Il faut sauver le soldat euro ! Après les paroles, les actes ! La Bourse de Paris a salué ce vendredi les déclarations volontaristes de responsables allemands et français qui se disent prêts à tout pour sauver l'euro, reléguant au second plan au ralentissement de l'économie américaine, largement anticipé. Ainsi après un rebond de 4% la veille, le CAC 40 transforme l’essai ce vendredi soir en s’adjugeant 2,28% sur les 3 280 points. Les déclarations de Mario Draghi vont donc probablement accoucher non pas d’une souris mais d’une action concertée de la Banque centrale européenne (BCE) avec les Etats membres de la zone euro pour limiter l'envolée des taux d'intérêt de l'Espagne et de l'Italie, selon des informations révélées ce vendredi par le journal ‘Le Monde’. D’après des sources ‘non identifiées’, le Fonds européen de stabilité financière, ou son successeur à partir de septembre, le Mécanisme européen de stabilité achèteraient de la dette émise par Madrid ou Rome, sur le marché primaire pour leur permettre de se financer à un coût moins prohibitif qu’actuellement. Puis dans un second temps, la BCE relancerait son programme de rachat d'obligations sur le marché secondaire. Sur le front économique américain, les dernières publications sont ressorties sans surprise. La croissance de l’économie américaine est ressortie à 1,5% au second trimestre 2012. Toutefois, ce niveau de PIB confirme le ralentissement de l'économie dans le pays alors qu’au premier trimestre, la croissance atteignait 2%. L'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan et Reuters pour le mois de juillet 2012 est ressorti à 72,3, en ligne avec le consensus et proche de la lecture précédente du début du mois.
Michelin flambe de 7,73% à 55,16 euros et termine ainsi en pole position de l’indice vedette parisien. Le fabricant de pneumatiques a confirmé tabler pour cette année sur une nette hausse de son résultat opérationnel malgré un marché automobile toujours très difficile, en particulier en Europe. Michelin a publié un résultat net de 915 millions au premier semestre avec un résultat opérationnel avant éléments non récurrents de 1,32 milliard d'euros (+36%) - soit une marge de 12,3% (contre 9,6%), et un chiffre d'affaires de 10,7 milliards.
PPR s’empare de la seconde place avec un gain de 6,62% à 120,75 euros après fait état d'un résultat opérationnel courant en hausse de 20% à 815,3 millions d'euros, dont +30% dans le luxe, ce qui a compensé les contre-performances de Puma (-11%) et les pertes de la Fnac. Le groupe table sur une croissance de son chiffre d'affaires au second semestre et sur des performances financières « supérieures à celles de 2011 ». L’action prend 5,7% à 119,75 euros.
Le titre du groupe de luxe est suivi de Renault qui progresse de 6,35% à 35,94 euros. Le bénéfice net part du groupe de la marque au losange au premier semestre ressort en baisse de 39%, à 746 millions d'euros, pour un chiffre d’affaires quasi stable (-0,8%), à 20,9 milliards.
Les bancaires s’envolent après les déclarations volontaristes de responsables allemands et français qui se disent prêts à tout pour sauver l'euro : Société Générale progresse de 6,07% à 18 euros, BNP Paribas prend 4,68% à 30,185 euros, Crédit Agricole gagne 3,37% à 3,34 euros.
EADS s’adjuge 5,65% à 29,80 euros. Au deuxième trimestre, le groupe aéronautique a vu son un résultat d'exploitation avant éléments exceptionnels doubler à 735 millions d'euros (+98%), bien au-delà des attentes, pour un chiffre d'affaires de 13,5 milliards d'euros, en hausse de 12%. Du coup, la maison mère d’Airbus relève sa prévision 2012 d'Ebit avant éléments non récurrents de 200 millions d'euros à 2,7 milliards, et prévoit désormais une hausse d'environ 10% de son chiffre d'affaires cette année, contre plus de 6% précédemment. En revanche, EADS annonce un nouveau retard pour l’A350.
Lafarge gagne 5,35% à 38,10 euros après avoir publié un chiffre d’affaires en augmentation de 5% au deuxième trimestre, à 4,26 milliards d’euros. L’excédent brut d’exploitation grimpe de 8% à 1 milliard. Le résultat d’exploitation courant avance de 11% à 755 millions d’euros. Le cimentier comptabilise néanmoins 200 millions de dépréciations d’actifs en Grèce sur la période, et 148 millions de charges de restructuration ; En conséquence, le résultat net revient de 289 à 57 millions d’euros. Il serait stable hors éléments exceptionnels. Le groupe confirme ses objectifs 2012.
Danone s’adjuge 3,80% à 49,35 euros après avoir fait part d’un chiffre d’affaires de 5,35 milliards d’euros au deuxième trimestre, en hausse de 5% à données comparables. Pour un résultat opérationnel courant de 1,45 milliard au premier semestre, la marge recule de 61 points de base, à 13,85% le groupe agroalimentaire confirme ses nouvelles prévisions de marge et de ventes pour 2012, réalisées le 19 juin dernier. Le groupe annonce par ailleurs le rachat de 1,4 million d’actions à deux actionnaires minoritaires espagnoles.
Total est en hausse de 3,41 % à 37,35 euros. Le groupe pétrolier a dégagé un résultat net ajusté de 2,9 milliards et un bénéfice net part du groupe de 1,6 milliard. Il propose un acompte sur dividende de 59 centimes par action au titre du deuxième trimestre.
L'Oréal (+2,29% à 99,54 euros) a de son côté publié un chiffre d'affaires en hausse de 11,6% en données publiées, à 5,57 milliards d'euros. La croissance organique fléchit néanmoins à 5,7% par rapport aux 6,4% du premier trimestre, en raison d’un repli en Europe et d’un ralentissement dans les pays émergents, malgré de bonnes performances en Amérique du nord. Le groupe se dit confiant dans « la capacité du groupe à surperformer le marché en 2012, et à réaliser une nouvelle année de croissance solide du chiffre d'affaires et des résultats ».
En revanche, énorme déception sur le dossier Saint-Gobain qui chute de 10,65% à 24,55 euros. Le groupe a annoncé pour son premier semestre un résultat net en baisse de 34,1%, à 506 millions d'euros, pour un repli de 12,1%, à 1,52 milliard d'euros, du résultat d’exploitation. Il avertit que son résultat d'exploitation sera au second semestre « en baisse modérée par rapport à celui du premier semestre », contre une bonne résistance de ce niveau de compte auparavant. Le groupe lance également un nouveau programme de réduction de coûts.
Suivi de Vallourec (-7,48% à 32,96 euros), le spécialiste des tubes sans soudure renonce à son objectif de chiffre d’affaires annuel en raison d'une demande qui devrait rester faible sur ses marchés hors pétrole et gaz au second semestre, notamment en Europe et au Brésil. Le groupe a accusé au deuxième trimestre une baisse de moitié de son résultat net part du groupe, à 57 millions d'euros, affiché un résultat brut d'exploitation de 191 millions (-25%) pour des facturations de 1,32 milliard, en hausse de 3%. L’action perd plus de 7% à 33,08 euros.
LVMH (-0,40% à 124,40 euros) alors que ses ventes se sont appréciées de 26% à 12,97 milliards d'euros à fin juin, contre 12,84 milliards d'euros anticipés par le consensus. Le profit net du groupe ressort à 1,68 milliard d'euros, contre 1,31 milliard d'euros un an plus tôt. « Nous abordons la deuxième partie de l'année avec confiance et comptons sur la créativité et la qualité de nos produits, ainsi que sur l'efficacité de nos équipes, pour poursuivre les gains de parts de marché dans nos pays historiques et dans les territoires émergents à fort potentiel », indique le groupe dans son communiqué.
Hors CAC40, Ingenico s’envole de 10,45% à 43,08 euros. Le spécialiste des terminaux de paiements a annoncé un chiffre d'affaires en progression de 16,5% à fin juin, à 542,3 millions d'euros. Sur ce premier semestre, le groupe a dégagé un résultat net de 31,5 millions d'euros, multiplié par trois sur un an. Il confirme ses objectifs de rentabilité avec une marge d'EBITDA supérieure ou égale à 18,3%.
Atos redonne de son côté 3,50% à 46,06 euros alors que la SSII a fait part un résultat net, part du groupe de 102 millions d'euros, à comparer avec 100 millions d'euros, un an plus tôt. La marge opérationnelle de la SSII a progressé de 49,7% à 248,8 millions, soit 5,7% du chiffre d'affaires, comparé à 3,7% pro forma pour le premier semestre 2011 à périmètre et change constants. Le chiffre d'affaires a atteint 4,366 milliards d'euros et la croissance organique, 1,4%.
Sur le marché des changes, l’euro rebondit après la mobilisation européenne pour faire face à la crise dans la zone euro. La devise européenne reprend 0,64% à 1,2361 face au billet vert et bondit de 1,06% à 97,09 face à la monnaie nipponne. Sur le front du baril de pétrole, le WTI gagne 0,56% mais reste sous les 90 dollars à 89,90 dollars et le Brent progresse de 0,78% à 106,08 dollars. L’once d’or se négocie à 1 618 dollars l’once.