011 où elle avait atteint 3,9%. Dans ce contexte, c’était donc mission impossible. Pour avoir « de plus amples détails », il faudra donc attendre le 26 juillet prochain, jour de la publication des résultats trimestriels du groupe.

Les efforts du groupe franco-américain pour se refaire une réputation auprès du Marché sont donc totalement annihilés alors qu’il avait retrouvé ses faveurs après une année 2011 marquée par une mise au vert des comptes, une première depuis la fusion en 2006. La « recovery » du groupe semblait être en marche pour devenir une entreprise « normale ». Mais elle a été ralentie par les nuages noirs qui s’amoncellent de plus en plus dans le ciel économique.

Rafale de dégradations

A tour de rôle, les analystes n’ont pas tardé à réviser à la baisse leur opinion sur le dossier. La Deutsche Bank et Oddo ont dégradé le titre de « achat » à « conserver » tandis que Kepler est passé de « conserver » à « alléger ». Quand ce n’est pas la recommandation qui diffère, c’est l’objectif de cours qui se voit taillé. Cheuvreux a réduit de 2,30 à 1,60 euros son cours cible sur le dossier tout en réitérant son avis à « surperformance ».

Comme Vivendi, Alcatel-Lucent était une des valeurs stars des années 2000 avec un titre qui se traitait à quelques encablures des 100 euros, au zénith de la bulle internet… De ces temps bénis, il ne reste plus que des cendres, le titre ne vaut aujourd’hui moins de 1% de ce record vieux de 12 ans. Une débâcle boursière plus de 10 années qui a été alimentée par des publications plus décevantes les unes que les autres… L’action avait tenté une timide reprise en début d’année mais sans pouvoir parvenir à s’affranchir du seuil des 2 euros. A ces cours, le titre est tout proche d’un plus bas historique à 0,906 euro atteint en séance du 6 mars 2009…

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