Alors que les marchés actions pointent dans le vert, l’euro reste proche de l équilibre, revenant au contact des 1,2386 face au billet vert après avoir testé au plus haut dans les échanges asiatiques les 1,2442. La monnaie unique subit en revanche quelques prises de bénéfices face à la monnaie nippone mais préserve le seuil des 97 yens, se négociant à 97,02.
Après l’ envolée de la monnaie unique vendredi dernier, soutenue par un vif regain de l’appétit pour le risque, l’attention des cambistes se focalisent à nouveau sur la zone euro alors que l’Espagne refuse de demander officiellement un nouveau plan d'aide à l'Union européenne avant de connaître le nouveau programme de la Banque centrale européenne (BCE) destiné à réduire les coûts d'emprunt des pays périphériques.
L’euro parvient ainsi à se maintenir proche de ses plus hauts niveaux alors que l'Espagne qui a déjà couvert 70% de ses besoins en terme de financement sur l’ensemble de l’année s’offre un répit sur les marchés obligataire étant donné qu’ elle n’a pas besoin de faire appel au marché avant la fin du mois d'août. D’ici là, beaucoup d’opérateurs espèrent que les tensions sur les rendements souverains se seront apaisées.
Par ailleurs, la possibilité d’accorder une licence bancaire au Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de secours permanent de la zone euro, se heurte toujours aux principes de la Constitution allemande, puisque l'Allemagne devrait alors « assumer des risques inconnus sans limite, ce qui ne serait pas conforme à sa Constitution » considère Guido Westerwelle, le ministre allemand des affaires étrangères. En somme, le gouvernement fédéral ne peut accepter de responsabilité commune sur la dette européenne. Un député allemand de la CSU va encore plus loin, comparant le fonds de secours à "une bombe atomique", s’il était doté d’une licence bancaire, ce qui lui permettrait d’avoir accès au guichet de la BCE.
"L'Europe pourrait échouer en raison de trop de solidarité", a en outre estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, préférant plaider pour des dépenses plus pragmatiques et pour un calendrier visant à rendre l'Europe plus compétitive sur le plan mondial.
Guido Westerwelle s'est également prononcé contre un accroissement de la taille du MES et des achats accrus d'obligations souveraines par la Banque centrale européenne, deux possibilités pourtant évoquées pour éteindre l’incendie obligataire des pays périphériques. En définitive, l’incertitude reste de mise quant aux solutions à mettre en place pour apaiser les marchés. En toute logique, l’attentisme reste de mise sur le marché des changes, l’euro évoluant dans un canal étroit face au dollar et contre le yen.